L’Etat financera bien la moitié du bouclage à 2X3 voies de la rocade, avec l’objectif de terminer les travaux d’ici 2020, a annoncé le préfet de la région Aquitaine, Michel Delpuech, ce jeudi au Club de la presse de Bordeaux.
Suite à une réunion interministérielle tenue mardi sur la négociation du contrat de plan Etat-région, « nous pourrons financer la mise à 2X3 voies de l’échangeur 16 (Gradignan domaine universitaire) jusqu’à l’échangeur 10 (Mérignac Pichey), sachant que les travaux sont pratiquement faits jusqu’à l’échangeur 12, puis de l’échangeur 10 jusqu’à l’échangeur 4 (pont d’Aquitaine) », a-t-il déclaré.
L’Etat doit financer la moitié de ces travaux, estimés à 200 millions d’euros, et la communauté urbaine de Bordeaux l’autre moitié. Michel Delpuech promet donc que l’Etat ne se dérobera pas, malgré les interrogations sur les sources de financement, qui devaient provenir de l’écotaxe poids-lourds, suspendue. Les volets « mobilité » des contrats de plan Etat-région sont censés être abondés par l’Agence de financement des infrastructures de transport (Afitf), qui, du fait de la marche arrière sur l’écotaxe, cherche encore 800 millions d’euros pour boucler son budget 2015
Sans concession pour les sociétés d’autoroutes
Le préfet s’est voulu rassurant : « J’observe qu’on a fait des économies et que le chantier de la rocade a coûté moins cher qu’imaginé ». Mais s’il souligne que le gouvernement attend le feu vert de l’Union européenne pour un « plan de relance autoroutier » – 3,5 milliards d’euros de travaux financés par les sociétés autoroutières en échange de l’allongement des durées de concession -, Michel Delpuech ajoute que la rocade bordelaise « ne fait pas partie de la corbeille » négociée avec les autorités de la concurrence à Bruxelles.
Le financement de la mise à 2X3 voies contre prolongation des concessions autoroutières, voulu par le président de la Cub, Alain Juppé, ne serait donc pas d’actualité. D’autant moins que le préfet Delpuech souhaite que la Dira (direction interdépartementale des routes d’Aquitaine), un service de l’Etat, « garde la maîtrise de la totalité de la rocade ».
Interrogé par ailleurs sur l’hypothèse d’une troisième voie « verte » (c’est à dire réservée aux bus, taxis, covoiturage, etc.), issue du Grenelle des Mobilités, Michel Delpuech a indiqué que l’Etat ne pourrait pas financer les coûts de contrôle et de péages éventuels. Mais il a signalé que la future bande d’arrêt d’urgence pourrait être utilisée par des bus ou des taxis aux heures de pointe, notamment pour la desserte de l’aéroport.
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