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« Nous perdons un frère, un ami » : la classe politique rend hommage à Alain Anziani

L’ancien maire de Mérignac et président de Bordeaux Métropole est décédé samedi 19 juillet à l’âge de 74 ans. De tous bords politiques, les hommages se multiplient pour saluer un homme de convictions, de culture et de sérénité, qui a incarné une certaine idée du service public.

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« Nous perdons un frère, un ami » : la classe politique rend hommage à Alain Anziani
Alain Anziani

« J’apprends avec beaucoup d’émotion et une grande tristesse le décès d’Alain Anziani« , écrit Étienne Guyot, préfet de la région Nouvelle-Aquitaine. Le représentant de l’État salue « un homme engagé, d’une grande droiture et de hauteur de vue, toujours aidant », et rappelle son choix de quitter le Sénat pour se consacrer pleinement à ses mandats locaux. « Sa personnalité sage, avisée et digne nous manquera », conclut-il.

Pour Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, la perte est personnelle : « Aujourd’hui, je souffre car je perds plus qu’un ami – un frère. » Il évoque un homme au parcours politique exceptionnel, « dont la profondeur de pensée, la culture, la capacité à rester stoïque » l’ont toujours impressionné :

« Il faudrait la plume d’un Lacouture ou la verve d’un Badinter pour lui rendre hommage », écrit Alain Rousset en référence à la littérature d’Alain Anziani.

Compagnon de lutte politique

Jean-Luc Gleyze, président du Département, insiste lui aussi sur la spiritualité d’un homme « dont la grande sagesse personnelle m’a toujours impressionné ». Il évoque « une humilité rare dans la vie politique », un recul sur le fracas du monde, et un sens aigu de la fonction publique. « Sa lutte contre la maladie, menée avec dignité, reste un exemple. »

Christine Bost, actuelle présidente de Bordeaux Métropole, rend hommage à « l’homme profond et bienveillant » qu’elle a connu comme « compagnon de lutte politique et d’engagement au service des autres ». Elle salue « sa volonté inébranlable » face à la maladie et son sens des responsabilités :

« Il a su se retirer lorsqu’il a jugé qu’il ne pouvait plus concilier l’exercice de ses fonctions avec son traitement », écrit-elle.

Le consensus en héritage

Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, retient « la quête tenace du consensus » qui guidait la gouvernance d’Anziani. Il raconte une soirée chez lui, en présence de Matthieu Ricard, pour mieux comprendre son attirance pour le bouddhisme et « son appétit de sagesse orientale ». Une posture qui transparaissait dans son attitude politique : « Tristesse, respect et estime me viennent à l’esprit. »

Mathieu Hazouard, premier fédéral du PS girondin, rappelle le rôle majeur joué par Alain Anziani dans la vie du parti. Quinze années passées à la tête de la fédération départementale, un sens du cap et de l’unité, et une fidélité constante : « Il a porté cette fédération avec force et convictions. » Il rappelle également son ouvrage Cent ans de socialisme en Gironde, reflet d’un attachement profond à l’histoire politique locale. « Nous perdons un ami, un repère. »

Le groupe écologiste et solidaire de Bordeaux Métropole salue un homme « fidèle à ses valeurs », qui a su bâtir une gouvernance inédite et portée par une majorité à gauche. Ils rendent hommage à « l’homme de convictions intimes », dont la disparition est une « grande tristesse » mais dont l’héritage restera.

Les élu·e·s communistes de Bordeaux Métropole saluent un homme qui a « fait du dialogue une exigence, une véritable marque de fabrique politique ». Pour eux, Alain Anziani restera comme « le président de la Métropole ayant permis que l’eau soit gérée en régie publique ».

Respect unanime jusque chez ses opposants

Dans les rangs de l’opposition locale, la nouvelle du décès d’Alain Anziani a suscité une émotion sincère. Tous saluent un homme de dialogue, respecté y compris par ses adversaires politiques. Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du tourisme et conseillère municipale à Bordeaux, également candidate à la mairie, rend hommage à « un homme de convictions » qui a œuvré « avec efficacité, dignité et humilité », soulignant sa « capacité de dialogue avec les élus de tous bords » et « un profond respect » entre eux.

Christophe Duprat, conseiller métropolitain du groupe Métropole Commune(s) et maire de Saint-Aubin de Médoc, partage le même sentiment : « Nous avions un respect mutuel et la même vision de notre territoire. » Le député Renaissance de Bordeaux Thomas Cazenave, conseiller municipale à Bordeaux et candidat aux municipales, salue une figure « humble », qui incarnait « une pratique de la politique respectueuse, dans le dialogue ».

Même le délégué départemental du Rassemblement national, Jimmy Bourlieux, reconnaît « une grande figure de notre ville », saluant un élu « courtois, ouvert au dialogue et amoureux de Mérignac ».

Un hommage à l’échelle nationale

Au niveau national, les hommages politiques saluent une figure socialiste de premier plan. François Hollande rappelle qu’Alain Anziani appartenait à une génération « engagée dès les années 70 autour de François Mitterrand », une génération qui a tenté de « mettre en harmonie ses actions avec ses pensées ». L’ancien président de la République salue « un grand élu » et « un militant qui s’efface pour devenir un exemple pour les générations suivantes ».

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, évoque « une figure marquante de la vie publique locale et nationale », un homme qui « a porté haut les valeurs de justice, de solidarité et d’humanisme ». Il insiste sur l’empreinte laissée à Mérignac – développement urbain maîtrisé, ambition écologique, politique sociale – et sur sa capacité à penser l’après, même dans la maladie :

« Avec lucidité et humilité, il a su transmettre le flambeau à une nouvelle génération, assurant ainsi la continuité des projets engagés. »


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