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En Gironde, des candidats mitigés sur l’écologie

Les Amis de la Terre Gironde ont divulgué les réponses au questionnaire sur l’écologie envoyé aux candidats dans le 22 villes de plus de 10 000 habitants du département. Sur la ville de Bordeaux, peu de divergences entre Vincent Feltesse et Alain Juppé.

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En Gironde, des candidats mitigés sur l’écologie

Alain Juppé et Vincent Feltesse sont divisés sur la démarche de territoire à énergie positive (photo Anne Chaput/Rue89 Bordeaux)
Alain Juppé et Vincent Feltesse sont divisés sur la démarche de territoire à énergie positive (photo Anne Chaput/Rue89 Bordeaux)

La première et principale conclusion de cette campagne d’interpellation est que, malgré de nombreuses relances, seulement 38% des candidats Girondins ont pris le temps de répondre à ce questionnaire. A Bordeaux, seul Vincent Maurin, « Bordeaux pour tous », Front de Gauche, n’a pas répondu.

A l’échelle Girondine, les conclusions dressées par les Amis de la Terre sont radicales : d’abord, contrairement à un affichage de façade et une communication très souvent orientés « développement durable », l’écologie ne constitue  vraisemblablement pas un réel centre d’intérêt ou une vraie priorité pour la grande majorité des candidats.

Ensuite, la crise économique focalise l’attention et renvoie à l’arrière plan des sujets comme l’écologie perçus comme moins essentielle que la croissance.

L’écologie n’est pas un fardeau dans un contexte de crise

Les Amis de la Terre réaffirment que « l’écologie n’est pas un fardeau dans le contexte de la crise et qu’au contraire elle peut constituer un formidable levier vers le mieux-vivre ensemble ».

Les communes et intercommunalités prennent des décisions déterminantes sur de nombreux sujets (déchets, mobilité, précarité énergétique, qualité  de l’air, etc.) touchant au plus près des préoccupations quotidiennes des habitants.

La transition énergétique est supposée permettre la création nette de plusieurs centaines de milliers d’emplois non délocalisables (énergies renouvelables, rénovation des bâtiments, transports soutenables, etc.).

Des mesures consensuelles

Pour la ville de Bordeaux, il ressort de l’analyse des questionnaires reçus que les réponses sont globalement positifs : sur les 42 questions posées par questionnaire, 80% des réponses sont positives. Ces réponses restent, à ce stade, de simples promesses.

De nombreuses mesures consensuelles (+ de 75 % de oui) émergent sur les sujets abordés tels que les transports, l’eau, les déchets, etc. Certaines comme l’optimisation de l’éclairage public, le soutien aux recycleries ainsi qu’aux services dédiés aux vélos (ateliers vélo participatifs, vélo école…) ou encore la promotion des filières courtes sont accueillis favorablement par les deux candidats bordelais PS et UMP.

Des mesures décalées avec la réalité

D’autres mesures sont selon les Amis de la Terre en contradiction avec la réalité sur le terrain : l’arrêt de la consommation d’espaces agricoles et naturels et l’extension des grandes surfaces commerciales, l’opposition aux pulvérisations aériennes de pesticides, la limitation de la quantité de supports publicitaires au profit de supports d’informations municipale ou encore la conduite d’une politique d’investissements transparente et responsable (choix de banques éthiques, placements financiers, etc.).

Même le controversé passage de la commune en zone 30 recueille plus de 80 % de oui. Sur l’ensemble de ces questions, Alain Juppé et Vincent Feltesse partagent les mêmes positions.

En revanche, d’autres mesures font débat ou sont réfutées, notamment celles qui concernent les questions d’énergie, de tarification (eau, déchets) et d’agriculture-alimentation.

De manière assez surprenante, le soutien aux initiatives citoyennes de projets collectifs de production d’énergies renouvelables ne convainc pas tout le monde. Le candidat UMP n’approuve pas l’inscription de la ville de Bordeaux dans une démarche de territoire à énergie positive.

L’abonnement à un fournisseur d’électricité d’origine 100 % renouvelable convainc une minorité de candidats (seulement 27 % de oui).

Les avis sont également extrêmement partagés sur l’instauration d’une tarification progressive de l’eau proposant une gratuité pour les besoins élémentaires et les usages vitaux et un coût progressif sur les mésusages. C’est le cas aussi pour les déchets et la mise en œuvre d’une tarification incitative. Vincent Feltesse préfère une tarification sociale alors qu’Alain Juppé refuse d’envisager la question.

Enfin, c’est l’introduction d’un repas végétarien par semaine dans les menus de la restauration collective de la commune qui génère le plus de refus. C’est même la seule mesure qui recueille plus de non (45%) que de oui (32%)… Vincent Feltesse veut bien examiner le sujet, Alain Juppé refuse.


#Alain Juppé

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