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Peines confirmées en appel pour les militants d’extrême droite après les violences de 2022 à Saint-Michel

La cour d’appel de Bordeaux a confirmé, ce mardi 14 octobre, les peines de prison prononcées contre cinq militants d’extrême droite impliqués dans la « ratonnade » du quartier Saint-Michel, en juin 2022. Les juges ont alourdi les amendes et les indemnités dues aux associations et aux victimes. Un seul prévenu est reconnu coupable d’outrage sexiste, les autres ont été relaxés.

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Peines confirmées en appel pour les militants d’extrême droite après les violences de 2022 à Saint-Michel
La cour d’appel de Bordeaux

Le délibéré rendu ce mardi par la cour d’appel de Bordeaux scelle le sort de cinq jeunes hommes, pour la plupart issus de la mouvance dissoute Bordeaux Nationaliste. Leurs condamnations en première instance à des peines de prison – 2 ans avec un an de sursis – pour violences aggravées après une ratonnade dans le quartier Saint-Michel en juin 2022, sont maintenues. Seuls deux d’entre eux étaient présents ce mardi 14 octobre.

Les juges ont par ailleurs doublé les dommages et intérêts dus aux associations parties civiles – Licra, Ligue des droits de l’Homme, SOS Racisme – ainsi qu’aux trois victimes. Les sommes attribuées vont de 1 500 à 2 000 euros par prévenu. Sur l’outrage sexiste, seul Yanis Iva a été reconnu coupable avec doublement du montant pour la victime (passé de 800 à 1500 euros) ; les autres prévenus ont été relaxés de ce seul chef.

Une défense à l’offensive

En juin dernier, lors des deux jours d’audience, les avocats de la défense – Pierre-Marie Bonneau, Mathieu Sassi, Jérôme Triomphe et William Marco – avaient dénoncé un procès en première instance « à charge », fruit d’un « narratif d’extrême gauche ». Ils avaient tenté de faire passer leurs clients pour des victimes, transformant leurs plaidoiries en mise en cause de la justice elle-même.

L’un invoquait « la mort du Christ » pour parler d’erreur judiciaire, un autre se moquait de l’avocate générale, à coups d’improvisations fleuries. De leurs côtés, les avocats des victimes tentaient de ramener le débat aux faits, fustigeant « l’inversion des valeurs de la République ».

« J’ai eu peur qu’ils soient relaxés »

Après le délibéré de ce mardi, Marie, victime d’outrage sexiste et seule partie civile présente, ne cache pas son soulagement :

« Oui, j’ai eu peur qu’ils soient relaxés. L’outrage sexiste, c’est une qualification tellement rarement retenue, on ne pensait pas que ça irait aussi loin. Mais j’avais bon espoir pour les camarades qui, eux, ont eu des ITT (interruptions temporaires de travail) à cause de ces violences. On a traversé cette épreuve ensemble, et je suis très reconnaissante de cette solidarité et du travail de nos avocats. »

Les condamnés ont quant à eux rapidement quitté la salle. Ils disposent normalement de 5 jours à compter de la notification du jugement d’appel pour se pourvoir en cassation. Passé ce délai, la décision sera définitive et ils seront convoqués par le juge pour une mise à exécution de leurs peines.


#extrême droite

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