« Attention chérie, ça va trancher. » La Gironde entre en mode Cité de la peur, la faute selon Jean-Luc Gleyze à un serial killer dont, après la Charente, son Département pourrait être la prochaine victime : l’effet ciseau – ressources en baisse, dépenses en hausse -, qui plombe les finances de toutes les collectivités locales.
Cela se traduit pour le conseil départemental girondin par une situation inédite et historique : le vote ce lundi 13 octobre d’un budget de fonctionnement déficitaire de 97,7 millions d’euros en 2025, alors que la loi oblige les collectivités locales d’être à l’équilibre.
« Tout le monde dit que la structure des recettes des Départements n’est plus en cohérence avec la réalité de nos missions et que nous ne pouvons pas continuer ainsi, considère le président de le collectivité. La dégringolade est en marche et va se poursuivre, hélas, sauf à considérer que des mesures nouvelles soient prises dans le budget 2026 ou qu’on assiste à une embellie de l’immobilier. »
Un plan de retour à l’équilibre en cours
Le dérapage est rapide : en mars dernier le Département présentait un budget primitif censé être à l’équilibre, avant que le compte administratif n’acte un déficit de 29 millions d’euros pour l’année 2024. Celui-ci fera donc plus que tripler en 2025.
Conséquence immédiate et automatique : conformément au code des collectivités territoriales, le préfet de la Gironde a annoncé saisir la chambre régionale des comptes (CRC). Celle-ci « devra constater dans un délai de 30 jours le déficit, proposer à la collectivité les mesures nécessaires au rétablissement de l’équilibre budgétaire et demander à l’organe délibérant une nouvelle délibération ».
La préfecture signale dans son communiqué que le Département « s’est engagé vers un plan de retour à l’équilibre sur les trois prochaines années dans le cadre d’un échange avec la CRC et les services de l’Etat ».
« Ce dialogue pourra se poursuivre par le biais d’un conventionnement, dès lors qu’il sera considéré que les mesures de retour à l’équilibre seront jugées suffisantes », précise-t-elle.
Ce lundi, Jean-Luc Gleyze a rappelé les gages de proactivité envoyés par le Département, dont la saisine de la Chambre régionale des comptes dès le mois d’août 2024, la création d’une inspection générale des services en décembre de cette année là, ou encore la rencontre avec Amélie de Montchalin, ministre des comptes publics, à la fin de l’été.
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