
Plus de trois millions de Français ont regardé mardi soir sur France 2 l’enquête de Cash Investigation. La Gironde, un des départements les plus utilisateurs de pesticides, y est pointé du doigt. Comment y remédier ? Le monde viticole réagit.
L’enquête de Cash Investigation a perturbé le sommeil de plus d’un en Gironde. Viticulteur dans l’Entre-deux-Mers, Philippe (prénom d’emprunt) l’avoue : sa nuit a été courte à force de penser aux pesticides trouvés dans les cheveux d’écoliers girondins, de voir la Gironde parmi les 4 départements où les pesticides dangereux sont les plus vendus, de savoir encore un peu mieux que sa profession en est majoritairement responsable.
La ministre de l’Écologie Ségolène Royal a rappelé ce mercredi matin sur France Inter que « le secteur du vin est le plus gravement utilisateur de pesticides ». Elle abonde ainsi dans le sens du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll qui dans l’enquête affirme être « parfaitement conscient que c’est une bombe à retardement, un danger pour la santé, pour l’environnement et peut-être même pour l’économie ».
Dans son témoignage, que publie Rue89 Bordeaux, Philippe avoue se sentir autant coupable que victime :
« Je pense que beaucoup d’entre-nous sont prêts à changer, mais pas contre notre qualité de vie. Et nous ne sommes pas prêts à payer à la place de ces grands groupes. Toujours est-il que l’on s’empoisonne, et que l’on empoisonne nos voisins et nos enfants, et que les vignerons susceptibles de changer n’y sont pas incités, contrairement aux années 1970 où on les a poussé vers le tout chimique ! »
« Merci de renvoyer au CIVB »
Déjà conscient du problème, il commence à utiliser des « pesticides bios », des engrais verts. Des petits gestes qu’il multiplie dans ses vignes, comme pour se rassurer. S’il parle sous couvert d’anonymat, c’est que le syndicat des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur lui a conseillé par courriel qu’ « en cas de sollicitation par des journalistes suite à l’émission “Cash Investigation” (…), merci de renvoyer à Christophe Château, CIVB » (le conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux).
On flirte avec la communication de crise pour les vins de Bordeaux. Le documentaire a, il est vrai, dévoilé au grand public quelques chiffres chocs : 65000 tonnes de pesticides dangereux vendus en France en moyenne, 1er consommateur d’Europe, dont 3320 tonnes en Gironde. Dans le département, selon Cash Investigation, s’écoulent des produits contenant trois cancérigènes avérés ou probables (le Folpel, le Glyphosate, le Metamsodium) et deux perturbateurs hormonaux et cancérigènes probables (le Mancozebe, le Metirame-zinc).

Dans l’achat de pesticides, la Gironde joue serrée avec l’Aube, la Marne et la Loire-Atlantique (Francetvinfo.fr)
Les journalistes ont aussi tâché de vulgariser les études sur la dangerosité des produits phytosanitaires et leurs effets sur la santé (perturbateurs hormonaux, effets cocktails, hausse des diagnostics des cancers infantiles et de l’autisme). Christophe Château défend son syndicat et la profession :
« On n’a pas découvert ce sujet. On est la plus grande appellation contrôlée au monde. On a 115000 hectares de vignes en Gironde, donc si on nous dit que c’est en Gironde qu’on utilise le plus de produits c’est normal puisque c’est là qu’il y a le plus de vignes. On est conscient qu’il y a 20 à 30 ans, les pratiques n’étaient pas bonnes. Depuis, beaucoup de progrès ont été faits. Mais ce n’est pas suffisant et il faut encore travailler en ce sens là. Avec le système de management environnemental, on incite les propriétés à diminuer les doses et à avoir des produits les moins nocifs possibles. »
Plus de tisane aux pesticides
Selon lui, 45 % des territoires viticoles sont « engagés dans une démarche de développement durable » autrement dit des vignes en bio, biodynamie ou en « management environnemental ». Une affirmation qui fait sourire Dominique Marion, président de la fédération régionale de l’agriculture biologique (Frab) Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes :
« On peut toujours dire qu’on change, mais au total les chiffres augmentent. Si tout le monde change et tout le monde diminue, où vont les pesticides ? Certainement certains en mettent plus pour faire augmenter la moyenne… Je pense qu’une partie de la profession se fait avoir, une partie est malade et une partie se fout complètement de la société civile et des citoyens. Mais on est aussi un certain nombre à dire que ce n’est plus possible de boire de la tisane de pesticides. »
Concernant la part de malades chez les viticulteurs, Christophe Château balaie les soupçons d’un revers de la main :
« Je n’ai vu aucune étude disant que les produits avaient une répercussion sur la population. Les seules études de grande ampleur qui ont été montées sont celles de l’Agrican. Elles démontrent qu’il y a plutôt moins de maladies chez les agriculteurs et viticulteurs que dans la population normale. Les maladies les plus fréquentes chez les viticulteurs sont les troubles musculo-squelettiques mais en aucun cas les cancers. »
Cet argument est également développé par l’Union de l’industrie pour la protection des plantes (UIPP), qui réunit les principales firmes productrices des produits phytosanitaires. Ça tombe d’ailleurs plutôt bien puisque l’étude Agrican a été conduite par la Mutuelle de Santé des Agriculteurs (MSA) avec notamment le concours de… l’UIPP. L’étude a depuis été critiquée par l’association Générations Futures et l’Agence nationale de sécurité sanitaire a estimé qu’il manquait en 2014 des données claires sur l’exposition des agriculteurs.
« Document à charge »
L’UIPP, qui a refusé les demandes d’interviews des journalistes, estime au lendemain de la diffusion de Cash Investigation, qu’il s’agissait d’une « émission orientée » qui a « omis d’indiquer les avancées de la recherche, de l’innovation, et les progrès réalisées par l’ensemble des acteurs de la filière ». Et à la FDSEA Gironde, Jean-Louis Dubourg, le président de ce syndicat agricole, ne dit pas mieux :
« C’est un document à charge incomplet et bourré d’erreur. »
Dans l’émission, le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll rappelle l’objectif du plan Ecophyto II : réduire de moitié l’utilisation des pesticides d’ici 2025. Un objectif qui provoque l’ire de l’agriculteur girondin :
« Mais de quoi on parle : des molécules, du poids total, du poids par hectare ? Vouloir baisser de 50% les quantités utilisés, ce n’est pas un plan ambitieux et ne rime à rien. Il vaut mieux se focaliser pour savoir comment utiliser des molécules nouvelles et plus performantes qui permettent d’éliminer les effets négatifs. »
Il affirme avoir plus l’impression d’être « manipulé par les journalistes » de l’émission que par les « grandes firmes qui se font toute concurrence. Ce sont des entreprises comme les autres. »
Autre syndicat, autre analyse. La confédération paysanne se réjouit de l’enquête menée par France 2 :
« Cette mise en lumière est salutaire et doit combattre l’emprise croissante des multinationales sur nos sociétés. »
Localement, le syndicat s’en prend au CIVB (accusé de « dissimulation organisée » et de « mensonge délibéré ») et souhaite la publication précise de la consommation des pesticides en Gironde entre 2011 et 2015. La Conf’ promeut au passage le bio, et ses produits garantis sans pesticides.
Ces châteaux qui passent en bio
Sur ce dernier point, la Fédération régionale de l’agriculture biologique assure que la roue tourne et, selon son président Dominique Marion, « le plus beau et le plus gros des changements que je vois en Gironde, c’est le nombre de domaines qui passent en bio et biodynamie. Il y a également des grands châteaux qui le font et ne le disent pas. »
Parmi eux, le Château Paloumey dans le Médoc a changé ses pratiques sur un quart de sa propriété. Pierre Cazeneuve s’en explique :
« On est à Ludon-Médoc, au Sud du Médoc, quasiment en zone urbaine. On a des maisons autour de nous et des environnements très sensibles. C’est aussi pour retrouver des arômes de nos terroirs. On passe en bio sur 10 ha [sur 40, NDLR] et ça nous fait un peu peur car c’est une autre façon de produire. Il va falloir qu’on s’adapte, mais on a les armes pour le faire. »
Beaucoup des viticulteurs interrogés par Rue89 Bordeaux se joignent d’ailleurs au propos de Paul François de l’association Phyto-Victimes. L’agriculteur charentais, qui a fait condamné Monsanto, rappelait lors de l’émission que le monde agricole a été formé pendant plus 30 ans au modèle de production actuel.
« Comme dans tous les balanciers, on a peut-être appuyé trop d’un côté, estime Pierre Cazeneuve. Il faut maintenant produire un peu différemment. La société nous demande autre chose, mais le temps de mettre à jour notre logiciel, ce n’est pas évident. »
Cuisine moléculaire
Le mauvais bilan du premier bilan Ecophyto montre même plus. Celui qui après le Grenelle de l’environnement devait réduire de moitié les pesticides entre 2008 et 2018, s’est soldé par un échec cuisant : les ventes sont finalement reparties à la hausse. Dominique Marion de la Frab reste toutefois optimiste, et veut croire notamment à l’effet Cash Investigation :
« Ça doit pouvoir faire prendre conscience et ouvrir des yeux qui sont souvent mis-clos. Par contre derrière, il ne faut pas se flageller. On a montré à nos collègues producteurs que c’est possible. Si dans 10 ans, la carte passe du noir au rouge foncé, on aura progressé. »
Lors de la rencontre du développement durable, le président du CIVB Bernard Farges a insisté sur le fait que l’omerta concernait surtout les actions positives menées par les viticulteurs. La lanceur d’alerte médocaine, Marie-Lys Bibeyran opine et tempère :
« Il y a du vrai et du faux. Du vrai, car ça arrive qu’un viticulteur me dise qu’il fait telle ou telle chose. Par exemple, Pascal Bosq à Listrac applique des produits homologués en bio pour ses parcelles près de l’école, du stade et de la salle socio-culturelle et il traite en dehors des heures de cours. Pourquoi ne le fait-il pas savoir ? J’aimerais me faire l’écho de ces bonnes pratiques ! Ce qui me fait rire jaune, c’est de voir planter des haies qui seront à hauteur suffisante dans 10 ans. »
L’ouvrière viticole sans concession a contacté 126 des 132 mairies où se trouvent des crèches, écoles, collèges ou lycées construites près de vignes. Elle anime aussi toujours sa pétition, aux 67000 signatures et lancée en septembre 2015 pour faire respecter cette charte qu’elle a lancé. Bonne surprise pour elle, ce mercredi matin, elle a appris que le préfet de région, se disant lui-même « très sensible » à cette question de santé publique, souhaite la rencontrer. « Je ne m’y attendais pas » ponctue-elle dans un rire. Tout arrive…
Aller plus loin
Sur Rue89 Bordeaux
Dans quel monde êtes vous à rétorquer la vérité qui vous dérange en référence à C Chateau
Vin
Amusant, quand on se penche sur leur nombre qui se compte sur les doigts d'une main et demi...sans parler des millions de dollars qu'ils sont prêts a mettre au pot commun pour gagner un procès contre la démocratie outre-atlantique et bientôt en France grâce a u TAFTA et aux tribunaux d'arbitrage internationaux !
l'ARS Aquitaine ne sert strictement à rien, et celle-là n'a rien fait et ne fera rien pour s'inviter dans le débat public qui, peut être, va enfin commencer, sur l'agriculture française, grande pollueuse et emmerdeuse dans tous les sens du terme...
en attendant je viens d'envoyer une demande pour une recherche documentaire auprès de l'APPA,
" Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique"
http://www.appa.asso.fr/national/Pages/page.php?page=1 :
Bonjour
Afin de mieux alimenter le débat public qui semble démarrer
- http://rue89bordeaux.com/2016/02/pesticides-en-gironde-les-vignerons-reagissent/ -,
sur les pesticides et les types d'agriculture en place, serait-il possible d'avoir quelques références utiles - si elles existent - sur le sujet, particulièrement le transport des pesticides à distance dans l'air et leur forte concentration par temps de brouillard...?
Bonne réception, respectueuses salutations.
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Actif dans la filière viti-oeno depuis plus de 25 ans, j'entendais régulièrement circuler un chiffre il y a une dizaine d'années : jusqu'à 75% de la matiere active etat alors dispersée dans l'air en viticulture (selon type de pulvérisateur employés)
Nous avons désormais les chiffres des tonnages vendus, le calcul théorique est donc normalement assez facile a faire, en divisant par le nombre d'hectares planté en Gironde...
Pour la pratique, mesurer la pollution de l'air n'est pas simple...Peut-être une piste avec AIRAQ ?
A très bientôt pour la suite...
Phil
Toujours pas de réponse à ce jour de la part de l'association scientifique APPA. A l'époque j'avais été sidéré par les résultats de mesurage des concentrations en polluants phytosanitaires, par jour de brouillard en région céréalière, dans un article il y a peut être une quinzaine d'années de ça, dans la revue de l'association au titre "Pollution atmosphérique".
En configuration anticyclonique et en inversion thermique on pourrait très bien trouver des valeurs extrêmes en agglo nantaise, bordelaise, montpelliéraine...
Sans compter les effets synergisants avec les panaches d'incinérateurs d'ordures ménagères en phase d'allumage et autres saloperies industrielles ICPE...
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date 09/02/16 14:20
objet RE: demande d'infos sur les pesticides dans l'air
voir l'en-tête complet
Bonjour,
Nous n’avons pas de références à vous fournir concernant ce sujet.
Toutefois vous pouvez trouver de nombreuses informations sur : http://www.observatoire-pesticides.fr/
De plus nous vous conseillons de vous rapprocher de l’ASQA (Association Agrée Surveillance Qualité de l’Air) de votre région qui pourra peut-être vous renseigner davantage.
Bien cordialement,
Attention à compter du 1er janvier 2015, nouvelle adresse mail : corentin.job@appa.asso.fr
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Corentin Job - Chargé de projets / CMEI
Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique Nord-Pas de Calais
Parc Eurasanté
235 avenue de la Recherche
59 120 LOOS
Tel : 03 20 31 71 57
Fax : 03 20 21 87 40
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Sinon pour continuer à alimenter le débat et mieux percevoir encore l'inertie des pouvoirs publics locaux - préfecture - rincez-vous l’œil - faute de protéger votre organisme et celui de vos proches - et réagissez après lecture de cet article :
http://www.actu-environnement.com/ae/news/epandage-pesticides-boite-outils-haie-coupe-vent-proteger-enfants-sante-26198.php4#xtor=EPR-1
L'article de Laurent Radisson dActuEnvironnement a le mérite de nous faire part des quelques dernières actions "officielles" de lutte contre les effets de la dérive (voir définition wikipedia) des produits pulvérisés.
Cette notion de dérive (étudiée par l'ANSES) est cependant à différencier de la volatilisation des substances actives dans l'air (qui correspond à une vapeur qui ne se redepose pas) qui peut, selon la température de lair et son humidité, mais aussi selon la nature du produit "phytosanitaire", selon le reglage et le type de pulverisateur, atteindre des valeurs très importantes (cf mon message précedent). Donc, haie ou pas haie, tout le monde peut respirer cet air chargé en polluants, qui restent présents (certes avec une dilution d'autant plus rapide que la force du vent est importante) dans l'atmosphère, jusqu'à leur destruction par les UV solaires ou leur condensation ou "lessivation" par les pluies....
Quel journaliste par ailleurs retrouvera et mettra en ligne cette carte issue de la préfecture avec les écoles repérées comme étant en zone "sensible"? Impossible de remettre la main dessus! Que l'on doive payer de la vie de nos enfants les bénéfices des grands propriétaires viticoles, ou le mode de vie abruti des petits exploitants aliénés à leurs caves coopératives, c'est une honte absolu. La haine ne peut que prendre de plus en plus le dessus.
Dans le reportage d’Elise Lucet et de son équipe il est mis en doute que la morale des groupes phytosanitaire soit de même nature que celle du simple citoyen. Nous pouvons nous questionner si les lois qui sont votés, émanent du lobbying ou qu’elles sont votées pas des élus qui nous représentent.
La démocratie ne peut se suffire à une simple procédure représentative. Elle risque de se trouver ou se trouve confisquer par une aristocratie représentative. L’autre aspect de la démocratie est de mettre sur la table, de rendre présent dans le débat publique les sujets auxquels nous sommes confrontés. (02/02/16 à 10h00 France Culture - Les nouveaux chemins de la connaissance « La démocratie nous représente-t-elle encore ?)
Le travail journalistique de Cash Investigation a permis d’exprimer cette autre aspect de la démocratie qui est de mettre sur la table, de rendre présent dans le débat publique l’utilisation des pesticides.
Il est tout à fait possible d’exclure les pesticides et même dans le vignoble bordelais. Pour cela, nous pouvons aborder le sujet différemment est d’envisager que l’insecte n’est là que pour montrer que la plante est malade (Edouard Peris 1940 : quelle intelligence a l’insecte de percevoir l’arbre malade). Si dans votre voiture le voyant d’eau s’allume, vous aurez beaucoup moins de risque de casser votre moteur en faisant le plein du radiateur que de supprimer le voyant dont le but est de vous signaler le problème. En agriculture, il nous a été inculqué qu’il fallait détruire le parasite au lieu de bien nourrir nos sols.
Se pose la question de l’enseignement agricole, Son but est ’il de formater les agriculteurs ou de leur donner la capacité d’observer par eux même ?
Je constate que mes vins ne contiennent aucun pesticide du fait que j’en utilise aucun mais aussi que mon voisinage ne les contamine pas. Bien sûr mon voisinage pratique de plus en plus l’agriculture biologique et particulièrement biodynamique. Si il y a 25 ans j’étais seul dans mon secteur bientôt celui qui sera isolé sera le conventionnel.
Commençons par la base de nous occuper autrement de nos sols, de les faire vivre, nous nous apercevrons que l’utilisation de pesticides n’est plus utile. Si les agriculteurs n’achètent plus ces produits, il ne s’en fabriquera plus. Une autre économie pourra voir le jour avec une meilleure répartition des marges. Si le fumier se minéralise il crée de la maladie, si le capital financier se minéralise dans des paradis fiscaux, il crée de la maladie, si le savoir se minéralise dans quelques palais, il se crée de la maladie.
C’est bien l’individu qui peut poser un acte libre. Pour cela il devra bien saisir que tous nous avons la capacité de comprendre et non pas uniquement une petite oligarchie.
Fronsac le 3 février 2016.
Pas d'accord en revanche sur votre allégation de 1% de vins de la région bordelaise qui suffirait a obtenir l'appellation Bordeaux...
Seules la rigueur avec l'honnêteté intellectuelle permettront de faire avancer les choses dans le bon sens...
Pas d’accord en revanche sur votre allégation de 1% de vins de la région bordelaise qui suffirait a obtenir l’appellation Bordeaux…
Seules la rigueur avec l’honnêteté intellectuelle permettront de faire avancer les choses dans le bon sens…
Cash investigation du 2 février 2016.
Dans le reportage d’Elise Lucet et de son équipe il est mis en doute que la morale des groupes phytosanitaires sont de même nature que celle du simple citoyen. Nous pouvons nous poser la question de savoir si les lois qui sont votés émanent plus du lobbying que des élus qui nous représentent ?
La démocratie ne peut se suffire à une simple procédure représentative. Elle risque de se trouver ou se trouve confisquée par une aristocratie représentative. L’autre aspect de la démocratie est de mettre sur la table, de rendre présent dans le débat public les sujets auxquels nous sommes confrontés. (02/02/16 à 10 h France Culture - Les nouveaux chemins de la connaissance « La démocratie nous représente-t-elle encore ?). Les journalistiques de Cash Investigation l’ont fait au sujet du grave problème des pesticides
Il est tout à fait possible d’exclure les pesticides dans l’ensemble du vignoble bordelais. Pour cela, nous devons aborder différemment la protection de la vigne et comprendre que l’insecte ou le champignon ne sont là que pour montrer que la plante est malade (Edouard PERIS 1940 : « quelle intelligence a l’insecte de percevoir l’arbre malade » et Francis CHABOUSSOU dans son ouvrage « Les plantes malades des pesticides » 1980). Si dans votre voiture le voyant d’eau s’allume, vous aurez beaucoup moins de risque de casser votre moteur en faisant le plein du radiateur que de supprimer le voyant dont le but est de vous signaler le problème. En agriculture, il nous a été inculqué qu’il fallait détruire le parasite au lieu de chercher à savoir pourquoi il attaque, quels sont les déséquilibres biologiques dans le sol et sur le sol qui lui donnent cette autorité : défaut de biodiversité, disparition des prédateurs de l’insecte incriminé, perte de résistance de la plante aux agressions fungiques…
Il se pose aussi la question de l’enseignement agricole, son but est-il de formater les agriculteurs ou de leur donner la capacité d’observer par eux-mêmes ?
Je constate que mes vins ne contiennent aucun pesticide du fait que j’en utilise aucun mais aussi que mon voisinage ne les contamine pas. Bien sûr mon voisinage pratique de plus en plus l’agriculture biologique et particulièrement biodynamique. Il y a 25 ans j’étais seul dans mon secteur bientôt celui qui sera isolé sera le conventionnel.
Commençons par nous occuper autrement de nos sols et nos vignes, de les faire vivre, nous nous apercevrons que l’utilisation de pesticides n’est plus utile. Si les agriculteurs n’achètent plus ces produits, il ne s’en fabriquera plus. Une autre économie pourra voir le jour avec une meilleure répartition des marges. Si le capital financier se minéralise dans des paradis fiscaux, il crée de la maladie, si le savoir se minéralise dans quelques palais, il crée de la maladie aussi et si la fumure se minéralise elle crée la maladie.
C’est bien l’individu qui peut poser un acte libre. Pour cela il devra bien saisir que nous tous avons la capacité de comprendre et non pas uniquement une petite oligarchie.
Fronsac le 3 février 2016. Paul Barre
Merci aussi pour votre piste d'espoir, votre engagement et la qualité de votre témoignage.
Le nombre de commentaires sur cet article montre aussi la pertinence du sujet et la nécessité de trouver très vite le moyen de développer une autre agriculture, source de pérennité d'activité et de santé des personnes...
Ne perdons pas notre temps à trouver ce qui cloche chez l’autre mais au contraire ce qui peut nous enrichir. Qui peut dire qu’il a la connaissance, la vérité ? C’est bien notre propre connaissance, notre propre vérité qui nous empêche de grandir alors que l’autre me permet de sortir de mon cercle et de regarder autrement. Si je suis persuadé de détenir la vérité, je suis porteur d’intégrisme. C’est bien l’autre qui m’en protège. En science de l’Esprit nous appelons cela « L’éveil au contact du moi d’Autrui »
D'avance merci d'éclairer les lecteurs et contributeurs...
Merci à Paul Barre pour sa contribution.
Pour ma part je préfère garder encore l'anonymat!
Je voulais tout d'abord partager ici quelques liens:
-voici une liste des produits autorisés en viticulture (ici pour l'indre et loire mais valable sur tout le vignoble français) avec surtout ce qu'on appelle les phrases de risques soit la dangerosité avérée du produit
http://www.indre-et-loire.chambagri.fr/uploads/media/Referentiel_Phyto_2015.pdf
-deux liens pour des études sur les résidus de pesticides dans les vins:
http://www.generations-futures.fr/2011generations/wp-content/uploads/2013/03/Rapport_vin_pesticide_fr.pdf
http://www.labexcell.com/img/cms/pdf/PESTICIDES%20DANS%20LES%20VINS%20EXCELL%202013.pdf
-deux liens vers des études à long terme qui démontrent la supériorité des systèmes de culture biologique et biodynamique sur l'agriculture "chimique" conventionnelle:
http://www.fnab.org/index.php/actualites/actualites-du-monde-bio/269-etude-americaine-lab-surpasse-lagriculture-conventionnelle
http://www.bio-dynamie.org/wp-content/uploads/2012/11/Bilan-et-perspectives-de-la-Recherche-en-Agriculture-Biodynamique.pdf
Quand on sait que depuis cette date l'industrie chimique n'a pas faibli pour ses débouchés vers l'agriculture...
Il a certes été classé comme "cancérigène probable" par le CIRC en mars dernier. Mais ce classement vise à identifier un danger probable et non à évaluer un risque (risque = prise en compte de l'exposition). Cette différence entre risque et danger explique pourquoi on retrouve parmi les substances classées « cancérogènes probables » par le CIRC des produits de consommation courante tels que la viande rouge ou le maté.
Or cet avis ne fait pas l'unanimité parmi la communauté scientifique, loin de là. Le classement du CIRC va à l’encontre des avis publiés par de nombreuses instances scientifiques, nationales ou internationales, qui ont toutes conclu à la non-carcinogénicité du glyphosate. Pour ne citer qu'un exemple, le rapport de l'EFSA de novembre 2015 - document scientifique le plus complet à ce jour sur l’évaluation du risque du glyphosate, ayant pris en compte les données étudiées par le CIRC - a confirmé que son potentiel cancérogène était "improbable".
Pour en savoir plus : http://www.glyphosateeu.fr/ni-cancerogene-ni-mutagene-ni-toxique-pour-la-reproduction-lefsa-confirme-la-securite-du-glyphosate
La distinction que vous rappelez entre classement en danger probable et évaluation de risque a l'avantage de déjà penser voire d'engager en acte un principe de précaution. Et d'une.
En suivant, vous faites une analogie - analogie qui vaut comme incitation à penser mais pas comme raisonnement démonstratif valable en matière de logique - entre la différence du risque et du danger pour le glyphosate et cette même différence pour la viande rouge ou le maté. À défaut donc de preuve, vous voudriez nous en donner quelque appétit? Et de deux.
Dans la même veine d'un pseudo débat scientifique il faudrait ensuite vous suivre sur des confrontations d'études? De chiffres?
Mais on peut avoir des analyses et objectifs politiques qui peuvent s'appuyer sur l'histoire, la philosophie, la métaphysique, et même la science sans tomber dans un scientisme aux bottes d'un sombre mercantilisme capitaliste. Bref on peut imaginer une vie sans vous et vos produits d'un point de vue agricole, économique, climatique, et etc. Et de trois.
Et tant pis pour vous. Mais merci d'avoir essayé.
PS : ah si, merci de laisser vos contacts réels, car le jour où il faudra récurer la merde dans les sols et les nappes phréatiques et les organismes, on vous appellera. C'est comme pour le nucléaire, avec des amis on a une liste de tous les futurs volontaires likvidatory (c'est le nom que les russes ont donné à Tchernobyl aux "liquidateurs", à ceux qui se sont sacrifiés pour la survie des autres, on leur rendra hommage par la même occasion)
Ce qu'il faut aussi savoir, c'est que sur chaque produit phyto qui est vendu en France, l'état préleve une taxe (la taxe pollueur payeur)et donc c'est pour cela qu'ils ne souhaites pas que cela change (surtout en temps de crise). les multinationales l'on bien compris, ainsi que le gouvernement qui s'en met plein les poches.
La perte financière que sa représente. Toute cette histoire est que politique.
Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que sur chaque produit phyto qui est vendu en France, l’état préleve une taxe (la taxe pollueur payeur)et donc c’est pour cela qu’ils ne souhaites pas que cela change (surtout en temps de crise). les multinationales l’on bien compris, ainsi que le gouvernement qui s’en met plein les poches.
La perte financière que sa représente. Toute cette histoire est que politique.
Je ne suis pas sure que les plus riches participe dans la même proportion. Supprimer nos archaïques modes de calcul c’est remettre l’homme au centre. Le revenu des acteurs salariés n’en souffrirai pas mais le responsable du Domaine verrai qu’il ne produira pas plus chère avec de l’humain qu’avec une mécanisation et chimie à outrance.
En mettant de la liberté dans l’économie nous avons développé le libéralisme au lieu de la FRATERNITÉ. La mauvaise réponse d’un Marx a été de mettre la liberté dans l’état, nous avons développé l’idéologie au lieu de l'Egalité. Le libéralisme et le marxisme sont deux systèmes binaires qui ne peuvent fonctionner. Il faut aller vers une tripartition en mettant la LIBERTÉ dans le domaine culturel.
(Sphère du culturel, spirituel) (Liberté!)
Toute recherche doit être un moyen de connaissance et de progression pour l’humanité, l’élévation de la valeur existentielle de la personne humaine étant en principe le but tant naturel qu’inné de toute science.
(Sphère de l'Etat, de la justice, du politique) (Égalité!)
Toute recherche non maîtrisée pose un risque fondamental à l’humanité et le rôle fondamental de l’Etat est donc de garantir la complète liberté de recherche du chercheur, ce qui ne signifie pas en organiser le contenu ou porter un jugement non éclairé sur celui-ci. Le rôle de l’Etat consiste à l’inverse à garantir en particulier que ces processus de création libre et qualitative de contenus de la recherche puissent effectivement se réaliser.
(Sphère de l’économie) (Fraternité!)
Une recherche qui serait uniquement subordonnée à, ou asservie par la vie économique pose une question sur son orientation réelle.