La fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) vole au secours des lignes à grande vitesse. Après avoir récemment défendu le contestable projet Lyon-Turin, elle se fend d’un communiqué très sévère à l’encontre de la commission d’enquête publique, qui a rendu un avis négatif au GPSO (grand projet ferroviaire du sud ouest), c’est à dire les projets de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax :
« La commission a repris sans esprit critique les idées anti-TGV à la mode, sans vision à long terme sur la démographie et l’économie des régions desservies (selon l’INSEE, la population de Toulouse dépassera celle de Lyon en 2020) et les enjeux énergétique, climatique et européen. »
La FNAUT souligne notamment que Paris-Toulouse est « le marché aérien intérieur le plus important (3 millions de passagers par an). La mise en service de la LGV Bordeaux-Toulouse limitera les nuisances subies par les riverains des aéroports de Paris et Toulouse, et évitera la construction d’un deuxième aéroport près de Toulouse. »
« Alternative illusoire »
Pas de doute, assure la FNAUT, cela se traduira par une baisse globale des émissions de CO2 « grâce aux reports massifs de trafic aérien et routier sur le TGV ». Des reports que la commission d’enquête estime de son côté loin d’être garantis, et dépendants finalement moins du temps gagné que du prix du train comparé aux offres concurrentes des vols low cost ou du covoiturage.
Alors que la commission d’enquête publique relevait par ailleurs le fait que les alternatives aux lignes à grande vitesse n’ont pas été suffisamment étudiée, l’association les juge « illusoires » :
« Sauf à reconstruire la ligne existante Bordeaux-Toulouse, on ne peut y porter la vitesse à 200 km/h, à des coûts raisonnables, que sur deux tronçons rectilignes de 20 km et déjà parcourables à 160 km/h. Le gain de temps serait marginal. Faire de l’aménagement de cette ligne une alternative à la LGV est donc utopique. »
La FNAUT estime en outre que la LGV Captieux-Dax, complétée ensuite par une branche sud Dax-Espagne éligible à un financement européen, « peut seule offrir des liaisons rapides entre Bordeaux ou Toulouse et l’Espagne ».
Elle « demande donc à l’État d’assurer rapidement un financement public simultané des LGV et de la modernisation des lignes existantes, en mettant en place une véritable fiscalité écologique (une mesure facilitée aujourd’hui par la chute brutale du prix du pétrole) : une hausse du coût d’usage du TGV serait ainsi évitée et la fréquentation des nouvelles LGV serait maximisée. »
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