« Ça a grimpé tout au long de la journée. » La secrétaire départementale de la CGT de Gironde, Corinne Versigny ne parle pas de la température mais de la votation citoyenne lancée nationalement par l’intersyndicale (Fidl, FO, FSU, CGT, Solidaires, Unef Unl) opposée à la Loi Travail. Au cours de la manifestation, les militants ont apporté les signatures recueillies dans les entreprises. Partis avec 6500 votes, l’intersyndicale gironde en présente plus de 9800 au préfet de Gironde. Nationalement, la CGT revendique 704126 votations.
Le résultat aux deux questions posées a le mérité d’être clair : en Gironde, 98% sont pour le retrait de la Loi Travail et pratiquement autant affirment vouloir des négociations pour ouvrir de nouveaux droits. Les syndicats entendent ainsi peser sur les dernières discussions avec le gouvernement, avant la deuxième lecture du texte à l’Assemblée :
« Il y a 6 points qui forment la colonne vertébrale du projet de loi, explique Corinne Versigny : l’inversion de la hiérarchie des normes, le licenciement économiques élargi, le remboursement des indus par les privés d’emploi, le référendum d’entreprises, la modulation du temps de travail et l’abandon de la visite obligatoire de la médecine du travail à l’embauche. Si le gouvernement les enlève, c’est le principe de la loi qu’il retire. Et nous avons des propositions sur le droit du travail du XXIe siècle. Toutes les organisations en ont. »
La manifestation bordelaise s’est passée dans un clame tout relatif. La pression policière n’a pas fléchi. Au début de la manifestation, plusieurs policiers insistent pour contrôler des manifestants. Ils se rétractent quand les organisations syndicales s’en mêlent. Durant la marche, un cordon policier encadre de chaque côté la partie jeune et autonome. Un hélicoptère survole le défilé. La tension monte entre le mouvement autonome et le service d’ordre de l’intersyndicale quand le premier a tenté de prendre la tête du cortège place Gambetta.
« Stand up for the french police »
Rue Georges-Bonnac, à des jets de peintures touchant notamment – mais pas seulement – des forces de l’ordre, les policiers répondent par des coups de matraques. Au niveau de l’arrivée, à l’entrée de la préfecture, des murs anti-émeutes sont dressés. Dessus, quelques-uns jouent à 1, 2, 3, Soleil quand d’autres collent leurs autocollants syndicaux et politiques.
Alors que la manifestation se disperse et que les militants repartent, deux jeunes hommes sont interpellés par la brigade anti-criminalité. Notre présence n’est pas appréciée. On nous empêche de filmer. Pour détourner notre attention et notre caméra, notre carte de presse est contrôlée.
Deux rues plus loin, nouvelle arrestation. Le ton monte avec d’autres manifestants. Les matraques refont surface et Rue89 Bordeaux n’échappe pas aux coups. Il reste une cinquantaine de personnes qui ironisent et chantent « Allez les bleus » puis le « stand up for the french police » des supporters irlandais… mais avec moins de succès.
En petit comité, les manifestants se retrouvent devant la commissariat pour demander explication (sans doute pour des jets de peinture) et libération de leurs camarades. Le mouvement se poursuit ce mercredi avec un rassemblement à 18h place Jean Moulin pour accueillir le ministre Stéphane Le Foll qui se rend à la réunion « Pour la France, pour la gauche » à l’Athénée Municipal où se trouveront les 13 députés PS de Gironde. Une nouvelle journée d’action est prévue le 5 juillet.
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