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Ils veulent « tomber la chemise de leur patron » à Bordeaux

Entre 1700 et 3000 manifestants ont défilé à Bordeaux ce jeudi. Salariés, étudiants et lycéens se sont retrouvés derrière une banderole défendant le « progrès social ».

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Ils veulent « tomber la chemise de leur patron » à Bordeaux

Entre 1700 et 3000 personnes ont défilé ce jeudi à Bordeaux (XR/Rue89 Bordeaux)
Entre 1700 et 3000 personnes ont défilé ce jeudi à Bordeaux (XR/Rue89 Bordeaux)

« Il faut qu’on se remonte les manches et qu’on fasse tomber la chemise… de nos patrons. » Tonnerre d’applaudissements pour Jean-Michel Gendek, secrétaire départemental de Solidaires en Gironde, qui ironise sur la chemise déchirée du DRH d’Air France. Entre 1700 à 3000 manifestants ont parcouru les rues de Bordeaux ce jeudi, selon la police ou les organisateurs, parmi eux des salariés de la centrale du Blayais, des Docks, du port autonome de Bordeaux-Le Verdon, des cheminots.

Cette marche nationale « pour le progrès social » est une réussite assure Corinne Versigny, secrétaire départementale de la CGT, particulièrement agacée dès son réveil :

« Ce matin, j’entendais à la radio, un sociologue de la Sorbonne [Jean-François Amadieu, NDLR] racontant que les salariés n’iraient pas manifester, que ça ne servait à rien. Mais c’est une journée réussie malgré tous les obstacles, qu’on soit blacklisté par la plupart des médias. La plus belle réussite c’est la jeunesse qui a rejoint les organisations syndicales des salariés. »

Corinne Versigny de la CGT espère une relance du mouvement social. (Xavier Ridon/Rue89 Bordeaux)
Corinne Versigny de la CGT espère une relance du mouvement social. (XR/Rue89 Bordeaux)

Aux côtés de Solidaires, de la CGT et de la FSU, une vingtaine de lycéens de l’Unl et étudiants de l’Unef représente cette jeunesse. En guise de progrès social, Eloy Tardy, président bordelais du syndicat étudiant majoritaire, réclame un RSA pour les moins de 25 ans, une augmentation du budget de l’université et du budget pour les bourses.

« Elle ne va pas bien la vieille dame »

De son côté, Corinne Versigny veut des hausses de salaires, le plein emploi, l’égalité femme-hommes. Elle demande aussi un renforcement du financement de la protection sociale alors que la Sécu fête ses 70 ans dans la douleur selon Pascale Bureau, cgtiste à la Cpam :

« Elle ne va pas bien la vieille dame. Il y a 10 000 postes en moins et ça créé des retards. Il y a un remplacement sur deux pour les départs à la retraite, une mutualisation des services – plus que 4 pôles d’accueil à Bordeaux – ce qui engendre moins de proximité avec les gens. Il y a de plus en plus d’emplois précaires – certains des salariés touchent le RSA. »

Espérant un mouvement de masse Jean-Michel Gendek dénonce aussi les violences faîtes aux salariés, et évoque le suicide d’un postier à Lesparre et les libertés syndicales entravées. Corinne Versigny renchérit :

« Là où on se bat on gagne. A Mios, le maire voulait supprimer primes, congés et postes des employés municipaux. Les salariés se sont syndiqués, se sont organisés et ils ont tout gagné ! Quand on lutte, on gagne ! »

Et de donner rendez-vous pour une manifestation en soutien aux anciens salariés de Molex venant de Haute-Garonne pour leur procès en appel au Tribunal de Grande Instance de Bordeaux ce lundi 12 octobre.


#Corinne Versigny

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