« Le RN fait sa rentrée politique à Bordeaux pour lancer sa campagne des municipales et conquérir des mairies dans l’arc Atlantique, on ne pouvait pas rester sans rien faire », justifie Laurence Laborde, co-secrétaire départementale de la FSU.
Le syndicat enseignant fait partie d’un collectif regroupant la CGT et plusieurs associations antiracistes, féministes, écologistes, constitué l’an dernier au moment des élections législatives anticipées, et à l’origine de plusieurs actions pour faire barrage à l’extrême-droite.
Mais pas question d’aller manifester devant le Palais de congrès, où aura lieu le meeting de Marine Le Pen et Jordan Bardella, ni d’envisager des actions « coup de poing » contre sa tenue, explique Clément Piquet, coprésident de la section de Bordeaux la Ligue des Droits de l’Homme :
« D’abord, nous ne voulons pas mettre en danger nos propres militants en prenant le risque d’une confrontation, car si pour nous le combat est idéologique, en face ce n’est pas forcément le cas. Ensuite, on souhaite éviter de servir sur un plateau d’argent des arguments au RN pour se victimiser et se présenter comme les défenseurs d’un arc républicain, menacé par les islamo-gauchistes. Enfin, on ne veut pas seulement se réunir, mais construire ensemble quelque chose. »
Travail de fond
Depuis l’an dernier, l’interorga s’emploie en effet à constituer un réseau dans tout le département, et en particulier dans le Médoc et le Blayais.
« Notre combat à tous, c’est de contrer la propagation des idées racistes, ce qui est difficile dans le climat politique et médiatique ambiant, reprend Clément Piquet. Cela passe par la reconstitution d’un réseau et de noyaux durs de militants, avec un travail de formation. Le premier enjeu est là car la majorité des militants de nos structures sont dans la métropole bordelaise. »
« Le désespoir social fait le lit de l’extrême droite », considère Stéphane Obé, secrétaire général de l’union départementale CGT :
« Cette colère, on peut la comprendre et la partager. Mais le vote RN est la pire des solutions. Ils font croire aux travailleurs qu’ils ont des solutions, mais ils ont voté contre l’augmentation du salaire brut ou des petites retraites. On veut démonter cette imposture sur des sujets concrets et locaux. »
Auxquels Barbara, de Greenpeace, ajoute le soutien du RN à la loi Duplomb, partiellement censurée par le Conseil constitutionnel mais qui contient toujours de dangereux reculs sur la protection de l’environnement.
Alors que le parti de la députée de Gironde Edwige Diaz ambitionne de conquérir ses premières communes dans le sud ouest aux municipales de 2026, l’interorga affine sa stratégie pour lui porter la contradiction dans quelques points chauds.
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