« C’est une partie de notre mémoire collective qui s’est éteinte », a déclaré François Hollande lors de l’hommage rendu aux victimes de la catastrophe de Puisseguin, ce mardi matin à Petit-Palais-et-Cornemps.
Les familles de victimes, y compris la famille du chauffeur du camion, venue de l’Orne, les rescapés, les proches, les habitants… des centaines de personnes se sont rassemblés sous la tente montée au stade de Petit-Palais-et-Cornemps (Gironde) pour saluer la mémoire des 43 victimes de l’accident. Âgées de 3 à 94 ans, elles sont mortes vendredi dernier dans la collision entre un camion et un autocar, à Puisseguin, village situé à 7 kilomètres.
Avant l’hommage, le président de la République s’est rendu à Puisseguin pour remercier les secours, les forces de l’ordre et tous ceux qui ont travaillé de près comme de loin après le dramatique accident.
À Petit-Palais, sous le chapiteau silencieux, les maires des six communes touchées ont pris la parole pour rendre hommage à leurs défunts. Patricia Raichini, la maire de Petit-Palais-et-Cornemps s’est exprimée la première. Elle est personnellement touchée par la perte de trois belles-sœurs.
« Ils étaient les témoins d’une autre époque. (…) Chaque fois qu’une personne âgée meurt, c’est une bibliothèque qui disparait. Nous souhaitons un prompt rétablissement à nos rescapés qu’il faudra soutenir longuement. »
« Le pays tout entier est bouleversé par cette catastrophe »
Puis François Hollande a pris la parole pendant une quinzaine de minutes pour dire la toute la « compassion » et la « solidarité » nationales envers les familles des 43 morts. Il a également salué le « courage » du chauffeur de bus, « héros anonyme » et à l’automobiliste qui ont réussi sauver des vies.
« Personne n’est préparé à de telles épreuves. Voilà pourquoi nous vous devons la solidarité, et c’est le pays tout entier, la France, que je représente en ce jour auprès de vous, qui s’est trouvé bouleversé par cette catastrophe, parce qu’il aurait pu nous concerner tous. »
Le président a ensuite rendu visite aux trois blessés encore hospitalisés au CHU de Bordeaux.
« L’enquête sera menée jusqu’au bout »
« Je vous l’assure ici : l’enquête sera menée jusqu’au bout sous l’autorité de la justice, leur a-t-il déclaré. Car laisser le doute s’établir, renoncer à rechercher la vérité, ce serait laisser la place libre à toutes les rumeurs comme à toutes les amertumes. Je m’y refuse. »
Un « coordinateur national » chargé de « l’accompagnement des familles » des victimes doit être nommé prochainement afin de les informer régulièrement sur l’avancée de l’enquête.
Lundi, le procureur de la République de Libourne et les enquêteurs de l’IRCGN, ont donné des détails sur les raisons de l’embrasement rapide du camion et du bus. Christophe Auger a expliqué qu’ « au stade actuel des investigations, les hypothèses ne portent aucune accusation ».
Le camion s’est « déporté sur la gauche », puis sous le choc avec le bus, une pièce métallique a « perforé un réservoir additionnel de gasoil sous pression » situé à l’arrière de la cabine. Au contact d’une surface chaude, la projection de gouttelettes de gasoil a provoqué l’incendie. Il a ajouté que « des traces de freinage laissent supposer que le camion a tenté en vain de redresser la trajectoire ».
Deux experts ont été mobilisés. Un spécialisé en accidentologie et un autre en incendie. De plus une scène virtuelle en 3D a été projetée aux familles. Un juge d’instruction sera saisi dans les prochains jours.
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