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Petite mobilisation étudiante place de la Victoire pour entretenir la flamme contre l’austérité budgétaire

Ce jeudi 25 septembre, à l’appel de sept syndicats étudiants et politiques, une trentaine de personnes s’est rassemblée place de la Victoire pour dénoncer les mesures d’austérité du gouvernement Lecornu et la précarisation croissante des étudiants.

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Petite mobilisation étudiante place de la Victoire pour entretenir la flamme contre l’austérité budgétaire
Banderoles et drapeaux syndicaux lors du rassemblement à la Victoire.

Une mobilisation ce jeudi 25 septembre, initiée notamment par des syndicats étudiants, a accouché d’un rassemblement timide. L’appel se voulait alors un « grand rassemblement » pour « continuer et amplifier » le mouvement social lancé le 10 septembre.

A 19h place de la Victoire, seul un petit groupe d’une trentaine d’étudiants était présent pour dénoncer la politique d’austérité du gouvernement et ses conséquences dans l’enseignement supérieur.

« S’émanciper de l’intersyndicale »

« On voulait que ça dépasse le monde étudiant, mais là on se sent un peu seul », confie l’un d’entre eux en regardant les quelques banderoles brandies. Un peu plus loin, Louise, étudiante en licence de cinéma à l’université Bordeaux-Montaigne, est venue avec Étienne, qui suit un master en littérature sur le même campus. Tous deux sont militants du NPA Jeunes Révolutionnaires. Pour eux, il s’agit avant tout de montrer que la mobilisation doit pouvoir « s’émanciper » du calendrier syndical :

« On ne voulait pas attendre la décision de Lecornu, ni celle de l’intersyndicale qui le supplie de céder sur des revendications. C’est une décision qui est sortie de l’AG de Lyon, des lycéens… puis reprise par l’inter-organisation de jeunesse », explique Louise.

« Les changements de premiers ministres, ça ne change rien à la politique de fond », ajoute Étienne, soulignant l’importance de « faire davantage confiance aux luttes qui partent de la base ». Reconnaissant une mobilisation en demi-teinte, ils citent la mobilisation des ATSEM de Lormont comme exemple d’auto-organisation pour la suite du mouvement. « Ça ne s’essouffle pas, les gens sont en colère : les deux journées de manifestation l’ont montré », ajoute Louise.

L’enseignement supérieur en galère

« L’important, c’est qu’on voit qu’il y a des gens sur la Victoire et qui sont motivés », plaide quant à lui David Pijoan. Prof de maths au collège Aliénor d’Aquitaine et secrétaire départemental du Snes-FSU, il est là pour soutenir les intiatives spontanées des lycéens et des étudiants.

« On n’en a pas beaucoup parlé, mais avec le mouvement des lycées Mauriac à Bordeaux et Victoire-Louis à Talence, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu ça », cite-t-il en référence aux blocages du 18 septembre.

L’enseignant déplore les coupes budgétaires au détriment service public et destinées à « prioriser le réarmement » :

« Ce budget se fait sur le dos des salariés, sur le dos des travailleurs de la fonction publique. Mais il se fait aussi sur le dos de la jeunesse, par le biais de l’éducation. On est à l’os : plus de 70 % des classes à Bordeaux n’ont pas un prof devant chaque élève à la rentrée. Et dans une situation comme ça, où déjà, le service de l’éducation n’est pas assuré pour tous, on nous demanderait de faire des sacrifices ? C’est les jeunes, les étudiants et nos élèves qui sont sacrifiés là-dedans. »

Plutôt dans la journée, une quinzaine d’étudiants et d’enseignants se sont réunis pour exprimer leurs revendications sur le campus de Montesquieu. Parmi leurs critiques : le « désengagement de l’État de l’université via le PGE (Programme grande école), une catastrophe ». Prochaine date en vue : le 2 octobre, avec une journée de manifestation annoncée par l’intersyndicale.


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