
A l’appel de l’intersyndicale, les agents de Bordeaux Métropole et de la Ville de Bordeaux sont en grève depuis jeudi matin et jusqu’à vendredi soir. Si Alain Juppé rejette leur demande de remise à plat du schéma de mutualisation et des transferts de compétences, le vote de ce schéma, qui devait être adopté ce vendredi en conseil métropolitain, a dû être repoussé à la fin avril.
Les syndicats ont en effet demandé – et obtenu – jeudi le report d’un comité technique sur le schéma de mutualisation, dernière étape indispensable avant délibération en conseil de Bordeaux Métropole. Une « boulette », un « bug » administratif, selon les élus du bureau de Bordeaux Métropole, qui décale de plusieurs semaines le lancement du processus, sans le remettre en question.
« Nous sommes quasi unanimement, à part l’avis négatif de Villenave d’Ornon, décidés à appliquer cette réforme, a martelé le président de Bordeaux Métropole, pleinement soutenu par son premier vice-président, le maire socialiste de Mérignac Alain Anziani. Nous avons 28 directions des achats, des ressources humaines, de l’informatique, il faut mettre en commun les moyens. On le fera dans le respect des agents mais il faut aller de l’avant ».
Quand Juppé défend les 35 heures
Sur le fond de la négociation avec les syndicats, le maire de Bordeaux maintient sa ligne : rapprocher les régimes indemnitaire – les meilleurs s’appliqueront – et le temps de travail des agents. C’est là que ça coince : les représentants des salariés de Bordeaux Métropole veulent le maintien de leur rythme plus favorable – 1547 heures par an, quand la durée légale – les 35 heures hebdomadaires –, s’élève à 1607 heures.
« J’ai dans ce dossier une position originale, celle de défenseur des 35 heures, sourit Alain Juppé. Cela représente 10 ou 12 minutes de travail en plus par jour et on va mettre sur la table certains éléments en échange, comme le nombre de jours de congés en vigueur à la mairie de Bordeaux. »
Dans un courrier adressé ce jeudi aux syndicats, le président de Bordeaux Métropole fait en outre valoir qu’il a accédé à plusieurs demandes, comme la non-régression des postes et l’accès à une mutuelle santé pour tous les agents. A l’arrivée, le coût de la mutualisation des services s’élève à près de 3 millions d’euros, plus de 1000 euros par agent transféré des communes à la métropole – ils seront 2100 dans ce cas lors de la première vague, dont 1400 provenant de la Ville de Bordeaux.
« Il faut compenser ce coût par le respect du temps de travail. Si la mutualisation nous oblige en plus à recruter, on va dans le mur », estime Alain Juppé.
Il aura l’occasion d’en débattre en direct avec les salariés de la Métropole et de la Ville de Bordeaux, qui ont prévu de manifester ce vendredi pendant le conseil.
je suis un agent de la métropole ex (cub) et cela me fait doucement rire quand je lie les propos de Mr Juppé.
Il veut nous faire passer pour des faignant qui travaillent moins que la moyenne national !!!
hors c'est faux je suis aujourd'hui à plus de 46 heures d'heures supplémentaires sur 3 mois, 35 de celle-ci seront transformées en RTT à partir du mois de mai, le reste partira tout bonnement en perte et profit....
Il est facile de manipuler les médias, mais si vous le désirez les agents peuvent vous montrer leur relevés d'heures et la vous comprendrez qui manipule qui.
Venez nous rencontrer et nous vous démontrerons preuve à l'appuie que les politiques ne disent pas toute la vérité.
Cela ressemble plus à une tribune pour les hommes politiques cités qu'à un article de journaliste.
Où sont donc passées le professionnalisme et la déontologie ?
Nous comprenons vos critiques légitimes. Alain Juppé et Alain Anziani ont donné une conférence de presse jeudi à 18h. Nous n'avons pas pu joindre de représentants syndicaux le jour même et comptions réactualiser cet article lors du rassemblement prévu le vendredi à l'hôtel de métropole. Mais nous formons une toute petite équipe et n'avons pas pu nous y rendre, ni contacter de membres de l'intersyndicale. Il n'empêche que si cet article donne la parole à un seul "camp", comme peuvent le faire certaines dépêches AFP, il a été préparé en connaissance des arguments et des revendications syndicales, ne contient pas d'erreur factuelle et ne prend pas position. Ce n'est donc pas une injure à la déontologie du journalisme.
Nous sommes tout à fait ouvert à l'idée d'un droit de réponse sous forme d'une tribune, ou à toute information permettant de revenir dans un prochain article sur les conditions dans lesquelles s'effectue la mutualisation. Très cordialement.
Si personne ne remet en cause le principe de mutualisation, sa mise en œuvre coûteuse et encore très imprécise, mais aussi la prise de pouvoirs de l'exécutif et des services de la ville centre sur le reste de l'agglomération commencent à faire réfléchir des élus des communes périphériques. Il est temps, car nul doute que le service rendu aux usagers de ces communes sera moins bon avec cette nouvelle organisation des services publics.
Il est d'ailleurs important de souligner qu'il ne s'agit pas d'une question et manipulation politique : en effet, monsieur pujols, maire de villenave d'ornon et vice président de Bordeaux métropole, élu de droite comme son président, a refusé de voter le schéma de mutualisation. Certains auraient ils vu le vent venir avant les autres...?