Un agent municipal de la Ville de Bordeaux a été mis en examen et placé en détention provisoire. Dans un communiqué, la Mairie de Bordeaux explique que le mis en cause est agent administratif au sein de la collectivité depuis 2022. A son embauche, son casier judiciaire avait été vérifié et ne comportait aucune mention ajoute-elle.
Il exerçait « des missions de secrétariat, sans contact professionnel avec du public, et notamment avec des mineurs », au sein de la mission handicap.
« J’ai appris avec effroi les faits abominables reprochés à cet agent municipal interpellé. A cet instant, je pense d’abord aux victimes dont les violences présumées infligées sont insoutenables », a réagit dans Pierre Hurmic, maire de Bordeaux.
Des victimes de moins de 10 ans
Selon les informations du service police-justice de franceInfo, l’homme en question est soupçonné d’avoir commandité et visionné en ligne et en direct une trentaine de viols d’enfants en Colombie et à Madagascar, lors de session de « livestreaming ». Il aurait déboursé 15 000 euros pour ses requêtes.
Au cours de sessions, qui duraient parfois plusieurs heures, « le mis en cause donnait des instructions en direct, depuis chez lui, sur les actes sexuels que devaient commettre les enfants mais aussi pour des violences commises sur eux », relate franceInfo. Sur une trentaine de viols, au moins cinq victimes ont été identifiées : trois sont âgées de moins de 10 ans, et deux ont entre 10 et 15 ans.
Toujours selon franceinfo, l’agent municipal aurait été placé en garde à vue lundi 1er septembre. Trahi par son téléphone, il aurait été identifié par les enquêteurs de la DCOS Bordeaux (ex-Police judiciaire). Ils auraient découvert sur ses supports informatiques des milliers de photos et de vidéos pédocriminelles, permettant d’établir des faits qui auraient commencé il y a au moins trois ans.
96 heures de garde à vue
Après 96 heures de garde à vue, il a été mis en examen et placé en détention provisoire le vendredi 5 septembre au soir pour « complicité de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs », « complicité de traites d’êtres humains aggravés », « participation à une association de malfaiteurs criminels », « détention, acquisition et transaction d’images pédocriminelles ». Il encourt 20 ans de réclusion.
La mairie de Bordeaux a annoncé avoir mobilisé une équipe de psychologues du travail afin « d’accompagner les collègues de son entourage professionnel profondément choqués ». Une ligne d’écoute et de soutien est également accessible aux agents qui le souhaitent.
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