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Une épicerie bordelaise met le bazar dans la mixité

Alain Juppé a dénoncé ce lundi les « pratiques discriminantes » d’une épicerie du quartier Saint-Michel, réservant certains jours de la semaine aux clients hommes, et l’autre aux femmes. Le maire de Bordeaux « condamne fermement un comportement en totale contradiction avec les règles républicaines d’égalité et de mixité ». Soulignant que « de telles pratiques sont passibles de sanctions …

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Une épicerie bordelaise met le bazar dans la mixité

Lundi, l'épicerie n'est ouverte qu'aux "frères", mais notre sœur journaliste a pu y entrer (ML/Rue89 Bordeaux)
Lundi, l’épicerie n’est ouverte qu’aux « frères », mais notre sœur journaliste a pu y entrer (ML/Rue89 Bordeaux)

Alain Juppé a dénoncé ce lundi les « pratiques discriminantes » d’une épicerie du quartier Saint-Michel, réservant certains jours de la semaine aux clients hommes, et l’autre aux femmes. Le maire de Bordeaux « condamne fermement un comportement en totale contradiction avec les règles républicaines d’égalité et de mixité ».

Soulignant que « de telles pratiques sont passibles de sanctions pénales, il appelle donc les autorités compétentes à se saisir de ce dossier afin de faire cesser de telles pratiques discriminatoires et d’appliquer les mesures que prévoit la loi en de telles circonstances ».

Interrogée par Rue89 Bordeaux, la préfecture signale que des contrôles pourraient être effectués, et que le parquet sera saisi si cette discrimination est vérifiée.

Pancarte retirée

Selon Sud-Ouest qui a révélé ce lundi l’information, une petite pancarte écrite à la main indiquait sur la porte d’entrée : « Les frères : les lundi, mardi, mercredi… vendredi. Les sœurs : le samedi, le dimanche… »

Lorsque Rue89 Bordeaux s’est rendu sur place, la pancarte avait été enlevée. Les propriétaires de la boutique ouverte en mai, un couple fraîchement converti à l’Islam, ne comptait pas la remettre vu le ramdam provoqué.

En effet le ramdam pouvait aller très loin : interdire à une personne l’accès à une boutique en raison de son genre constitue une discrimination passible de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.

« Entre nous, le message est passé »

« Entre nous, le message est passé », se félicite cependant le gérant, Jean-Baptiste Michalon, qui défend toujours ces limites à la mixité : ce n’est selon lui pas une interdiction stricte – il assure que des femmes sont déjà venues sur le créneau des hommes, et qu’il ne leur a pas interdit de rentrer.

« C’est pour faciliter la vie des pratiquants, estime le gérant, une indication pour que les pratiquants qui veulent appliquer le principe de non mixité puissent le faire. »

M. Michalon répète que les femmes sont plus à l’aise comme ça si elles savent qu’il n’y a pas d’hommes. Un « frère » qui, lundi oblige, pouvait librement rentré dans la boutique, approuve :

« C’est pas de la discrimination, les femmes sont contentes, elles ont leur pudeur et puis il y a des hommes un peu relous dans le quartier, et ailleurs aussi. »

Le message est donc passé du côté des plus intégristes, mais aussi du Front national, qui a déjà fait ses choux gras de cette histoire.


#discriminations

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