« Souviens-toi : ce n’est pas ton procès. » Margaux* (*pseudonyme) relève la tête, et attrape le regard d’Hedwige Mure. La bienveillance de son avocate lui arrache un sourire. Elle repousse le bois rêche du banc des parties civiles avant de s’avancer à la barre.
A quoi pense-t-elle en faisant ces quelques pas ? A l’étudiante bordelaise de 25 ans qu’elle était, sept ans plus tôt, si fière d’intégrer le cabinet du célèbre pénaliste Alex Ursulet en stage ? A ce « jeu de séduction intellectuelle » qui s’est noué entre eux par message ? A ce déjeuner du 30 janvier 2018 à l’African Lounge où « le piège s’est refermé » ? Au cocktail au gingembre « qui [l’]attendait » sur la table au moment où elle est arrivée ? A ce moment où Alex Ursulet « [a baissé] ses collants » ? Aux « doigts insérés » dans son vagin ? A la « charcuterie » qui s’ensuit ?
La cour « l’a crue »
Ce jeudi 13 novembre 2025, Margaux a livré aux magistrats sa vérité, claire et précise. La cour criminelle départementale de Paris écrit d’ailleurs dans ses motivations, rendue deux jours plus tard, l’avoir crue « lorsque celle-ci a mentionné […] qu’elle avait fait l’objet à deux reprises de pénétration digitale vaginale ».
Pour autant, le « doute sur le fait que ces actes […] aient pu être imposés avec surprise ou contrainte » l’a menée à acquitter Alex Ursulet des faits de « viol commis par une personne abusant de l’autorité conférée par ses fonctions », ce samedi 15 novembre.
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