On en sait un peu plus sur les ingrédients du régime d’austérité que doit s’infliger le Département de la Gironde. En déficit de plus 100 millions d’euros, la collectivité, tenue de revenir à l’équilibre par l’Etat, a présenté ce lundi 1er décembre son plan d’économies, voté en séance plénière. Gironde Avenir, le groupe d’opposition de droite, n’a pas participé au vote.
En proposant une diminution des dépenses de 91,74 millions d’euros sur trois ans, dont 54,18 millions en 2026, ce plan de retour à l’équilibre (PRE) va plus loin que les 71 millions d’euros sur trois ans préconisés par la Chambre régionale des comptes de Nouvelle-Aquitaine dans l’avis rendu il y a deux semaines.
« Nous préférons prendre des marges de manœuvre conséquentes pour faire face aux aléas dans les mois qui viennent », a commenté lors d’un point presse son président Jean-Luc Gleyze, qui évoque les incertitudes sur le projet de loi de finances de l’Etat, ainsi que « les recettes très volatiles liées au marché immobilier et à la consommation », alors que les Départements sont financés par des prélèvements sur les frais de notaire (droits de mutation) et une part de TVA.
Près de 400 emplois sur la sellette
Déployé en 95 mesures, le plan prévoit donc d’agir sur les dépenses de fonctionnement, réduites de 4,2%, les investissements étant désormais plafonnés et limités « aux dépenses nécessaires à la sécurité des personnes et des biens ».
Après 232 suppressions de postes cette année, 200 autres disparaitront en 2026, puis 80 à 100 en 2027 et 2028, via des non renouvellements de CDD ou des non remplacement de départ en retraite. Le Département va aussi réduire les heures supplémentaires, les subventions au comité des œuvres sociales, et geler les promotions et avancements. Soit 28,13 millions d’euros économisés sur le volet ressources humaines.
Le « train de vie » du Département (maintenance des collèges, des routes, parc de véhicules…) subira pour sa part une baisse de 20,13 millions d’euros. Les « subventions aux tiers » (associations culturelles et sportives, évènements…) seront elles réduites de moitié, soit 12,8 millions d’économies espérées en trois ans. Le ciblage précis reste à faire et promet d’être sensible tant il risque d’impacter un secteur associatif très fragilisé.
L’enfance et les personnes âgées affectées
Mais la plus grosse réduction incombe aux missions de solidarité de la Gironde, avec 30,68 millions d’efforts, via notamment le « virage préventif » de la protection de l’enfance, premier poste budgétaire de la Gironde (330 millions d’euros pour 12 000 enfants suivis). Pour la vice-présidente en charge de ce dossier, Cécilie Goeury, le Département veut « pouvoir accompagner plus tôt les familles pour éviter que les enfants se retrouvent en foyer, et ouvrir des places dans des familles d’accueil ».
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