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Culture : ce qui saute aux yeux cette saison

La Manufacture Atlantique, la Fabrique Pola, le Rocher de Palmer, Novart… La saison 2015-2016 est dans les starting-blocks. Coups de projecteurs sur des nouveautés et des coups de cœur tout court.

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Culture : ce qui saute aux yeux cette saison

Le collectif Crypsum revient à la Manufacture Atlantique pour "Le banquet du siècle" (DR)
Le collectif Crypsum revient à la Manufacture Atlantique pour « Le banquet du siècle » (DR)

La Manufacture Atlantique a dégainé son programme ce jeudi. La Fabrique Pola affute le sien pour ce vendredi et le Rocher de Palmer célèbre ses 5 ans samedi (et Musiques de Nuit ses 30 ans). Enfin Novart démarre le 3 octobre dans une nouvelle formule qui a pour ambition de devenir THE événement bordelais.

Au-delà des programmes tout neufs des structures culturelles de la métropole bordelaise, quelques nouveautés attirent l’œil. La Manufacture Atlantique partage ses repas avec Novart, qui a avancé ses dates en octobre, la Fabrique Pola se paye une première saison et les Vivres de l’art un concert écolo…

La Manufacture Atlantique remet le couvert

Présentée ce jeudi, la saison 2015-2016 de La Manufacture Atlantique résulte d’une « combustion lente » précise Frédéric Maragnani, directeur du lieu. La soirée d’ouverture, « Opening night », fut l’occasion d’un tour de chauffe pour La Tierce qui a donné son premier Praxis. La compagnie, associée pour la saison, en fera un rendez-vous mensuel. Ces performances expérimentales sont aussi des moments de travail sur des gestes, des problématiques ou des thèmes : « une sorte de puzzle de l’écriture ».

Ce rendez-vous s’ajoute à un autre rendez-vous régulier bien apprécié à la Manufacture ; les « Banquets littéraires ». A cette occasion, se dévorent une œuvre littéraire théâtralisée et un déjeuner qu’elle inspire :

« Le principe est de confier à une jeune compagnie le soin de nous faire découvrir une œuvre », explique Frédéric Maragnani.

Pour la première fois, les banquets croisent la route de Novart. Cinq dates sont au menu avec des plats concoctés par Estelle en Goguette.

Un autre banquet est à ne pas louper, celui du siècle proposé par le collectif Crypsum le 22 mai en écho à l’exposition « Bacchanales Modernes ! » (Le nu, l’ivresse et la danse dans l’art français du XIXe siècle) du 10 février au 24 mai 2016 au Musée des Beaux Arts. Le menu fait déjà envie…

La Manufacture Atlantique, dont le directeur se réjouit de la « stabilisation heureuse » des subventions, promet d’autres belles découvertes dans son programme :

« C’est un lieu où on se rencontre, où on se mêle de plus en plus sur la pratique théâtrale, chorégraphique, musicale… Un lieu tout aussi bien occupé par les artistes que le public. »

La Fabrique Pola accueille 19 structures et 7 artistes résidents (Anne-Cécile Parades)
La Fabrique Pola accueille 19 structures et 7 artistes résidents (Anne-Cécile Parades)

Pola passe en haute saison

Ici, tout est nouveau : un directeur depuis février 2015 et un programme pour cette saison. L’idée : apporter plus de cohérence et une meilleure lecture des initiatives proposées dans cette fabrique artistique et culturelle installée depuis 2013 dans l’ancien centre de tri postal de Bègles.

« Comment mettre en place des modes opératoires qui ne remettent jamais en cause la dimension démocratique de Pola ? s’interroge Blaise Mercier. Il y a une vraie volonté de développer un modèle économique social et solidaire. »

En effet, par temps de raréfaction des finances publiques, le directeur de Pola veut réfléchir à des modèles nouveaux « dans un secteur des arts visuels qui est peu, très peu structuré ». Avec 19 associations qui ont des modes de fonctionnements très différents, Pola se lance un vrai pari : « Penser un nouveau modèle de fonctionnement permettant à l’artiste de vivre de son travail ».

Formations professionnelles, ateliers jeune public et programmation artistique sont détaillés dans une plaquette, la première du genre. « À la différence d’autres organismes, ici on a des gens qui ont les mains de le cambouis », précise Blaise Mercier qui compte s’appuyer sur le savoir-faire des « habitants » de Pola :

« L’objectif est de mettre en place une orchestration commune, tout en développant des partenariats avec le Frac, le Capc, la bibliothèque de Bordeaux… Cette stratégie n’empêche pas chaque structure d’avoir parallèlement ses actions personnelles. »

A la veille d’un déménagement annoncé afin de libérer le bâtiment pour la Cité numérique, l’équipe de Pola veut fixer un cap de manière à pouvoir se projeter dans une perspective idéale de développement où « la question des locaux ne doit pas être un facteur bloquant ». Profitant de l’ « intelligence dans le dialogue avec les politiques », elle veut transformer les financements publics en leviers pour le développement d’un projet économique « qui est un passage nécessaire » pour arriver à « un niveau de coopération et d’intégration encore peu égalé ».

  • La présentation de la saison 2015-2016 : vendredi 25 septembre dès 18h, 2 rue Marc-Sangnier à Bègles.
  • Site internet : Fabrique Pola

5 bougies pour Le Rocher de Palmer, 30 pour Musiques de Nuit

D’une pierre deux coups, le Rocher de Palmer et Musiques de Nuit fêtent leurs anniversaires. 5 ans pour le premier, 30 ans pour le second. Il aurait été difficile de mieux faire tellement l’histoire de l’un est imbriquée dans l’histoire de l’autre. Après avoir été « nomade » pendant 25 ans, Musiques de Nuit s’est installé dans le Rocher de Palmer pour passer à une vitesse supérieure : plus d’effectif, plus de partenaires, et une programmation éclectique :

« Ce n’est pas une salle plantée quelques part, insiste Patrick Duval, directeur de Musiques de nuit à la tête du Rocher. C’est un projet de territoire qui va au-delà de Cenon, c’est toute la rive droite. Il se doit de proposer toutes les musiques : jazz, world, hip hop, rap… toutes les musiques à l’image de toutes les populations. »

Et bien plus ! Car pour ce vieux de la vieille de la programmation musicale sur Bordeaux, tout a évolué en 30 ans et le « c’était mieux avant » est à bannir :

« Les gens sont plus curieux. Les moins de 20 ans ont moins d’œillères. Avant, la musique était sectorisée : on écoutait du rock, ou du jazz, ou de la musique classique… Aujourd’hui, la musique s’est dématérialisée. Sa circulation a évolué dans un autre mode de consommation qui se retrouve lié au spectacle vivant : les 25€ qu’on ne met pas dans un CD on les met dans un concert. On n’a jamais entendu autant de choses innovantes. C’est fini le temps où on se disait “il n’y a rien à faire ce soir”. Il n’y a jamais eu autant de propositions à Bordeaux, et même des concerts gratuits ! »

Justement, la soirée anniversaire prévue le samedi 26 octobre est gratuite (sur inscription). Elle sera aussi l’occasion de présenter le programme de la saison septembre-décembre 2015 avec, entre autres, un concert-événement : Birdy Nam Nam.

  • La soirée anniversaire : samedi 26 septembre de 16h à 5h du matin, 1 rue Aristide-Briand à Cenon.
  • Site internet : Le Rocher de Palmer
Nofit State Circus présentera "Bianco" sous chapiteau à Bègles dans le cadre de Novart (DR)
Nofit State Circus présentera « Bianco » sous chapiteau à Bègles dans le cadre de Novart (DR)

Novart, vers un grand festival

Il y a tellement de choses qui changent dans le cadre de Novart, qu’on n’aura pas la place de toutes les évoquer : la labellisation par Effe (Europe for festivals, festivals for Europe), le changement de dates (pour mieux se synchroniser avec le calendrier culturel européen mais aussi pour viser le temps des vacances scolaires), la mutualisation de deux festivals (Novart et Des souris, des Hommes), l’arrivée des arts visuels (notamment dans l’espace public « pour rencontrer de nouveaux publics » dixit Fabien Robert)…

C’est clair qu’il y a une volonté d’ajuster l’événement. Pour en faire quoi ? Si ce n’est pas pour mettre en place l’ « événement majeur » tant fantasmé ? Ça en a tout l’air.

On ne pourra pas s’empêcher malgré tout de parler d’une nouveauté, le QG « La voiture qui tombe », imaginé par Chahuts et situé cours Victor-Hugo (rien à voir avec la jaguar qui dépasse du parking). Kézako ? Un lieu festif certes, où il se passe des choses à toute heure : boire, manger, discuter… mais pas que. C’est aussi un lieu qui veut placer Novart sur une scène culturelle professionnelle – entendez par là ce qui est relatif à une profession. Équipé de « salons », il sera également le point de ralliement de l’ensemble des organisateurs, partenaires, « pour de vrais rendez-vous professionnels à un niveau national et européen » précise Sylvie Violan, la directrice de Novart.

Avec un festival programmé sur 21 jours, 36 spectacles dont 8 gratuits, 118 représentations, 21 lieux dont 9 ouverts, 21 créations internationales et 15 régionales, et, surtout, 100 000 € de plus au budget sur lequel 65% est consacré à l’artistique, Novart trace son chemin « vers un grand festival en 2016 ». Pour cette année-là, « le festival va déposer un projet européen de grande échelle, entre 6 et 8 partenaires, […] dans l’objectif de faire se rencontrer touristes, artistes et habitants ».

Côté programmation, il y aura du théâtre avec notamment « Lorenzaccio » de Catherine Marnas au Tnba, de la danse et aussi Carolyn Carlson au Grand-Théâtre pour « Pneuma », de la musique entre le Rocher de Palmer, Molière et l’Auditorium qui présente le Youth Orchestra of Caracas, les « Banquets littéraires » évoqués plus haut, des installations dont certaines seront en itinérance comme l’intrigante boule rouge de Kurt Perschke. A ne pas rater, le cirque Bianco à Bègles et Dancing Grandmothers au Carré.

  • « La voiture qui tombe », 117 cours Victor-Hugo. Ouvert durant le festival, certains soirs jusqu’à 2h du matin.
  • Site internet : Novart

Coups de cœur

Les Vivres de l’art se mettent à la cause écolo. L’idée est d’offrir un concert acoustique avec un minimum de dépenses énergétiques et ça se passera le vendredi 25 octobre, Bassin à flot n°1 à Bordeaux. Om, Home, Hommes réunit A Call At Nausicaa, I Am Stramgram, Guaka et David Carroll & The Migrating Fellows, qui vont se succéder de 18h à 21h, avant une performance collective : un Om et une bougie pour la terre.

James Thiérrée est de retour au Carré des Jalles. Après sa résidence à Saint-Médard pour la création de son spectacle « Tabac Rouge », dont la représentation en 2013 a fait un tabac dans cette même salle, il revient avec « Raoul ». Le petit-fils de Charlie Chaplin cuisinera les arts du cirque et le théâtre gestuel le 21 et le 22 novembre avec une recette poétique dont lui seul a le secret.

L’exposition « Folk art africain ? » au Frac Aquitaine propose un aperçu de la création contemporaine en Afrique subsaharienne avec les œuvres d’Omar Victor Diop, Kifouli Dossou, Samuel Fosso, Romuald Hazoumè, J-P Mika, Gérard Quenum, Sory Sanlé, Amadou Sanogo, Kiripi Katembo et Ablaye Thiossane. Du 24 septembre au 19 décembre 2015 au Hangar G2, Bassin à flot n°1, quai Armand-Lalande à Bordeaux.

Au rayon concerts, catégorie pop-rock français, on recommande les lyriques Feu! Chatterton le 1er décembre à la Rock School Barbey, l’incontournable Dominique A le 6 novembre au Carré et (damned, c’est le même soir !) Les Hurlements d’Léo et leurs émouvantes reprises de Mano Solo au Rocher de Palmer.


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