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Ce qu’on a regretté en 2015 à Bordeaux (et autour)

Les attentats de janvier et de novembre font de 2015 une année particulièrement difficile. A Bordeaux, des événements regrettables et de tristes constats s’ajoutent à la liste… en attendant des jours meilleurs.

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Ce qu’on a regretté en 2015 à Bordeaux (et autour)

Les nuages de fumée de l'incendie de Saint-Jean-d'Illac visibles depuis Bordeaux (WS/Rue89 Bordeaux)
Les nuages de fumée de l’incendie de Saint-Jean-d’Illac visibles depuis Bordeaux (WS/Rue89 Bordeaux)

Le plus ravageur : 570 hectares partis en fumée

Il a eu le sinistre titre du premier gros incendie de l’été 2015 en France. Parti le 24 juillet à la lisière de Saint-Jean-d’Illac et de Pessac, il a également été l’un des plus importants recensés ces cinq dernières années avec 570 hectares ravagés. La bonne nouvelle est qu’il n’y a eu aucune victime et pas d’habitation endommagée. Il a fallu toutefois évacuer 600 personnes au plus fort de la crise avant de le déclarer éteint après une pluie salutaire le 29 juillet.
660 sapeurs-pompiers venus de toute la France et 7 avions bombardiers d’eau avaient lutté sans cesse pour circonscrire les flammes malgré le vent qui a souvent porté les nuages de fumée jusqu’à Bordeaux.
Incendie criminel ou accidentel ? La Préfecture de Gironde et les services de la gendarmerie déclarent que l’enquête est toujours en cours. WS

Le plus indigne : cachez ces migrants que nous ne saurions voir

C’est un terrain vague sans intérêt, et pourtant il est clôturé. À cette bande d’herbe qui entoure le pont Saint-Jean, s’ajoute désormais une ceinture d’acier. Elle témoigne du calvaire des sahraouis.
C’est au grand jour que leur quotidien précaire s’affichait depuis un an aux bordelais. Réfugiés, apatrides, ils attendent des réponses à leurs demandes de papier, depuis plus de huit mois pour certains. Plusieurs fois évacués, déplacés, des solutions leur ont été proposées pour les reloger, que les associations qui les accompagnent jugent non durables.
C’est par un petit matin de décembre que les derniers résidents du camp ont été évacués, et qu’une clôture a été dressée. Pendant l’opération, des agents en combinaison intégrale jaune, tels des « nettoyeurs de Tchernobyl », récupéraient les derniers vêtements, les vestiges d’un campement, tandis qu’à coté passait le flot des voitures du matin.
Combien de conducteurs se sont sentis concernés par la situation ? Combien, comme moi ce jour là, ont réalisé qu’ils n’avaient rien fait ?
Bien peu ont agis, des pétitions, des associations, quelques manifestations. Un soutien minoritaire, étouffé par le silence assourdissant de la majorité des bordelais.
Était-ce de l’indifférence ? Dans une année, ou l’émoi de la nation a trop souvent été évoqué, Bordeaux est resté apathique face au drame humain des sahraouis. Il y eut même des rumeurs indignes pour les discréditer.
Comme pour les mendiants sous l’Ancien Régime, plutôt que d’être solutionné, le problème a été camouflé, éloigné de la vue des badauds, sans qu’une solution pérenne ne soit trouvée.
Mais pour les bordelais empruntant le pont Saint-Jean, le camp a disparu, comme si la question était résolue. Elle ne l’est pas, et notre inaction devant cette détresse est sans conteste le point noir de l’année. DC

Le plus « circulez il n’y a rien à voir » : les lardons aux pesticides dans le Sauternais

Prudente mais factuelle, l’étude de l’Institut de Veille Sanitaire, publiée début août, indiquait un « excès faible » des cas de cancers d’enfants à Preignac. Les épandages de pesticides sur les vignes jouxtant l’école sont notamment en cause. Si le rapport indique que c’est la seule pollution à l’horizon, impossible d’en conclure que c’est la seule cause de ces pesticides. Scientifique, l’InVS ne tranche pas. Les autorités politiques n’ont plus, promettant tout juste d’être vigilant à l’avenir. XR

Le 29 novembre, le stade Matmut ne publie pas le chiffre du nombre de spectateurs (capture écran).
Le 29 novembre, le stade Matmut ne publie pas le chiffre du nombre de spectateurs (capture écran).

Le plus vide : Matmut Atlantique ne fait pas le plein

Même Alain Juppé a fini par s’agacer, le stade Matmut Atlantique est loin de faire le plein pour les matches des Girondins et ça comme à se voir. Si bien que le lendemain de la raclée contre Caen à domicile, on a préféré ne pas donner de chiffres.
Alors que ses 42 115 places faisaient sa fierté, en dehors du match de son inauguration en mai qui a opposé Bordeaux à Montpellier et les deux demi-finales du Top 14 en juin, la nouvelle arène n’a jamais affiché complet et tourne en moyenne avec 25000 personnes par match grosso modo. Et comme la nature a horreur du vide, les voix de ceux qui étaient contre le projet même du nouveau stade s’élèvent à nouveau et ne manquent pas une occasion pour tacler la luxueuse réalisation.
Évidemment, il ne faut pas chercher très loin pour comprendre la situation. Longtemps mises en cause, les voies d’accès à l’enceinte sont rattrapées par les résultats sportifs plus que mitigés du club.
En attendant de meilleurs jours, ou peut-être l’Euro 2016. WS

Le plus contre vents et marées : Les LGV

On sait bien que dans notre beau pays jacobin, les enquêtes publiques et autres consultations du public ont une vocation de papier peint, faire croire aux péquins qu’on les écoute, mais à l’arrivée, soyons sérieux et raisonnable, tout se décide au sommet, entre notables et technocrates.
Mais enfin, la commission chargée de faire le bilan des nombreux avis et pièces apportées aux dossiers des lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, avait tellement envoyé le pâté contre ces deux projets qu’on imaginait mal l’Etat faire comme si de rien n’était, ou presque.
On pouvait aussi parier sur une certaine perplexité quant au financement de ces LGV, que certains qualifient parfois d’inutiles et imposés, au vu de l’inextricable imbroglio généré par le partenariat public-privé pour la construction de la ligne Tours-Bordeaux.
Et bien si, le gouvernement compte bien signer la déclaration d’utilité publique et jure qu’il lancera le GPSO (grand projet ferroviaire du sud-ouest). Tant pis si les caisses sont vides (elles vont bien se remplir un jour), la rentabilité improbable (à nous de vous faire préférer le train), les dégâts écologiques certains (puisqu’on vous dit qu’ils seront compensés).
Heureusement, en attendant le grand soir de la grande vitesse, tout le monde est d’accord : la priorité, ce sont les trains du quotidien, nos TER et nos bons vieux Corail. Et si vous preniez plutôt des bus Macron du quotidien, ça coûterait moins cher ? SB

Les plus discret : les communistes quittent conseils départemental et régional

Les scores du FN affolant les politiques et les journalistes, c’est dans le silence que les élus communistes ont quitté pour plusieurs années les bancs du conseil départemental de Gironde (passant de 3 élus à 0) et de la grande région (passant de 10 élus sur les trois régions à 0 dans la nouvelle grande). Personne n’en a pipé mot et personne ne s’en est désolé.
« On s’est planté ! (…) On a participé à la désespérance. » soupire sur France Info le communiste et tête de liste Front de Gauche Olivier Dartigolles qui n’atteint pas les 5%. Pendant ce temps, Europe-Ecologie-les-Verts s’allient au PS malgré un désaccord profond sur le dossier du TGV. Les listes de Nouvelle Donne, de la Vague Citoyenne, de Lutte Ouvrière (soutenue par le NPA) se concentrent sur leurs divergences. Les forces de gauche restantes auront bien du mal à faire programme commun. XR

Le plus « y a plus de saisons » : 18 °C à Noël

Des mimosas au mois de décembre ! Hélas oui. Quelques jours après une COP21 qui a eu du mal à convaincre, la France baigne en décembre dans une étrange douceur qui jette la suspicion sur un dérèglement climatique. Dans la foulée, Météo France annonce le « deuxième Noël le plus chaud depuis que les relevés existent (…) juste en dessous de celui de 1997 ».
Il y a de quoi s’inquiéter ?
Oui et non. L’explication de cette situation estivale en plein décembre est la présence d’un anticyclone bloqué au-dessus de l’Europe et qui provoque la remontée régulière d’un air d’origine subtropicale, tout en empêchant la circulation des dépressions humides. Un prévisionniste interrogé sur France Info remarque toutefois que « la tendance du changement climatique s’affirme de plus en plus clairement année après année ». Un constat qui intervient après la sonnette d’alarme tirée en novembre par l’Organisation météorologique mondiale qui relève des concentrations records des gaz à effet de serre dans le monde, responsable du réchauffement de la planète. WS

Et vous, qu’est ce que vous avez regretté en 2015 ? Dites-le dans les commentaires…


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