Média local avec zéro milliardaire dedans

Rajae Gueffar retrouve un travail Onet

Après 171 jours de combats, Rajae Gueffar a été réembauchée par Onet, son employeur depuis 15 ans qui l’avait licenciée pour avoir traversé les voies en gare d’Agen.

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Rajae Gueffar retrouve un travail Onet

Rajae Gueffar (au centre) au local de la CGT-Cheminots 47 (DR)
Rajae Gueffar (au centre) au local de la CGT-Cheminots 47 (DR)

« Aujourd’hui, j’ai un travail. C’est ça ou rien. Et c’est déjà ça. Je regrette de perdre l’ancienneté, mais l’important, c’est d’avoir mon travail. »

Rajae Gueffar sourit. Elle vient de remporter sa bataille contre Onet. La société de nettoyage avait licenciée l’agente pour « faute grave ». La salariée, après 15 ans de métier à nettoyer les trains en gare d’Agen, avait traversé les voies pour « gagner du temps » au cours de sa journée du 9 novembre 2015. Malgré son dossier vierge d’avertissement, elle recevait sa lettre de licenciement mi-décembre.

Cette mère de deux enfants est sous le choc, les cheminots du coin aussi. Pour faire pression, ceux de la CGT-Cheminots 47 déboulent à Bordeaux au comité d’entreprise de la SNCF, puis François Ruffin et Sylvain Laporte du journal Fakir s’emparent du dossier alors que leur film « Merci Patron » connaît dans le même temps un vif succès. Rue89 Bordeaux les accompagne avec une pléiade d’autres médias car expliquions-nous « ce cas, par sa brutalité, peut et doit dépasser le cadre d’Agen »

171 jours plus tard

Finalement, 171 jours plus tard, une conciliation a été trouvée entre les deux parties apprend-on ce jeudi. Dès le 1er août, Rajae Gueffar retrouvera un CDI chez Onet et sera affectée à la zone commerciale O’green à Agen où elle travaillera du lundi au samedi de 6h à 11h50 pour « le même salaire ou à peu près » commente Fakir (1603 euros brut).

A l’origine d’une pétition aux 9752 signatures, le comité de soutien lancé par Thomas Portes, numéro 1 des Jeunes Communistes, s’enthousiasme :

« Cette victoire démontre que quand nous sommes unis, déterminés et mobilisés, nous pouvons faire plier le patronat. Cette victoire est un message d’espoir pour toutes celles et ceux qui, depuis des semaines, luttent contre la loi travail. Nous en profitons pour leurs dédier cette victoire. La dédier aux hommes et aux femmes qui se mobilisent pour refuser la régression sociale qu’on tente de nous imposer à la fois à coups de 49.3 à l’assemblée nationale, comme à coups de matraques et de flashballs dans la rue. »

Le comité estime que cette victoire « n’est pas une fin en soi » et continuera de dénoncer la sous-traitance et la loi Travail. Rue89 Bordeaux s’associe à Fakir et reprend ses mots :

« Preuve qu’avec vous on peut beaucoup et qu’à la fin : c’est nous qu’on va gagner ! »


#Agen

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