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Bordeaux, capitale du partage ? Mon toit est à toi (3/4)

Les initiatives de partage et de consommation collaborative se multiplient et se diversifient. Notre troisième volet est consacré à la location d’espaces destinés au stockage… ou comment une cave, un garage ou un box, se transforment en gardes-meubles.

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Bordeaux, capitale du partage ? Mon toit est à toi (3/4)

Chez les particuliers, un garage ou une cave se transforment en gardes-meubles rentables (DR)
Chez les particuliers, un garage ou une cave se transforment en gardes-meubles (DR)

Passé au statut de sous-locataire pendant deux mois entre deux déménagements, Erwan, 23 ans, cherchait une solution pour caser ses affaires.

« Je faisais un stage chez Jelouemoncampingcar.com, et j’étais dans cet esprit collaboratif, et j’ai entendu parler de jestocke.com. J’ai commencé à comparer leurs prix avec leurs offres pros, et c’était nettement plus attractif, près de 40% moins cher, soit environ 90 euros pour deux mois. Surtout, avec une entreprise, on ne peut aller chercher ses affaires que dans certains horaires. Là, elles étaient chez des retraités, dans une grande cave très aérée, j’avais juste à passer un coup de fil quand je voulais y aller. Et les propriétaires m’ont appelé pour me rassurer lorsqu’un paquet de caves ont été inondées après de grosses pluies à Bordeaux. Bref, c’est simple et convivial. »

Si bien qu’Erwan, qui a emménagé, envisage de louer sa propre cave.

« C’est un moyen facile d’avoir un complément de revenus », poursuit le jeune homme, également utilisateur d’Airbnb ou BlablaCar. Comptez entre 1 et 5 euros le m2, sur lesquels jestocke prélève de 10% à 20%, assurance comprise.

Faire du particulier et du professionnel

Aujourd’hui, 600 propriétaires sont inscrits sur jestocke.com :

« Plutôt des jeunes hommes cadres supérieurs, qui ont fait une première acquisition et ont de la place, indique Laure Courty, qui a fondé ce site en 2013 à Bordeaux. Les locataires sont souvent des étudiants, beaucoup de gens qui déménagent, ou divorcent, et qui à 45-55 ans se retrouvent dans des situations pas évidentes. »

Si les usagers de jestocke sont répartis dans toute la France, « 40% de l’activité se fait à Paris », précise Laure Courty, qui a fondé ce site en 2013 à Bordeaux, où la société emploie 5 personnes. Sur son secteur aussi, la concurrence est rude, avec d’autres plateformes lancées à peu près au même moment (ouistock.fr, costockage.fr…). Mais Laure Courty se revendique leader du marché, avec 45 000m3 disponibles, et un nombre de transactions en forte augmentation.

« Mais aujourd’hui, il faut absolument qu’on atteigne une masse critique dans toutes les grandes villes pour répondre à la demande, indique-t-elle. Et on a plein de projets pour diversifier notre activité et répondre notamment aux sollicitations des entreprises. Celles-ci sont un peu dans la même situation que les particuliers. Avec la crise économique, le volume de leurs stocks baisse, ce qui libère de la surface, tandis que le stockage pèse lourdement sur la trésorerie d’autres sociétés. »

Entre étudiants

Switcharound est lui aussi en train de faire évoluer son modèle, comme l’explique le créateur du site, Melvyn Mouflin.

« Quand un étudiant part pour trois mois de stage ou six mois de séjour Erasmus, il peut échanger son logement avec un autre étudiant via notre site. Mais on est en train de transformer Switcharound en site se sous-location légale d’appartements entre étudiants. Car on a réalisé que beaucoup d’entre eux ont de vrais besoins de logements, mais rien à échanger, et c’est dommage de ne pas les aider. »

Le système est en effet sans doute selon lui « trop restrictif ». Depuis son lancement en mars, malgré l’inscription de 900 utilisateurs, et la mise en ligne de 290 annonces, une vingtaine d’échanges seulement ont été concrétisés. Alors que le modèle initial fonctionne par abonnement – 49 euros par mois d’échange –, la nouvelle mouture, attendue à l’automne, sera gratuite dans un premier temps.


#consommation collaborative

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