Virginie Calmels n’a même pas vu les résultats tomber à 20h, sans appel. L’adjointe d’Alain Juppé est alors entourée de ses militants qui l’applaudissent. A son QG bordelais, cours Xavier Arnozan, ceux et celles restés devant la télévision n’ont poussé qu’un léger soupir. Ils se mordent les lèvres en voyant Alain Rousset arriver premier avec dix points d’avance (44,1% contre 34,2%).
« Le match est fini. » lance un colistier. Mathieu Bisseni, également candidat et champion de France de basket 1984, désormais à la retraite, lui rétorque :
« Le match oui, mais pas la compétition, il ne faut pas s’inquiéter. C’est un peu désolant pour notre équipe. On a une jeune génération qu’on a mis en place, or au PS ce sont les mêmes. Ils vont mourir au pouvoir. Moi, au fond en tant que sportif, j’ai perdu mais ne suis pas déçu car on a apporté un renouveau. »
Présent aussi sur la liste, Dominique Pierre l’admet :
« La mobilisation du camp socialiste est plus forte que la notre. On a tourné à trois points de différences au premier tour et on en est à 10. Il faut dire qu’en face c’est 18 ans de présidence. Les réseaux et les relais sont là et il y aussi les reports de voix des écologistes et du Front de gauche. Ça va lui couter cher [à Alain Rousset], il a dû marchander. Ça peut exploser comme ça a déjà explosé dans les gouvernements de Hollande. »
Devant le jeu d’alliance entre écologiste et socialiste, Mathieu Bisseni ne donne pas six mois aux membres de la majorité « avant qu’ils ne se déchirent tous ».
Virginie Calmels affiche de l’enthousiasme à son pupitre pour son discours : « Ce soir, on va faire la fête. »
Marathon
Sa première campagne politique a été « un marathon de la vie politique vécu comme un 100 m. » Elle ne parle même pas de défaite, aimant dire à qui veut l’entendre que « six habitants sur dix ont voté contre Alain Rousset », même si elle avoue ne pas avoir battu le « conservatisme des électeurs de M. Rousset et la colère du Front National ».
« En avril, les sondages donnaient M. Rousset gagnant presque dès le premier tour. Huit mois plus tard, il l’emporte péniblement au second tour. »
Elle promet que sa candidature est « la cloche qui [va] réveiller la conscience des électeurs de la grande région ». Arrivé à l’heure du dessert, Alain Juppé – qui a lancé la patronne d’Endemol dans le grand bain politique – ne voit nullement une défaite personnelle : « Si on avait gagné, on m’aurait oublié. »
Promotion
Surtout les résultats à peine prononcés, le maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole, a annoncé une promotion à venir pour sa protégée :
« Je pense à Virginie Calmels qui a conduit une magnifique campagne et que j’appellerai prochainement à de plus hautes fonctions auprès de moi. »
L’adjointe en charge de l’économie à la mairie de Bordeaux va en effet être promue vice-présidente de la métropole, chargée des sites majeurs d’attractivité économique, a appris Rue89 Bordeaux. Ce poste était occupé jusqu’à son décès par le médecin Josy Reiffers.
Virginie Calmels a par ailleurs assuré qu’elle siégerait bien à la région, comme elle s’y était engagée pendant la campagne. Elle devrait en outre s’investir dans la campagne d’Alain Juppé pour la primaire à droite. Certains la bombarde déjà du titre de porte-parole de l’ancien Premier ministre.
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