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Les animateurs des quartiers de Bordeaux ne jouent plus

« Pour la sécurité des enfants et pour ne pas devenir des garderies », les animateurs des centres sociaux et de l’association centres d’animations de quartier de Bordeaux (ACAQB) se mettent en grève ce mercredi après-midi. Entre 13h et 14h30, devant le siège de l’Acaqb puis devant la mairie, ils manifesteront leur colère face à la mise …

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Les animateurs des quartiers de Bordeaux ne jouent plus

En juillet dernier, les animateurs de Bordeaux avaient déjà manifesté devant la mairie. (Margaux Lacroux/Rue89 Bordeaux)
En juillet dernier, les animateurs de Bordeaux avaient déjà manifesté devant la mairie. (Margaux Lacroux/Rue89 Bordeaux)

« Pour la sécurité des enfants et pour ne pas devenir des garderies », les animateurs des centres sociaux et de l’association centres d’animations de quartier de Bordeaux (ACAQB) se mettent en grève ce mercredi après-midi. Entre 13h et 14h30, devant le siège de l’Acaqb puis devant la mairie, ils manifesteront leur colère face à la mise en place de nouveau taux d’encadrement.

Les enfants s’additionnent

En janvier prochain, un animateur ne surveillera plus 8 mais 10 enfants de 3 à 5 ans. Pour les 6-12ans, il gardera un œil sur 14 mouflets contre 12 précédemment. Ces nouveaux taux sont la conséquence d’un décret, lié aux rythmes scolaires, paru en novembre dernier et revenant sur un texte de 2013.

« Alain Juppé avait le choix d’appliquer ou non ce décret, explique Aude Castagné, syndiquée CGT au Centre social du Grand Parc. L’appliquer remet en question la qualité de l’accueil. Cela veut donc dire moins d’animateurs autrement dit plus de garderie que de pédagogique. D’ailleurs, les associations de parents d’élèves nous soutiennent car ça concerne directement leurs enfants. »

Pour elle, les conséquences sur le travail sont simples comme une soustraction :

« Il va y avoir une perte d’effectifs vu qu’il y aura moins de besoins et que le centre social reçoit de l’argent par rapport au nombre d’enfants et au nombre d’éducateurs. »

Mais, elle ne sait pas combien de postes pourraient disparaître. Sans pouvoir le dire non plus, l’adjointe à l’éducation Emmanuelle Cuny estime que 200 000 euros d’économies seront faites. La somme devrait être « réinjectée dans l’évolution des réformes scolaires en maternelle ».

Les animateurs multiplient les actions

La mairie a choisi de n’appliquer que partiellement ce texte qui au maximum proposait un animateur pour 18 enfants pour les 6 ans et plus. L’adjointe ajoute :

« Nous avons souhaité garder un service de qualité le mercredi après-midi. On avait la possibilité de faire passer les accueils de loisirs en temps périscolaires. Les parents auraient donc pu passer prendre leur enfant quand ils voulaient. On ne voulait pas ça, car on n’aurait plus eu de projets pédagogiques pour les enfants. »

Pour « rassurer » les animateurs, elle ajoute que l’édile bordelais s’est engagé à ne pas augmenter le nombre d’enfants à la charge de chaque éducateur durant les prochaines années.

En juillet dernier lors d’un précédent rassemblement, les manifestants scandaient déjà : « Un pour 14, un pour 18, même danger ! » Le mot d’ordre ne change pas pour Laurence Guillemassy, animatrice de l’Acaqb et membre de la CGT :

« Ça leur paraît raisonnable, mais ça ne l’est pas du tout. Ce n’est pas sécurisant pour les enfants et nous, on ne pourra plus faire autant de sorties ou d’activités pédagogiques. »

Elle espère qu’une délégation sera reçue par la mairie de Bordeaux ce mercredi. Rappelant qu’il s’agit d’un « décret gouvernemental et pas de la mairie de Bordeaux », Emmanuelle Cuny invite plutôt les animateurs à rencontrer leurs employeurs et à « manifester à Paris, au ministère, de là où est parti le décret ».


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