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# 4 Appel aux noms

En attendant son départ, début septembre 2014, pour un périple en kayak qui doit le conduire d’Anvers à Pontoise, dans le sillage de l’écrivain Robert-Louis Stevenson, Donatien Garnier revient sur le texte de son illustre devancier, « Un voyage intérieur », et en profite pour se poser quelques questions sur le voyage, ce voyage, et quelques autres sujets croisés en route.

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# 4 Appel aux noms

Je traîne à Anvers. Vraiment, dans cette histoire, il est compliqué de partir. Ai-je jamais connu appareillage aussi poussif ? Les freins et les amarres me retiennent jusque dans la relecture du texte de RLS. Cette fois, c’est une annexe, proposée par Michel Lebris, qui me détourne du premier chapitre. Il s’agit d’un passage inédit montrant les jeunes Stevenson et Simpson quelque peu bousculés dans leur flegme et leurs attitudes supérieures. Assommés par un soleil de plomb, ils doivent supporter les railleries muettes, mais insistantes, de la poignée de matelots flamands chargés de les convoyer à leur point de départ, puis affronter le zèle obtus d’un duo de douaniers cherchant, indument, à taxer leurs kayaks.

Dans ce texte, Stevenson se désigne en toute majesté comme « l’équipage de l’Aréthuse » et son coéquipier comme « l’équipage de la Cigarette ». Ils deviendront plus simplement l’Aréthuse et la Cigarette dans la suite connue du récit. Je m’arrête un instant, sur ces deux noms au disparate bizarrement accordé : la nymphe fontaine fuyant le harcèlement sexuel du fleuve Alphée et l’élégant cylindre en instance de combustion.

Les kayaks construits au chantier Bossuet ont reçu des noms provisoires, Argos, le collectif de journalistes dont j’ai fait partie pendant dix ans, et Belle kinoise, la société de production dirigée par Florent de la Tullaye. Désormais hors du collectif et privé de mon coéquipier historique, j’ai le sentiment que le temps est venu de procéder au baptême définitif des deux canots. Je me demande même s’il ne s’agit pas là d’une condition au départ. Ce n’est pas une mince affaire puisque, si je reprends leur emploi métonymique, ces noms seront les nôtres.

Ayant déjà cherché, sans aucun succès, à retrouver sous leurs vernis le vrai nom de ces bateaux, je demande assistance à mon lecteur 2.0 :

Clients de la Machine à Lire et riverains de Rue89 Bordeaux, je vous incite à nous transmettre vos propositions éclairées. Un Jury composé d’Hélène des Ligneris et des libraires de la Machine à Lire, de Walid Salem et de l’équipe de Rue89 Bordeaux, ainsi que des deux voyageurs, procèdera au choix final avant de vous inviter à participer au baptême début septembre, juste avant le départ.

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MalEn collaboration
avec La Machine à Lire
Librairie sponsor de
« Stevenson en kayak »

 

 


#Michel Lebris

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