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Au nom de l’air, des songes et d’une scène d’esprit, « Pneuma »

Du 5 au 13 octobre, Carolyn Carlson éblouit de sa grande classe la scène du Grand-Théâtre avec « Pneuma », une création de 2014 pour le ballet de l’Opéra de Bordeaux.

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Au nom de l’air, des songes et d’une scène d’esprit, « Pneuma »

"Pneuma" de Carolyn Carlson, une ode à la nature (Sigrid Colomyes)
« Pneuma » de Carolyn Carlson, une ode à la nature (Sigrid Colomyes)

En maître du temps et de l’espace, le ballet de l’Opéra de Bordeaux a magistralement interprété ce lundi la première des huit représentations de « Pneuma », chorégraphie de Carolyn Carlson créée en 2014, sur la scène du Grand-Théâtre. Dans un incessant balayage de diagonales, d’horizontales et parfois même de verticales, les 22 danseurs ont défié l’apesanteur durant les sept parties du spectacle.

« Pneuma » est un souffle dans tous les sens du terme : un souffle de la vie, un souffle de fraîcheur, un souffle d’effort, un souffle de repos… Sur une scène au décor épuré, les danseurs se meuvent à une cadence continue comme un cœur qui bat, portés par une musique répétitive enivrante à souhait, signée Gavin Bryars et interprétée et enregistrée par l’Orchestre national de Bordeaux Aquitaine.

Une conversation avec Gaston Bachelard

A propos de sa création, la chorégraphe californienne écrit :

« Nous sommes en dialogue constant avec la Nature, notre terre et les cieux. Je prête attention particulière aux couches supérieures de l’atmosphère : nuages, étoiles, soleils, pluies, lunes, les origines mystiques des anges et les possibilités d’autres dimensions. Combien de fois dans nos vies matérielles bondées, levons-nous les yeux au ciel pour scruter ce vide invisible ? »

En à peine 1 heure 20 minutes, on rattrape le retard. Car ici, le temps se dérègle entre des lignes de danseurs qui parfois traversent la scène, parfois tournoient comme des toupies, parfois décomposent les mouvements de chute ou de vol. La sensation d’être dans un bolide, le regard fuyant dans les paysages qui défilent, contraste avec les moments où l’on découvre l’arbre se déplacer lentement au fond ou le ballon traverser l’espace au gré d’une légère brise.

C’est donc une conversation avec Gaston Bachelard qu’a voulu Carolyn Carlson, en puisant son inspiration dans l’œuvre du philosophe « L’air et les songes ; essai sur l’imagination du mouvement ». Elle a réinitialisé l’imaginaire avec la tentation de la chute, l’appel du vide, le rêve de l’envol.

Même si l’air est une inspiration dans plusieurs de ses créations (« Ballons », « Blue Lady »…), dans « Pneuma » il est une aspiration, dans sa fonction la plus noble, celle de la vie. C’est un oiseau noir qui nous le rappelle ; il incarne la menace d’une pollution.

Infos utiles

Lundi 5, mardi 6, jeudi 8, vendredi 9, samedi 10, lundi 12, mardi 13 octobre à 20h
Dimanche 11 octobre à 15h
Tarifs : de 8 à 40 €
Site internet


#Grand-Théâtre

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