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« Pas de drapeau » palestinien à la mairie de Bordeaux ce lundi 22 septembre

Plusieurs villes et communes françaises ont hissé le drapeau de la Palestine sur leur mairie, mais pas au Palais Rohan. Le maire écolo de Bordeaux, pourtant engagé en faveur de la cause palestinienne, s’est contenté d’un post sur les réseaux sociaux.

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« Pas de drapeau » palestinien à la mairie de Bordeaux ce lundi 22 septembre
Photo prise lors de la manifestation du 9 juin 2025

La réponse à la question envoyée aux services de la mairie de Bordeaux est laconique : « Pas de drapeau ». En ce lundi 22 septembre, jour de l’appel du socialiste Olivier Faure à hisser les couleurs palestiniennes sur les mairies françaises en parallèle de la reconnaissance de leur État par Emmanuel Macron, Pierre Hurmic s’est contenté d’un post sur les réseaux sociaux :

« La reconnaissance de l’État de Palestine est une étape importante vers la paix. […] Sans prétendre résoudre, à l’échelle de Bordeaux, le conflit israélo-palestinien, nous avons dès le départ pris des mesures concrètes et durables pour condamner le terrorisme et les violences, ainsi que venir en aide aux populations de Gaza, dont la situation se dégrade chaque jour et nous inquiète considérablement. »

Le maire écolo y rappelle les trois subventions de 20 000 € au fonds régional d’urgence pour Gaza de Médecins Sans Frontières (MSF), la motion adoptée le 8 juillet dernier appelant à la reconnaissance de l’État palestinien et à la défense du droit international, et la suspension des activités de coopération liées au jumelage avec Ashdod.

« Ce refus choque »

Contrairement à d’autres grandes villes, dont certaines sont tenues par des écologistes, comme Lyon, « pas de drapeau » qui pavoise aux couleurs de la Palestine sur le fronton du Palais Rohan, donc. Mais le drapeau symbole de la paix est là, rappelle Pierre Hurmic, mis en place depuis juin 2024.

« Aucun drapeau, aucun signe, aucun hommage. Pourtant, à l’orée de la guerre en Ukraine, les mêmes mairies avaient brandi sans hésitation les couleurs bleu et jaune. Pourquoi deux poids, deux mesures ? Pourquoi ce qui fut présenté comme un réflexe de solidarité hier devient-il impossible aujourd’hui ? Ce refus choque », écrit le journaliste Jean-Marc Souami dans une lettre ouverte aux maires de Cenon, Floirac, Lormont et Bordeaux, également envoyée à la rédaction.

Selon cet ancien présentateur de France 3 national, dans son adresse aux édiles, l’absence de drapeau « heurte vos propres concitoyens ». « Leur mémoire, leur douleur, leurs deuils méritaient au minimum la reconnaissance d’un drapeau hissé », insiste-t-il.

« Détourner le regard »

Le journaliste prévient :

« Ne pas hisser le drapeau palestinien n’est pas un détail, c’est un signal. Un signal d’indifférence, ou de peur, ou de renoncement. Mais en politique, ces silences se paient. En mars 2026, lors des municipales, vos administrés se souviendront que, face à l’histoire, vous avez choisi de détourner le regard. Nous ne demandons pas des postures héroïques, seulement la cohérence et le respect. Hissez un drapeau, dites un nom, reconnaissez une douleur : ce sont des gestes modestes, mais ils donnent chair aux valeurs que vous prétendez incarner. »

Le conseil départemental de la Gironde, quant à lui, « a hissé les drapeaux d’Israël, de la Palestine et celui de la paix, en résonance avec la reconnaissance officielle de l’État de Palestine devant l’Assemblée générale des Nations Unies par le Président de la République ». Une démarche identique à celle affichée sur la Tour Eiffel à Paris, elle aussi critiqué :

« A quel moment on a mis le drapeau de l’Ukraine, celui de la paix et celui du drapeau russe ? » commente une internaute.


#Palestine

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