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Souffrant d’un post-partum sévère, une mère condamnée à 18 ans de prison pour le meurtre de ses jumelles

Condamnée lourdement pour ce double infanticide, Jennifer B. affirmait ne pas avoir voulu tué ses filles. Elle avait livré à la barre le récit d’une maternité brisée dès l’accouchement par une dépression post-partum, décrivant un engrenage silencieux, alimenté par une détresse qu’elle n’a jamais pu exprimer et un appel à l’aide resté sans réponse.

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Souffrant d’un post-partum sévère, une mère condamnée à 18 ans de prison pour le meurtre de ses jumelles
La Cour d’assises de la Gironde

« Comment juger quelqu’un malade de post-partum ? » demandait la défense dans sa plaidoirie. Sévèrement, à en croire la Cour d’assises de la Gironde. Ce vendredi, la juridiction a condamné Jennifer B., 37 ans, à dix-huit ans d’emprisonnement pour avoir étouffé ses jumelles de trois mois, Ambre et Emma, le 19 décembre 2022 à Lamarque en Gironde. La Cour a suivi les réquisitions de l’avocat général, qui a souligné l’intention de donner la mort tout en reconnaissant la dépression de la mère.

L’audience, qui s’est déroulée du 12 au 14 novembre 2025, a été particulièrement éprouvante, entre moments de tension, de douleur, de regrets et de déchirement. Mercredi, la projection d’une photo des fillettes mortes, prise par leur mère – posées à même le sol de leur chambre –, a provoqué les pleurs de Jennifer B., recroquevillée dans le box, et ceux du père, sur les bancs de la partie civile, plongé dans un désarroi total.

Jeudi, lors de l’audition en larmes de la grand-mère paternelle des fillettes, son fils a quitté la salle, à nouveau en pleurs. « Ne le laissez pas seul », supplie-t-elle en s’adressant au reste de la famille, rassemblée d’un côté du public. Jennifer B. tient son visage entre ses mains noyées de larmes, seule face à l’épreuve, sous les yeux de son frère. Un juré, submergé par la charge émotionnelle des débats, a dû être remplacé.

Un doudou « pour les apaiser »

Jennifer B. n’a jamais nié son geste, mais elle a toujours affirmé ne pas avoir voulu tuer ses filles. Lors de son audition par la présidente Martine Dubois, elle a décrit, d’une voix fébrile, avoir posé à 12h15 environ, après le bain, un doudou – un carré de tissu de 30 cm – sur le visage des petites « pour les apaiser », comme elle en avait l’habitude. Elle dit ensuite avoir maintenu sa main dessus pendant une à cinq minutes, penchée successivement au-dessus des lits à barreaux, « parce que les filles étaient particulièrement agitées ».

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