Cet arrêté préfectoral s’inscrit dans la continuité de la loi du 1er juin 2021, qui avait déjà interdit la vente de protoxyde d’azote aux mineurs (passible d’une amende de 3 750 €) et l’incitation d’un mineur à un usage détourné (15 000 € d’amende), mais aussi la vente dans les bars et bureaux de tabac, et la commercialisation de matériels facilitant l’inhalation (ballons, crackers).
La préfecture de la Gironde va plus loin, en interdisant temporairement la vente, le transport, la détention et la consommation de ce « gaz hilarant ». L’arrêté, semblable à ceux pris dans d’autres départements ( Eure et Loir, Drôme, Val d’Oise, Seine et Marne…) « ne s’applique pas aux usages professionnels et médicaux du protoxyde d’azote », indique la préfecture dans un communiqué.
Sans toutefois préciser comment les revendeurs feront la distinction entre « bons » et « mauvais » clients – outre le contrôle de l’âge, obligatoire -, ou comment sera assuré le suivi de cette interdiction.
« La lutte contre l’usage détourné du protoxyde d’azote est l’affaire de tous, affirme le préfet Étienne Guyot. Ensemble, nous devons agir avec responsabilité pour protéger les plus jeunes. L’objectif est clair : protéger la santé publique, garantir la sécurité de nos concitoyens et prévenir les drames. »
Des risques importants
La préfecture rappelle que cette pratique est particulièrement dangereuse pour la santé (asphyxie, perte de connaissance et du réflexe de toux, vertiges, troubles physiques et psychiques…), la sécurité routière (multiplication des accidents liés à la consommation de gaz), l’ordre public (nuisances sonores, « rassemblements festifs illégaux comme les rave-partys »), l’environnement (déchets dangereux générés par les cartouches usagées, « pouvant occasionner des explosions dans les fours incinérateurs ».
À l’origine, le protoxyde d’azote est un produit légal, utilisé en médecine (anesthésie, analgésie) et dans le secteur alimentaire (cartouches pour siphons à chantilly). Mais depuis plusieurs années, il est massivement détourné à des fins récréatives, notamment chez les jeunes et dans les milieux festifs. Aujourd’hui, il est considéré comme la troisième substance psychoactive la plus consommée en France, derrière l’alcool et le cannabis.
Le classement du protoxyde d’azote comme produit stupéfiant est voulu par le ministre de la Justice Gérald Darmanin, ce qui entrainerait la criminalisation de sa vente et de sa consommation. Certains collectivités locales, comme Lormont, dans la métropole bordelaise, misent depuis quelques mois sur la prévention pour alerter les jeunes des dangers liés à son usage.

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