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15 ans du Rocher de Palmer : « La culture empêche la société de se refermer sur elle-même »

Quinze ans après son ouverture, le Rocher de Palmer s’est imposé comme une scène majeure de la métropole bordelaise, voire de l’Hexagone. Dans un entretien à Rue89 Bordeaux, Patrick Duval, directeur de la salle qui fête son anniversaire ce week-end, raconte l’aventure d’un lieu né d’un pari audacieux, et défend une culture ouverte face aux vents contraires de la censure et de la droitisation.

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15 ans du Rocher de Palmer : « La culture empêche la société de se refermer sur elle-même »
Patrick Duval

Quand le Rocher de Palmer a ouvert ses portes en septembre 2010, nombreux étaient ceux qui observaient avec curiosité cette silhouette moderne dressée dans le parc Palmer, sur les hauteurs de Cenon. Le pari était audacieux : implanter une grande scène des musiques actuelles sur la rive droite bordelaise, longtemps perçue comme périphérique, au cœur d’un quartier politique de la ville, et en faire un lieu de rayonnement culturel.

Quinze ans plus tard, le Rocher s’est imposé comme une maison des musiques et des cultures, un centre de vie artistique et sociale dont l’influence dépasse largement l’agglomération bordelaise. Pensé comme un équipement de nouvelle génération, le lieu n’est pas seulement une salle de concerts. Dès l’origine, Patrick Duval et l’équipe de Musiques de Nuit, qui portaient déjà la programmation de musiques du monde et de jazz à Bordeaux, ont voulu y mêler diffusion, création, résidence d’artistes, action culturelle et projets éducatifs.

Le bâtiment, conçu par l’architecte Bernard Tschumi, abrite trois salles modulables – 650, 1 200 et 2 400 places – ainsi que de nombreux espaces de répétition, d’accueil pour associations et de studios numériques. Dès les premières saisons, Ibrahim Maalouf, Cesária Évora, Amadou & Mariam ou encore Damon Albarn s’y succèdent. Le Rocher a notemment ouvert ses portes à des musiques venues d’Afrique, d’Amérique latine, du Maghreb, du Proche-Orient, faisant de la diversité un principe fondateur.

Aujourd’hui, à l’heure de fêter ses 15 ans, le Rocher de Palmer n’est pas seulement une salle : c’est un symbole. Symbole d’une rive droite qui a trouvé sa place dans le paysage métropolitain, que son directeur, Patrick Duval, développe dans cet entretien.

Un lieu « comme on l’avait rêvé »

Rue89 Bordeaux : Quand vous repensez à l’ouverture du Rocher en 2010, quel est le premier souvenir qui vient à l’esprit ?

Patrick Duval : Le jour où j’ai vraiment vu le bâtiment terminé ! J’étais très souvent sur le chantier, parfois plusieurs fois par semaine, mais c’est différent de suivre les réunions, les visites, les plans, et de se retrouver devant l’objet fini. Quand les clés nous ont été remises et que j’ai découvert ces trois salles, j’ai eu un vertige. Une angoisse même. Je me suis dit : « Comment on va faire pour faire vivre ça ? »

Il faut se rappeler qu’à l’époque, la rive droite n’avait pas l’image qu’elle a aujourd’hui. Certes, ça allait mieux qu’au temps des années 80-90, et l’arrivée du tram en 2003, mais de là à imaginer que les gens traverseraient la Garonne pour aller voir des concerts à Cenon… C’était un sacré pari.

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