« C’est le parcours du combattant pour être honnête quand on loue sur Airbnb, atteste Stéphane, 47 ans, qui loue depuis deux ans une maison à Bordeaux, et vient également de faire déclarer les chambres mises en location dans sa résidence principale, dont il vient d’hériter au Bouscat. On arrête pas de nous faire passer pour des gens qui ne veulent pas payer d’impôt, ce n’est pas vrai. Si les gens ne se déclarent pas c’est qu’ils ne sont pas au courant.
Et les administrations ne sont pas bien informées non plus : à la mairie du Bouscat, on m’a même dit que je n’avais pas besoin de payer la taxe de séjour ! Il a fallu que la métropole intervienne pour que la ville finisse par tamponner les papiers nécessaires. Personne n’est au courant des démarches pour faire sa déclaration d’impôts lorsqu’on est comme moi loueur d’un meublé non professionnel réalisant moins de 23500 euros de chiffre d’affaires par an !
L’an dernier j’ai fait 14000 euros, dont 2000 euros d’impôts sur le revenu et 284 euros de taxe de séjour (80 centimes la nuitée). Pour moi Airbnb est une aubaine : je travaillais sur des plateformes pétrolières offshore, j’étais donc absent la moitié du temps et je louais mon logement à ce moment. Maintenant, avec la chute du prix du baril du pétrole, je suis au chômage, et Airbnb complète ce que je touche de Pôle Emploi.
« Airbnb me rapporte deux fois plus que si je louais »
J’ai pas mal d’amis qui galèrent et louent leur logement quand ils partent en vacances, ils essayent tous de se déclarer. Ce n’est pas un truc de rentier. Il faut attendre les gens, ranger, faire du ménage, laver des draps. Cela crée des emplois de service.
Chez moi, j’ai trois chambres, dont deux ne me servent que le week-end quand mes enfants sont là. Mais au Bouscat ça ne marche pas bien. A Bordeaux, en revanche, j’ai un taux d’occupation de 80% pour les 6 chambres. Je les loue 17 euros la nuit, c’est que dalle pour les étudiants qui voyagent. Et les représentants de commerce qui en ont marre d’aller à l’hôtel, peuvent se faire à bouffer chez moi et ne pas être seul.
J’essaie de faire les prix les plus bas possibles. Mais c’est vrai que je gagne deux fois plus que si je louais à l’année ; ma maison vaut 900 euros par mois sur le marché, elle me rapporte plutôt 1800 euros avec Airbnb. En revanche, il est certain que si je devais avoir des locataires, avec toutes les lois qui les protègent, je préfèrerais vendre ma maison. Résultat : beaucoup de propriétaires qui voient que ça marche achètent des petits appartements pour faire du Airbnb. C’est incontestable que ça garde les prix de l’immobilier à un niveau élevé. »
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