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Etat d’urgence : des libertés très encadrées

Après 5 jours d’état d’urgence, en vigueur depuis les attentats de Paris, 5 personnes sont assignées à résidence en Gironde. Au nom de la sécurité, les manifestations peuvent toujours être interdites, et l’information est distillée avec précaution. La riposte contre les djihadistes a eu mercredi matin pour théâtre le centre ville de Saint-Denis. Mais l’état …

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Etat d’urgence : des libertés très encadrées

Portrait de Marianne et drapeaux en berne à l'Hôtel de Région (SB/Rue89 Bordeaux)
Portrait de Marianne et drapeaux en berne à l’Hôtel de Région (SB/Rue89 Bordeaux)

Après 5 jours d’état d’urgence, en vigueur depuis les attentats de Paris, 5 personnes sont assignées à résidence en Gironde. Au nom de la sécurité, les manifestations peuvent toujours être interdites, et l’information est distillée avec précaution. La riposte contre les djihadistes a eu mercredi matin pour théâtre le centre ville de Saint-Denis. Mais l’état d’urgence reste en vigueur encore une semaine partout en France, et devrait même être prolongé trois mois, si le projet de loi du gouvernement est adopté.

Le préfet d’Aquitaine, Pierre Dartout, a fait ce mercredi un point sur les mesures de sécurité instaurées dès samedi matin, avec une prudence de sioux lorsqu’il a été question des sujets les plus sensibles.

5 assignations à résidence

On n’apprendra ainsi pas grand chose des 5 assignations à résidence prononcées depuis dimanche en Gironde par le ministère de l’intérieur, ni des 6 perquisitions menées.

Quels en sont les motifs ? « Une activité qui s’avère dangereuse pour l’ordre public », venant probablement de fichés S, suspects de radicalisation islamiste.

Dans l’un des cas, « des éléments ont été transmis au parquet et une enquête est en cours », sans que l’on sache si celle-ci concerne une entreprise terroriste.

Pierre Dartout et Marie-Madeleine Alliot, procureur de la République de Bordeaux, ont simplement confirmé qu’une des personnes assignée à résidence a refusé de pointer au commissariat, et sera jugée sous 10 jours. Elle est passible d’une peine d’emprisonnement de 8 jours à 2 mois.

« Il faut bien comprendre que nous sommes en guerre, comme l’ont dit le président de la République et le Premier ministre, des choses doivent rester confidentielles et je me refuse à donner plus de précisions, car cela pourrait avoir des inconvénients pour les opérations en cours », a justifié le préfet.

La synagogue en zone protégée

Concernant les manifestations, Pierre Dartout envisage les autorisations « au cas par cas ». Après les annulations du week-end dernier, le cross de Gulan-Mestras et Bordeaux So Good, l’évènement gastronomique au Hangar 14, pourront se dérouler normalement. L’UBB et les Girondins jouant ce week-end à l’extérieur, la question de la sécurisation des stades ne se pose pas encore.

Une zone de protection a été instaurée autour de la synagogue de Bordeaux. Seuls les riverains et les personnes fréquentant ce lieu de culte seront autorisés à y circuler.

En outre, le préfet a accepté la marche inter cultuelle de vendredi, mais « garde la possibilité d’interdire des manifestations dans les jours et les semaines qui viennent si elles devaient présenter un risque de trouble à l’ordre public ». Les marches blanches organisées via Facebook ont ainsi dû se plier aux contraintes de l’état d’urgence.

« Le risque zéro n’existe pas »

Aucune décision n’a encore été prise quant à la tenue du marché de Noël, en cours d’installation sur les allées de Tourny. Alors que d’autres villes envisagent de les interdire, la préfecture de Gironde renvoie sa décision à « une concertation avec l’ensemble des partenaires ».

« Il faut que la vie continue, que des concerts et des matches aient lieu, cela fait partie de notre culture. Le risque zéro n’existe pas mais il faut prendre le maximum de précaution, comme le contrôle des sacs à l’entrée des grandes surface, des matchs ou des salles de concerts. »

Fermeté

Enfin, les procureurs de Bordeaux et de Libourne ont, comme les y incite une circulaire du ministère de la Justice plaidé la fermeté contre les provocations à la haine raciale ou religieuse, les dégradations des lieux de culte et l’apologie du terrorisme. Ce délit a valu 9 mois de prison ferme à un jeune Libournais, en avril dernier, a rappelé Christophe Ager, procureur de Libourne, où 4 autre affaires de cette même nature sont en cours.

La préfecture n’a en revanche pas observé de recrudescences d’actes islamophobe, à l’exception d’affichettes collées sur une école au Haillan.

In fine, si le préfet et les procureurs s’inquiètent de la psychose qui monte dans le pays, ils applaudissent des mesures telles que le contrôle des sacs des enfants à l’entrée des écoles, du ressort des directeurs d’établissement…  Schizophrène ?


#assignation à résidence

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