Média local avec zéro milliardaire dedans

Dermatose bovine : « Gérer les crises sanitaires en abattant tous les animaux ne fonctionne pas »

Les syndicats d’agriculteurs (sauf la FNSEA et les JA) appellent à des blocages et des rassemblements dans tout le pays ce samedi. Ils protestent contrer l’abattage systématique des troupeaux de bovins lorsqu’est détecté un cas de dermatose nodulaire contagieuse. Une politique vouée à l’échec, selon Mélanie Martin, présidente du Modef (mouvement de défense des exploitants familiaux) des Landes, qui pointe la responsabilité de l’élevage industriel.

,
Édition abonnés
Dermatose bovine : « Gérer les crises sanitaires en abattant tous les animaux ne fonctionne pas »
Veau atteint de la dermatose nodulaire contagieuse

Rue89 Bordeaux : Le Modef, la Confédération paysanne et la Coordination rurale appellent à un rassemblement à Mont-de-Marsan devant la préfecture, ce samedi à 10h. Quel est l’objectif ?

Mélanie Martin Photo : DR

Mélanie Martin : Pour dire stop à l’abattage des bovins. C’est un rassemblement consensuel, pacifique, auquel s’associent tous les syndicats agricoles, sauf la FNSEA et les Jeunes agriculteurs. On espère que la Coordination rurale ne sera pas à l’origine de dégradations comme celles qu’on a pu voir ces derniers jours, notamment à Agen et Bordeaux. La situation est hyper violente pour les éleveurs, et on comprend qu’elle puisse susciter de la violence. Mais pour le moment on ne s’inscrit pas dans cette ligne d’actions dures, et on compte sur l’intelligence de l’Etat.

Le gouvernement vient d’étendre l’obligation vaccinale des bovins à 8 départements, dont les Pyrénées-Atlantique, les Landes et le Gers. Qu’en pensez-vous ?

Il y a eu un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans les Pyrénées-Atlantique donc malheureusement le périmètre de la zone de vaccination est élargi. Le point positif, c’est que la vaccination des bêtes sera prise en charge par l’État. la difficulté, c’est qu’il n’y a pas assez de vaccins en stock pour l’ensemble des troupeaux !

« Les éleveurs n’y sont pour rien dans la diffusion des épizooties »

Quand bien même il y en aurait suffisamment, on se demande quelle est la logique de la politique sanitaire de l’Etat, qui exige l’abattage des troupeaux entiers, même si les animaux sont vaccinés. Dans les Landes, nous n’avons plus qu’une quinzaine d’éleveurs laitiers, mais depuis la grippe aviaire, nous ne connaissons que trop bien ces mesures de répression visant à enrayer une épizootie. Et cette gestion des crises sanitaires avec abattage des foyers et mise en place de périmètres ne fonctionne pas, puisque les propagations continuent.

Comment l’expliquez-vous ?

La politique de l’Etat pointe les éleveurs, mais ils n’y sont pour rien dans la diffusion des épizooties. On sait que le principal vecteur de la maladie, c’est les les transports. Moins vous avez d’agriculteurs dans un territoires, plus les élevages se concentrent, et plus vous avez de mouvements d’animaux, notamment pour les départs à l’abattoir. C’est particulièrement vrai avec l’agriculture industrielle, qui segmente ses cheptels par âges, et multiplie les transports de bêtes.

Lisez la suite pour 1€

En profitant de notre offre d’essai, résiliable en ligne à tout moment.

Pour accéder à cet article, il faut être abonné. Pourquoi ?

Les informations exclusives, les enquêtes et certains reportages constituent l’édition abonnés de Rue89 Bordeaux. En tant que média indépendant, nos ressources proviennent de nos lectrices et lecteurs abonnés, aucun milliardaire ni groupe bancaire ne nous finance.

Nous demandons à nos lecteurs une faible contribution pour disposer à Bordeaux d’un média critique des pouvoirs, capable d’enquêter et de traiter les enjeux locaux en profondeur et dans la durée.

Chaque abonnement compte. Toutes nos recettes sont investies dans un journalisme local indépendant, dont la force et la réactivité dépend directement du nombre d’abonnés actifs.

Je m’abonne 

Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous

#Agriculture

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

À lire ensuite


« On peut parler du retour des engrais humains »

Photo : DR

Pancarte lors d’une manifestation contre la loi Duplomb, affichant le message « Pesticides, scandale d’État » sur fond de ciel bleu. Crédit : Jean-Claude Utard (Flickr)

Photo : Flickr/Jean-Claude Utard

Partager
Plus d'options