

Ereintée mais fière, notre journaliste Florence Heimburger a bouclé son premier marathon en 3 heures 55 minutes et 36 secondes.
[Réactualisé le 20 avril à 18h] Le premier marathon de Bordeaux Métropole, premier marathon nocturne de France, s’est déroulé samedi soir. Malgré la nuit, la pluie et le froid, les spectateurs sont venus en nombre encourager les 18 000 coureurs. L’une de nos journalistes a couru les 42,195 km. Elle raconte la course vue de l’intérieur.
« Marathon pluvieux, marathon heureux ! ». C’est sur ce dicton revisité d’Alain Juppé, le maire de Bordeaux, que nous prenons le départ à 20h sous une pluie battante. 7000 personnes environ s’élancent sur l’épreuve reine de 42,195 km, 3000 pour le marathon en relais et en duo, et 8000 participent au semi-marathon, avec 69 % d’hommes et 31 % de femmes.
Jusqu’à présent aucun marathon de France n’avait jamais enregistré autant d’inscrits sur une première édition et le marathon de Bordeaux Métropole, par sa fréquentation, se classe d’emblée dans le Top 5 des épreuves similaires en France. Un succès qui illustre la montée en puissance de la course à pied, sport simple à pratiquer et accessible à tous.
La prédiction du maire de Bordeaux se confirme : tout au long du parcours, les spectateurs sont au rendez-vous malgré les intempéries pour encourager les coureurs.
« Papa, t’es le plus fort ! »
Sur le trottoir ou aux fenêtres, les Bordelais scandent, sous leur parapluie, des paroles encourageantes, parfois même au mégaphone ou à renfort de sifflets : les « Maman, on t’aime ! », « Papa t’es le plus fort », « Vous êtes magnifiques », « Bravo ! » fusent.
Certains ont même sorti la sono ou font tourner à plein régime l’auto-radio de leur voiture pour mettre de l’ambiance, tandis que des anciens secouent une cloche. D’autres sirotent tranquillement un verre de vin à notre santé. Vingt-cinq animations jalonnent aussi le parcours pour égayer la course – mais beaucoup doivent être annulées à cause des intempéries.
Ambiance bon enfant dans l’agglomération de Bordeaux
Certains coureurs contribuent à l’ambiance bon enfant en venant déguisés en clowns, Madonna aux fesses apparentes et autres accoutrements rigolos, comme c’est la tradition pour le marathon du Médoc qui se déroule à Pauillac (Gironde) chaque année en septembre.
A 20h, les concurrents des différents sas (déterminés par tranches de performances) se lancent. Partis du quai Louis XVIII au niveau de la place des Quinconces, nous franchissons le pont Chaban-Delmas. Dès les premiers kilomètres, on se lâche : les hommes se soulagent au premier virage, crachent, tout le monde hurle, y va de sa petite blague et joue des coudes…
Puis, au 5eme km, on se ravitaille : gobelets d’eau, quartiers d’oranges, morceaux de bananes, raisins secs… C’est qu’il va en falloir de l’énergie pour avaler les 42,195 km d’asphalte ! Heureusement, les ravitaillements sont multiples. Les 1800 bénévoles vont même avoir du travail pour ramasser tous les gobelets en plastique et peaux d’oranges qui jonchent la voirie après notre passage !
Seul bémol à ce niveau : les premiers relayeurs arrivés au bois du Burck après 14 km de course n’ont droit qu’à une bouteille d’eau, et rien à se mettre sous le dent.
Une fois le Pont de Pierre et une partie de la ville centre traversés, cap sur Pessac, Mérignac et Talence via de longues lignes de droites et quelques faux plats. Les encouragements des spectateurs, familles, amis et habitants des quartiers traversés ne faiblissent pas.
Un petit tour dans les vignes avant de se heurter au « mur »
Aux 14eme et 16eme km, moments magiques pour les coureurs : l’immersion dans les vignobles prestigieux du Château Picque Caillou (14,2 km) et du Château Pape Clément (à 16,8 km), illuminés pour l’occasion. Magique mais douloureux pour les moins aguerris au cross-country, car ils doivent courir quelques hectomètres dans la boue.
Enfin, nous parvenons au kilomètre 21, la moitié ! Mieux vaut en avoir encore sous la semelle pour la suite. Puis retour par le cœur historique de Bordeaux : barrière Saint-Genes, place de la Victoire… On tombe alors dans le flot des semi-marathoniens qui obligent à lever un peu le pied ou au contraire à doubler, selon sa forme.
C’est là que certains coureurs, les moins entraînés ou ceux qui ont mal géré les ravitaillements, se heurtent au fameux « mur » des 30-35 kilomètres : coup de mou, crampes nous obligent à ralentir voire à nous arrêter pour une petite séance d’étirements.
Des participants pestent aussi contre les organisateurs qui ont eu l’idée de faire côtoyer semi-marathoniens et marathoniens sur le même parcours dès le 29ème km, obligeant les marathoniens souhaitant maintenir leur cadence à doubler les nouveaux venus alors que leurs forces s’amenuisent.
Alors qu’il reste encore plus de 10 bornes à courir, le moral faiblit et le physique a du mal à suivre. Les meilleurs maintiennent toutefois l’allure. Les traits de nombreux coureurs sont tirés, les discussions se font plus rares, la respiration plus rapide et la souffrance se lit sur certains visages. Certains vomissent sous l’effet de l’intensité de l’effort. Les paroles d’encouragement et applaudissements n’en sont que plus précieux, les animations musicales (fanfare, jazz…) galvanisent.
Une arrivée qui se fait attendre
Les premiers coureurs ont fini depuis longtemps. A l’arrivée, on apprendra que le Bordelais Saïd Belharizi (équipe de Bordeaux Métropole), qui a longtemps mené la course, s’est finalement fait devancer de peu par le Polonais Jacek Cieluszeck, vainqueur en 2h32.
Les derniers kilomètres sont interminables. On se serait bien passé de l’ultime boucle de la place de la Comédie à la porte Cailhau alors que l’on croyait la ligne d’arrivée toute proche. Certains coureurs ont encore assez de « jus » pour se lancer dans un sprint final. Allons-y pour la dernière ligne droite. C’est acclamés par la foule que nous passons sous l’arche gonflable de l’arrivée, à deux pas du podium musical de la place de la Bourse.
Rincés, les coureurs récupèrent un à un leur médaille bleue et argent de « Finisher » avant de filer vers le ravitaillement où cape en plastique et vivres les attendent. Certains, perclus de douleurs, se dandinent, d’autres s’étirent pour faire passer une crampe et d’autres encore, livides, s’écroulent dans l’herbe mouillée.
Heureusement, 85 masseurs-kinésithérapeutes (professionnels et stagiaires) prennent en charge les participants aux muscles tétanisés de froid. Si certains coureurs expriment une déception par rapport à leur « chrono », tous sont fiers d’être arrivés au bout.
Plusieurs soulignent néanmoins le talon d’Achille de l’épreuve bordelaise : les transports. A l’arrivée ou aux points de passage des relais, ils déplorent avoir beaucoup marché et attendu pour accéder aux transports en commun, aux navettes ou retrouver leurs voitures. En tous cas pour des coureurs qui se sont farcis 42,195 kilomètres.
Seront-ils prêts à remettre ça, et passer outre le prix prohibitif du dossard ? La prochaine édition nous le dira.
Je ne sais pas si c'est votre premier marathon mais je vais rapidement vous faire part de mon impression.
Ce marathon a été d'une part un grand succès pour le public et les bénévoles mais pour les coureurs habitués à ce genre d'épreuves, dont je fais parti, ce marathon est une HONTE.
1. D'un point de vue sportif, le semi à intégré le marathon autour du 29èkm. Comme vous le dites si bien, le mur du marathon arrive souvent dans cette zone mais je ne m'attendais à ce qu'il soit réel : Courant à 13km/h, je me retrouve bloqué par une masse de coureurs courant au mieux à 11km/h. Après 4 mois de préparation avec 3 à entrainements par semaines, ça fait plutôt mal de voir votre objectifs anéanti à cause d'une mauvaise organisation/Synchronisation/ambition démesurée... Parcourez les forum de coureurs pour voir que je ne suis pas le grincheux du coin mais que de nombreux coureurs ont ressenti la même chose.
2. Les ravitaillement en eau était minuscules et presque rien à manger. Des marathons 2 fois moins cher proposent beaucoup beaucoup mieux : comment éviter la fringale ? Emporter à manger avec soi ?
C'était sous dimensionné et radin.
3. L'arrivée avec 2 bout d'orange et une part de gateau après avoir attendu dans le froid 15 minutes : c'est une vaste blague !
Je n'en rajouterai pas en parlant du package maigre pour un marathon de ce prix et plein d'autre choses qui passent au second plan.
L'organisation fera un bénéfice estimé à million d'euros. Lagardère doit bien rigoler de nous avoir bien enfumé comme ça.
Faire tout ce fric avec 1800 bénévoles, je ne comprends pas.
Cette course me dégoûte des aspects mercantiles du sport ayant atteint même la masse des marathoniens modestes.
Je pars vite, des nausées me reviennent quand je parle de ce sujet...
A bientôt,
Najib
Perso, je ne referai pas ce marathon et je le déconseillerai à tout le monde.
J'espère que les nombreux bénévoles qui ont été serviables ont au moins été récompensés...
Virginie, une girondine.
Je suis complètement d'accord avec vous, l'organisation a manqué cruellement de professionnalisme. Je rajouterai que la question de l'éclairage a été souvent déplorable (Pique-Caillou, Jardin Public), et le ravitaillement était beaucoup trop léger. De l'eau sucrée ce n'est pas terrible après 30km. Et faisant partie des coureuses plus lentes, il n'y avait presque plus rien à manger à l'arrivée !!! même pas une banane entière.
Et maintenant la question du chrono qui ne marche pas... Sachant qu'apparemment on a couru presque 43km... C'est vraiment dommage.
Dommage que les organisateurs n'aient pas eu l'humilité de se renseigner sur les bonnes pratiques de leurs concurrents !!!
Marine
Au bout de la nuit une soirée superbe de bonne humeur, humide certes mais saine pour tous.
J'ai couru la seconde moitié du marathon de Tauzin à l'arrivée et croisé le peloton du semi marathon m'a amplement ralenti. Mais j'ai pu tapé l'épaule d'un copain présent du semi, établir un meilleur contact avec le public (échange de sifflets, rires et cris de joie...).
Le public était présent et animé de façon quasi continue sur tous le parcours. Des musiciens, pom pom girls, clown et passants, animaient le trajet.
Le public local a vécu une meilleure soirée que devant son téléviseur.
Néanmoins c'est vrai, l'an prochain il faut que les ravitaillements soient mieux fournis notamment pour les athlètes qui courent plus de 4H sur le marathon seul ou en relais.
Peut être l'organisation peut elle réfléchir à un parcours du semi qui ne coupe pas le marathon, sans toutefois isoler complètement les 2 épreuves. Ce serait dommage pour la fête.
Pour une première édition, ce n'est pas si mal quand même !
Aussi bravo à Florence pour son premier marathon avec en plus un joli chrono ! On est arrivé au même moment, mon relais étant crédité de 3H55 également.
ce genre "d'événement" doit se faire au Lac où toutes infrastructures sont prévues pour accueillir le public et les coureurs dans de bonnes conditions !!!
Je suis étonné de lire tous vos commentaires négatifs !
Ce n est pas mon premier marathon et je viens de finir celui ci en 2h59, et je n'ai que des louanges à faire sur cette PREMIÈRE édition.... Qui va faire que s'améliorer.
Tous les marathons du monde ont eu des ratés lors de leur première édition,voire peut-être pire qu à Bordeaux.
Le parcours était magnifique, public exceptionnel ( arrêtons de dire que les Bordelais sont froids !!! ), et les bénévoles très serviables.
C'est mon 5ème marathon (après Paris , médoc 2 fois et Barcelone ) et franchement je ne suis pas déçu du tout, du tout, et fier de ma ville et de son marathon, qui deviendra un grand Marathon ( a une seule condition : n organiser que la discipline Reine ! )
C est la seule chose que l on peut se permettre de reprocher ! ( on ne mélange pas le semi avec le marathon, cela n a strictement rien à voir ), même si je n'ai pas été gêné du tout en étant devant .
Je comprends la frustration de ceux qui ont été gênés par les semi ...après des longues semaines de préparation...