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L’État maintient la piste secondaire à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac au grand dam des riverains

Le préfet de la Gironde a annoncé ce vendredi 13 juin dans un communiqué la décision du Ministère des Transports de maintenir en activité la piste secondaire de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Des riverains et élus des communes situées près de cet équipement réclamaient sa fermeture.

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L’État maintient la piste secondaire à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac au grand dam des riverains
La piste secondaire de l’aéroport de Bordeaux

La mobilisation des riverains et des maires survolés par les avions qui décollent de cette piste sécante ou y atterrissent n’aura pas infléchi la position du gouvernement. Dans un communiqué, le préfet de la Gironde a en effet annoncé le maintien de cette piste, qui représentait l’an dernier 13,5 % des vols, soit 8 386 mouvements d’avion sur 62 077 au total.

« A l’issue d’un travail approfondi de concertation et d’analyse, engagé depuis deux ans par l’État », actionnaire majoritaire de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, le ministère des Transports a jugé que la piste secondaire « constitue l’unique solution pour répondre de manière satisfaisante aux normes internationales de sécurité en vigueur et au besoin de continuité de l’exploitation aéroportuaire ».

L’équipement est ainsi jugé « indispensable pour maintenir l’aéroport ouvert en cas d’épisodes de vents violents incompatibles avec des atterrissages sur la piste principale » ou en cas de travaux sur celle-ci.
Par ailleurs, « la fermeture de cette piste entraînerait un report significatif des nuisances sonores vers la
piste principale, affectant directement les riverains », en particulier les résidents d’Eysines, situés sous le couloir aérien.

Quel impact ?

« Il faut rappeler que ceux affectés par la piste secondaire sont plus nombreux encore que ceux situés dans l’axe principal » – 12 000 à 18 000 personnes exposés à un bruit de plus de 55 décibels dans le premier cas, 6000 environ dans le second –, s’agace dans un communiqué Sébastien Saint-Pasteur. Le député (PS) de Pessac, une des communes sous le couloir de cette piste sécante, dénonce une décision « injustifiable » et « biaisée ».

« Et pour cause : l’utilisation de cette piste a connu une croissance exponentielle au cours des dix dernières années, accentuant les nuisances, les atteintes à la qualité de vie, et les risques sanitaires dans des zones d’habitation toujours plus densément peuplées. »

Dans son rapport de juin 2024 sur la question, l’Igedd (Inspection générale de l’environnement) n’avait toutefois « pas identifié quelle mesure ou quel ensemble de mesures permettrait, de manière convaincante, de compenser la gêne qui serait induite pour ces populations en cas de fermeture de la piste secondaire. Surtout dans une perspective de développement du trafic ».

Fin du débat

La préfecture promet ce vendredi que ce maintien sera « assorti de garanties visant à limiter strictement son utilisation au niveau de trafic actuel, à savoir en cas d’intempéries, de travaux ou de circonstances exceptionnelles », et que son exploitation « ferait l’objet de mesures d’encadrement et d’observation ».

Alors qu’une manifestation du Collectif des riverains piégés, partisans de la fermeture de la piste se tenait encore vendredi dernier devant l’hôtel de Bordeaux Métropole, sa présidente Christine Bost, maire d’Eysines, a souligné que la piste sécante avait « joué un rôle important dans la lutte contre les incendies de 2022 », en servant aux canadairs.

La décision de l’Etat clôt un débat qui a profondément divisé les communes de la métropole affectées par les nuisances aériennes. Celles-ci risquent dans tous les cas de croître avec l’augmentation du trafic aérien.


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