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Génocide rwandais : une lettre ouverte à Alain Juppé

Vingt ans après le massacre de près d’un million de Rwandais en cent jours, un collectif d’ « habitants de Bordeaux et citoyens attentifs au respect de la mémoire des victimes » interpelle Alain Juppé dans une lettre ouverte publiée sur le site Basta !. La trentaine d’artistes, associatifs, chercheurs, écrivains et journalistes interroge celui qui était …

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Vingt ans après le massacre de près d’un million de Rwandais en cent jours, un collectif d’ « habitants de Bordeaux et citoyens attentifs au respect de la mémoire des victimes » interpelle Alain Juppé dans une lettre ouverte publiée sur le site Basta !. La trentaine d’artistes, associatifs, chercheurs, écrivains et journalistes interroge celui qui était alors ministre des Affaires Étrangères sur son discours qui « pourrait être qualifié de révisionniste ».

« Depuis 20 ans vous tenez, concernant ce crime, un discours qui entre en contradiction avec la réalité des faits », estiment-ils.

Les faits, ce sont les massacres qui ont précédé le génocide, les rapports qui alertaient la communauté internationale, et les liens entre l’Etat français et les autorités rwandaises. Le discours, c’est celui de l’édile bordelais convaincu que la France a fait le nécessaire dans ce conflit pour tenter de réconcilier Hutus et Tutsis.

Le collectif évoque les critiques et accusations visant l’Etat français et qui émanent d’organisations non-gouvernementales (Fédération Internationale des Droits de l’Homme, Human Right Watch…), d’historiens, de journalistes et même de quelques hommes politiques.

« Environ 10 ans après les faits, des responsables politiques français commencèrent à parler « d’erreur criminelle » (Bernard Kouchner), puis « d’aveuglement » (Nicolas Sarkozy), pour qualifier les décisions prises par notre État à cette époque. Mais votre position est toute autre. Selon vous, la France n’a rien à se reprocher, bien au contraire. »

Parmi les signataires, on retrouve des rescapés du génocide, le journaliste Patrick de Saint-Exupéry, des groupes de musique tels que Tryo et les Ogres de Barback ou encore des membres de l’association Survie ou de la Commission d’Enquête Citoyenne pour la vérité sur l’implication française dans le génocide Tutsi. Tous rejettent les explications avancées par Alain Juppé et l’interrogent sur quinze points (à lire également sur leur page Facebook. Reste à attendre les réponses.


#Alain Juppé

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