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Les couches compostables pour bébés prêtes à sortir de l’éprouvette

Certaines communes ayant testé dans leurs crèches les couches compostables ont décidé de pérenniser cette solution, dont Bordeaux. Une belle réussite pour Mundao, l’entreprise bordelaise conceptrice de la couche Popotine, référence sur ce marché. Mais ce modèle alternatif bute sur le blocage par le gouvernement de la création d’une éco-contribution sur les couches jetables, qui permettrait de financer son déploiement.

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Les couches compostables pour bébés prêtes à sortir de l’éprouvette
La société Mundao,va arrêter la production en son nom de couches compostables

Chaque année en France, 3,5 milliards de couches bébé sont jetées. Toutes sont aujourd’hui soit incinérées, dilapidant les nutriments (azote, phosphore, potassium) contenus dans l’urine et les matières fécales, soit enfouies en décharge, où elles mettront plus de 500 ans à se dégrader.

Toutes ? Non, car des sociétés ont mis au point des couches à base de cellulose, et non de plastiques, qui peuvent se transformer en compost. Spécialiste des textiles sanitaires à usage unique compostables industriellement, la bordelaise Mundao a ainsi fourni une douzaine de collectivités, dont les villes de Bordeaux, Poitiers, Limoges, Lyon… et plusieurs réseaux de crèches privées ou associatives.

« Depuis qu’on commercialise Popotine, on a produit et vendu un peu plus de 2 millions de couches compostables », indique Etienne Mazet, cofondateur de Mundao avec sa femme Stéphanie.

Les couches sont fabrquées par BB Distribe, entreprise française basée à Laval-sur-Vologne, dans les Vosges. Une fois utilisées en crèche – ou depuis peu en maternité, à Lyon -, les couches sont collectées par des acteurs locaux – pour l’expérimentation à Bordeaux, les Détritivores ont notamment créé deux équivalent temps plein -, puis compostées par d’autres entreprises.

Essais transformés

En Gironde, c’est Veolia qui a transformé les Popotines sales en compost, en les broyant puis en mélangeant la matière organique à des déchets verts.

« Le tout est mis sur un andain spécifique, régulièrement retourné pour aérer le compost, qui doit ensuite monter en température. C’est en effet la chaleur qui permet de détruire les pathogènes présents dans les boues et les excrétas. Au bout de 4 mois, quand le compost est mûr, il est systématiquement analysé et peut être utilisé. »

Deux options se présentent alors : une fois mélangé avec des boues de station d’épuration, le compost est soit utilisé en plan d’épandage, « ce qui est le cas à Poitiers sur des parcelles de grandes cultures », selon Etienne Mazet, soit il peut rentrer dans la norme 44-095 sur les amendements organiques, et être alors vendu.

L’essai a été jugé concluant par plusieurs mairies, dont celles de Périgueux et de Bordeaux. Cette dernière annonce à Rue89 Bordeaux qu’elle va définitivement remplacer les couches jetables par leur équivalent compostable dans toutes ses crèches municipales, en gestion directe, à compter du premier trimestre 2026. Cela concernera 900 enfants.

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Nos WC gaspillent 30% de l’eau potable utilisée par chaque foyer, dilapident ces engrais naturels que sont nos selles et nos urines, que les stations d’épuration ne parviennent pas à traiter correctement. En Gironde et en Nouvelle-Aquitaine, des initiatives tentent de reconstituer des cycles vertueux, de l’installation de toilettes sans eau à la valorisation de nos excréta.

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