Depuis le 11 septembre 2025, le collège Pierre-de-Belleyme de Pauillac vit au rythme d’alertes à la bombe répétées. En un peu moins de trois mois, sept messages menaçants ont été adressés à la brigade numérique via le site gouvernemental « Ma Sécurité », émis depuis des adresses IP masquées.
Face à cette situation, le parquet de Bordeaux a confié l’enquête à la brigade de recherche de Lesparre, tandis que des mesures de sécurité renforcées étaient déployées pour sécuriser l’accès à l’établissement. Le 3 décembre 2025, une nouvelle alerte déclenche une intervention immédiate d’une dizaine de militaires de la gendarmerie nationale, dont trois techniciens spécialisés en investigations informatiques.
Agissant sur instruction du parquet et en lien avec le chef d’établissement, ils procèdent à la saisie et à l’analyse des téléphones de tous les élèves d’une classe de troisième. Cette opération permet d’identifier l’auteur de plusieurs messages malveillants : un garçon de 14 ans, immédiatement placé en garde à vue.
Mesure éducative
À l’issue des investigations, l’adolescent est présenté le lendemain devant un juge des enfants du tribunal judiciaire de Bordeaux. Selon le procureur de la République, Renaud Gaudeul, le magistrat a ordonné, conformément aux réquisitions du parquet, une mesure éducative judiciaire provisoire dans l’attente du jugement fixé au 13 mars 2026.
Le jeune suspect devra répondre de plusieurs infractions : divulgation d’informations fausses de sinistre de nature à provoquer l’intervention des secours, menaces de destruction dangereuse pour les personnes, menaces de mort ou d’atteinte aux biens dangereuse pour les personnes à l’encontre d’une personne chargée d’une mission de service public, ainsi que d’outrage à une personne chargée d’une mission de service public.
Des faits punis de cinq années d’emprisonnement, peine ramenée de moitié pour un mineur.
Remboursement des dépenses
Au-delà du volet pénal, les conséquences financières s’annoncent lourdes. Le parquet rappelle que le collégien, comme ses civilement responsables – les parents ou les titulaires de l’autorité parentale –, devra assumer le remboursement des dépenses engagées pour la gestion des alertes successives. Elles sont « d’ores et déjà évaluées à plusieurs dizaines de milliers d’euros », en raison notamment des interventions répétées des forces de l’ordre et des mesures de sécurisation déployées autour de l’établissement.
Dans son communiqué, le procureur souligne que ces actes malveillants, désormais fréquents dans plusieurs établissements scolaires du pays, « provoquent l’intervention des secours » et mobilisent des moyens conséquents, parfois au détriment d’autres urgences. À Pauillac, les sept alertes successives avaient instauré un climat de tension durable pour les élèves et les personnels, contraignant l’établissement à adapter son fonctionnement et à renforcer les contrôles à l’entrée.

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