Bien que l’Angleterre soit « juste à côté », le périple pour s’y rendre nous a coûté une journée. L’avion, de longues heures d’attente, puis encore un trajet interminable en bus avec une conduite sportive. Autant dire qu’à l’arrivée, tout le monde était soulagé de poser enfin ses valises.
Mais le lendemain matin, la réalité nous a frappées. La Coupe du Monde commence vraiment. La cérémonie d’ouverture a été un premier moment fort. Entrer dans la cathédrale d’Exeter, acclamées comme des stars, c’était bouleversant. On se rend compte de l’ampleur de ce qu’on vit, sans pour autant réaliser totalement. Un mélange étrange entre lucidité et irréalité, un paradoxe qui donne des frissons.
La remise officielle des capes de Coupe du Monde a ajouté une dose d’émotion supplémentaire : chacune a ressenti à quel point ce moment était unique, précieux.
Pression grandissante
Rapidement, notre quotidien a pris place dans un hôtel immense, au beau milieu d’un golf et terrain juste en bas des chambres. Les conditions sont idéales, presque irréelles. Et même si le soleil anglais se montre timide, on profite de chaque rayon comme d’un cadeau, conscients qu’il n’y aura pas beaucoup d’éclaircies.
Les temps calmes sont aussi faits de petits rituels. Les soirées s’animent autour de jeux de société : le Perrudo, les parties de Wizard, un puzzle qui avance petit à petit, ou encore un latte en terrasse avec vue sur le golf. Des habitudes simples, mais qui deviennent nos bulles d’équilibre au milieu de la pression grandissante.

Lors de notre jour off, on découvre la ville habillée aux couleurs de la Coupe du Monde : affiches, banderoles partout… La promotion est massive, ça annonce la couleur. On ne peut plus ignorer qu’on est au coeur de l’événement.
Au fil des jours, on sent que la tension monte. Pas une tension négative, mais une excitation palpable. C’est normal, inévitable : l’attente est longue, les émotions s’accumulent. On a hâte que ça commence, pour soulager les esprits, libérer l’énergie, et enfin entrer dans l’histoire.
Jour de match
Puis arrive le jour de match. La journée d’attente est longue, bien que comblée par quelques réunions et une activation dans la bonne humeur. La veille, nous avons regardé les anglaises défiler face aux USA face à plus de 40 mille personnes. On veut frapper fort, d’entrée.
Entrer dans cette coupe du monde de la meilleure des manières, prendre énormément de plaisir sur la pelouse pour évacuer toute l’excitation. Notre échauffement est propre, on sent tout le monde dans son match.
Dès le coup d’envoi, nous avons rapidement la possession, on tient le ballon, longtemps mais on ne score pas. Nous faisons face à un mur italien. Au bout d’une vingtaine de minutes, Joanna nous libère avec un essai salvateur : le premier de la compétition. Le public, majoritairement anglais, pousse derrière les italiennes et nous rappellent qu’ici, on ne nous donnera rien.
Tout au long du match, nous avons fait face à pas mal de déchets techniques et un blocage en zone de conclusion. Ces petits réglages nous font sortir de la rencontre heureuses, soulagées, mais aussi frustrées. Cette frustration va nous nourrir tout au long de la semaine, pour sortir une prestation de haut vol la semaine prochaine.
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