Le militant anti-nucléaire écope d’une peine de 1000 euros d’amende avec sursis, de 800 euros de dommages et intérêts à verser à Areva. Il devra mettre en ligne d’une publication judiciaire sur son site, et en retirer les propos diffamatoires.
Stéphane Lhomme, par ailleurs président de l’association Tchernoblaye, a aussitôt annoncé dans un communiqué qu’il faisait appel de ce jugement mettant « gravement en cause le droit de dénoncer les méfaits du lobby nucléaire ».
La faute reprochée au militant anti-nucléaire ? Avoir parlé de « méthode relevant de la corruption, au moins moralement si ce n’est pas juridiquement », à propos d’un versement de 35 millions d’euros, fait fin 2012 par Areva au budget du Niger. Un « don » révélé par Stéphane Lhomme et qui était selon lui « pré affecté à l’achat d’un avion pour le Président du Niger (un ancien cadre d’Areva !) ».
Selon le gouvernement nigérien, ce « cadeau » d’Areva correspondait à une compensation pour une année de retard pris dans le chantier de la mine d’uranium géante d’Imouraren (nord). Après avoir nié les faits, le groupe nucléaire français a affirmé par la suite avoir offert cette somme pour l’aider à sécuriser ses sites d’uranium, démentant qu’elle ait été destinée à compenser l’ouverture de cette mine, repoussée à 2015.
« Seules les personnes les plus naïves peuvent croire que ce nauséabond « don d’Areva » vise à aider la population du Niger, l’une des plus pauvres du monde à cause de la colonisation et de la post-colonisation française », poursuit le président de l’Observatoire du nucléaire dans son communiqué. « Chacun comprend immédiatement que ce versement avait pour seul but d’amadouer les dirigeants du Niger qui tentent mollement d’obtenir une augmentation du prix payé par Areva pour l’uranium extrait ».
[Mise à jour le 21 janvier 2015] Stéphane Lhomme a été relaxé en appel par la cour d’appel de Paris dans les poursuites engagées contre lui pour diffamation par la multinationale française Areva.
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