
[+Vidéo] Pour bloquer la loi Travail, le collectif de lutte 33 a souhaité une nouvelle fois bloquer la plate-forme d’Auchan Sud Ouest, mais les autorités n’ont pas souhaité y passer la nuit.
« 45, 46, 47… » Le décompte des manifestants est précis sur le parvis de la maison des syndicats de Bassens. Une fois à l’intérieur, le collectif de lutte se prépare pour une nouvelle action. Ils sont finalement une bonne cinquantaine ce vendredi – salariés, retraités, étudiants, intermittents, précaires, syndiqués ou non. L’objectif reste le même : « bloquer l’économie » pour contrer la loi Travail. Après près de 4 mois de lutte, dans les rangs on entend quelques soupirs :
« Il y a un gros coup de fatigue… »
Les effectifs se sont un peu amoindris. La lassitude et les vacances n’encouragent pas. Pas plus que la dernière action du collectif qui avait été tuée dans l’œuf. Certes, mais la détermination de ces opposants à la loi reste intacte. Il est 22h30 quand tous se retrouvent devant une entrée qu’ils connaissent déjà : la plate-forme Kuehne et Nagel à Beychac-et-Caillau. Ils souhaitent tenir jusqu’à midi.
Ces entrepôts alimentent Auchan (14 hypermarchés et 13 drives), Simply (49 supermarchés) et 12 Chronodrive et avaient déjà été bloqués lors de la première action du collectif pendant le week-end de l’Ascension. Frapper à nouveau dans ce porte-monnaie de la grande distribution doit permettre de « faire la jonction entre différentes luttes » explique Thomas, ouvrier du bâtiment et membre de la CNT.
Il rappelle qu’Auchan appartient à la famille Mulliez dont deux membres sont actionnaires du groupe Vizzion, propriétaire des terrains où se construit le golf de Villenave-d’Ornon. C’est donc aussi en soutien à la zone à défendre (Zad) qui s’établit sur place que les manifestants agissent ce vendredi soir. Plus tôt dans la journée on apprenait que si deux des trois militants arrêtés mercredi sur la zone ont été relaxés, un jeune homme de 19 ans a été condamné à 2 mois avec sursis et 1000 euros de dommages et intérêts (sans inscription au casier judiciaire) pour dégradations, fourniture d’identité imaginaire, et menace à l’encontre d’un conducteur d’engin.
Tous discutent et font le bilan de plus de trois mois de combat. Le secrétaire général de la CGT-Transports, Marc Rosa compte ses jours de grève. Il en est à 19 depuis le début du mouvement soit autant en moins sur la fiche de paie. Laurent, « autonome » de toute organisation assure que c’est le retour visible de la lutte des classes : « là, au moins, on voit qu’il y a les bourgeois et les travailleurs. Et les ouvriers, les travailleurs lèvent un peu la tête ! » Thomas, de la CNT, estime que lors de la mobilisation contre la réforme des retraites en 2010 : « Les gens étaient plus mobilisés mais moins déterminés qu’aujourd’hui. »
Inutiles coups
Devant la plate-forme, le collectif régule la circulation : tous les véhicules peuvent entrer, mais seuls les voitures individuelles et les camions sans remorque peuvent sortir. Cinq travailleurs sortent des entrepôts pour rencontrer le collectif. L’un d’eux, hilare, leur lance :
« On va faire quoi ? Dormir ici ? J’ai rien prévu comme couverture ! (…) Bon, on va mettre le son et lancer une rave party ! »
Écouteurs près des oreilles, il apporte son soutien contre le projet de loi et ce gouvernement qui « n’écoute plus le peuple ». La suite sera moins réjouissante pour la cinquantaine de mobilisés qui installe des palettes pour assurer le barrage. A minuit et demi, un premier camion fait mine de foncer sur eux pour vouloir sortir. Devant la ténacité des opposants, il pile et sort furax de sa carlingue :
« Je suis parti lundi ! Moi je veux faire une seule chose : c’est rentrer chez moi ! »
Sauf qu’avant, il a une livraison à faire, mais ne peut sortir. Les gendarmes le calment. Il coupe son moteur. Un gradé fend le groupe, visiblement agacé qu’aucun responsable ne lui soit présenté :
« De toute façon, les responsabilités, vous ne savez pas ce que c’est ! »
Puis c’est autour d’une chauffeuse de négocier pour entrer puis sortir, affirmant que sa fille dort dans le camion. Rien ne bouge si ce n’est les flammes d’un feu qui vient d’être allumé autour duquel quelques-uns viennent se réchauffer. Une heure après, la dizaine de gendarmes s’impose et fait entrer plusieurs camions, puis aide à faire sortir celui du routier fumasse.
Dans la foulée, plusieurs poids-lourds s’engouffrent. Menaçantes, les matraques sont sorties. Le collectif comprend qu’il ne pourra pas tenir bien longtemps et, peu après 3h du matin, préfère partir plutôt que d’essuyer d’inutiles coups.
Déprimé, Jean-Jacques commente :
« Les forces régaliennes ont bien aidé les forces économiques à reprendre leur production. »
Dans un bref communiqué, le collectif de lutte veut garder son esprit combatif : « Nous poursuivrons nos actions de blocage ces prochains jours ! Nos actions ne connaîtront pas de trêve ! »
Le discours de la bourgeoisie est bien rôdé mais les outrances sémantiques qui le sous-tendent, relayées à l'envi par les grands médias, ne sont que la simple marque de fabrique de sa domination et en aucun cas une quelconque vérité ou réalité approchante. La lutte sociale peut être âpre, parfois musclée, pas toujours dans la bonne foi et les vérités absolues, mais comparer scandaleusement des hommes et des femmes qui luttent solidairement pour ce qu'ils pensent être - à tort ou à raison, peu importe - les droits de tous et la démocratie sociale et des abrutis en déshérence transformés par la misère sociale ou intellectuelle en assassins fanatisés est tout simplement abject !
Pour mémoire, les piquets de grève de 1936 qui ont arrachés les congés payés au patronat et à l’État, c'était aussi de la "prise d'otage", hein... mais bien sûr, Monsieur Duboudin, vous n'êtes jamais parti en vacances de votre vie, n'est-ce pas ?
La CGT est un syndicat d’autistes, que les autistes m’en excusent, qui roule les travailleurs dans la farine, et avec il est impossible de négocier. Pourquoi ?
- La faiblesse intellectuelle de ses représentants qui sont en général les plus mauvais d’une équipe et qui ont trouvé la représentation syndicale comme seul moyen d’échapper à un licenciement.
- Leur non représentativité. Quand votre existence n’est pas bâtie sur de solides bases, vous avez tendance à travailler dans votre intérêt.
- La tendance à ne pas se positionner en fonction du contenu d’un texte, mais en fonction de celui qui la présente. C’est valable aussi pour les hommes politiques.
Pendant ce temps Marine s’amuse, et le FMI arrive à grands pas.
Pour le reste, la CGT et les autres organisations mobilisées défendent simplement les travailleurs et travailleurs en formation (lycéens et étudiants), puisque c'est leur rôle... ce qu'elles n'auraient présentement pas à faire si les travailleurs n'étaient pas attaqués de la sorte et, plus globalement, s'ils étaient défendus par les gouvernements de "gauche" au lieu d'être incessamment attaqués et agressés socialement. Mais encore une fois, la défense des travailleurs ne peut fondamentalement qu'être l’œuvre des travailleurs et attendre d'un gouvernement, quel qu'il soit, autre chose qu'une feuille de route dictée par le capital et les intérêts subséquents de la bourgeoisie apparaît de toute façon très vite illusoire (cf. le "tournant de la rigueur" qu'on appelle aussi la trahison, 1982)...
En ce qui concerne le niveau intellectuel de la représentation syndicale, il faut à mon avis souligner deux choses :
- le fait que ce soit d'abord des travailleurs et non des bourgeois passés par les grandes écoles explique en partie que le niveau culturel ou, du moins, la façon de s'exprimer ne soit pas toujours conforme au classicisme bourgeois, ce qui n'en fait pas des débiles mentaux pour autant. Il suffit d'écouter parler un Xavier Mathieu ou un Michaël Wamen de la CGT pour s'en convaincre, mais plus globalement de discuter avec des milliers de DS/DP ou simple syndiqués pour s'en rendre compte... tout le reste ne relevant que du préjugé de classe.
- le fait que pendant (trop) longtemps, les patrons de la CGT aient été de purs produit de la bureaucratie stalinoïde et de l'école des cadres du PCF n'a pas forcément arrangé l'image de marque de ce syndicat (cf. la célèbre incapacité d'Henry Krasucki à lire correctement le montant d'un chèque), mais de deux choses l'une, soit on confie la défense des travailleurs à des travailleurs (Krasucki était ajusteur à 14 ans après avoir obtenu son CAP), soit on la distribue à de purs intellectuels qui ne savent pas de quoi ils parlent...
Maintenant, si on aborde comparativement la question du niveau intellectuel de la classe politique, hein... Nicolas Sarkozy n'est pas spécialement un intellectuel, pour le dire pudiquement, et un Georges Sarre n'était pas réputé pour ses fulgurances théoriques... mais comment évoquer la question sans citer une Nadine Morano qui ne semble pas être dotée d'une intelligence tellement supérieure ni animée par la puissance de références culturelles incontournables, à l'instar d'une Christine Boutin dont le crétinisme abscons ne semble pas spécialement compensé par les illuminations du petit Jésus ??
PS : La représentativité de la CGT, ne vous en déplaise comme à tous les perroquets de la bourgeoisie qui rabâchent la même antienne, est la moins pire de TOUTES les représentativités du pays. Organisation qui a davantage d'adhérents que tous les partis politiques réunis et première organisation de salariés, on peut difficilement décider qu'elle n'a aucune représentativité, même quand on préfère "discuter" avec la CFDT et la CFTC... qui représentent à elles deux moins que la CGT.