Le Rassemblement national, déjà plombé par l’inéligibilité de sa présidente, se retrouve à nouveau sur la sellette. Selon une enquête du média Les Jours, neuf prétendants RN de Nouvelle-Aquitaine – dont un seul a été élu, Pascal Markowsky (député de la 4e circonscription en Charente-Maritime) – ont présenté à l’État des notes de déplacements atteignant un total de 73 416 euros. Le tout, en seulement trois semaines de campagne pour les législatives 2024.
À l’échelle régionale, les candidats RN ont déclaré 179 000 euros de frais de transport. En comparaison, le Nouveau Front populaire a dépensé deux fois moins et Les Républicains… six fois moins. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a mis le nez dans ces chiffres vertigineux. Elle y a trouvé des anomalies flagrantes : absence de justificatifs, trajets improbables, kilomètres répétés sans cohérence.
Des comptes de campagne truffés d’anomalies
Déjà épinglée par Streetpress, Hager Jacquemin (candidate à la 4e circonscription de la Vienne) fait figure de « championne » et aurait roulé 25 000 kilomètres en moins d’un mois. La Commission, dubitative, a ramené son remboursement à 10 600 euros sur les 15 000 demandés.
Mélody Garault (candidate à la 2e circonscription des Deux-Sèvres), par exemple, a demandé le remboursement de déplacements effectués les mêmes jours… dans deux circonscriptions différentes. Dorothée Champeau (candidate à la 1ère circonscription des Deux-Sèvres) aurait parcouru plus de 6 500 kilomètres en onze jours pour coller des affiches introuvables.
Ludovic Biesbrouck (candidat à la 2e circonscription des Landes) a quant à lui facturé des trajets effectués en dehors même de sa circonscription. Aymeric Mongelous (candidat 5e circonscription en Charente-Maritime) déclare 10 500 kilomètres… sans le moindre justificatif.
Même la patronne locale du RN, Edwige Diaz, n’échappe pas aux soupçons : ses propres comptes mentionnent 6 000 euros de carburant.
Ni Marine Le Pen ni Jordan Bardella n’ont réagi à ce nouveau dossier embarrassant. Quant aux neuf candidats épinglés, ils n’ont pas donné suite aux sollicitations des journalistes des Jours.
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