Dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 juillet, un acte de vandalisme a visé le centre d’accueil et d’écoute Gisèle-Halimi à Bordeaux. Naïma Charaï, co-présidente de l’APAFED (Association pour l’accueil des femmes en difficulté) qui le gère, a dénoncé publiquement les faits dans un message publié sur LinkedIn.
« Ce matin, à notre arrivée au centre d’accueil et d’écoute Gisèle Halimi, nous avons découvert avec stupéfaction que notre plaque avait été arrachée et cassée dans la nuit. »
La colère de la présidente est forte d’autant qu’ « il y a une quinzaine de jours déjà, une affiche en faveur des droits des femmes avait été retrouvée déchirée devant notre porte », rapporte-t-elle.
Une plainte a été déposée
Une voisine, témoin de l’événement, évoque l’hypothèse d’un acte ciblé, ajoute Naïma Charaï, « possiblement lié à notre engagement féministe : tentative d’intimidation d’un ex-conjoint violent ou action d’un militant masculiniste ».
Installé avenue Thiers, à Bordeaux rive droite, le centre Gisèle-Halimi porte un nom fort : celui d’une avocate et militante féministe qui a marqué l’histoire des luttes pour les droits des femmes. Il accueille et accompagne des femmes et des enfants victimes de violences conjugales.
Ce vandalisme n’est pas anodin. Il vise ce que ce centre veut incarner : un espace de protection, d’émancipation, et une parole féministe assumée. « Nous poursuivrons notre mission d’écoute, de soutien et de lutte pour les droits des femmes », insiste Naïma Charaï.
Une plainte a été déposée vendredi a fait savoir la présidente. A ce jour, l’auteur n’a toujours pas été identifié.

Soutien politique
Ce lundi 7 juillet, Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, a réagi dans un communiqué cosigné avec Catherine La Dune, vice-présidente en charge de l’égalité femmes-hommes et de la lutte contre les discriminations :
« Face à l’acte de vandalisme abject dont elle a été victime, nous tenons à exprimer nos sentiments mêlés d’outrage et de colère, d’un côté, et de pleine et entière solidarité, de l’autre, à l’APAFED du centre si bien-nommé Gisèle Halimi, à Bordeaux », déclarent les élus.
Un hommage appuyé est rendu au « travail effectué par l’APAFED [qui] relève des plus nobles missions de notre pacte républicain, accompagnant les femmes en situation de vulnérabilité à la fois physique et psychologique, dans une société qui n’a pas encore réussi à répondre à l’indispensable promesse d’égalité ».
Créée en 1984, l’APAFED agit depuis plus de quarante ans auprès des femmes victimes de violences, à travers un accueil d’urgence, des solutions de relogement, un accompagnement juridique et psychologique. Le centre Gisèle Halimi, ouvert en 2021, est l’un des lieux phares de cette mission d’intérêt général, à la croisée de la solidarité, du soin et du droit.
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