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Une nouvelle délibération et un nouveau coût pour le nouveau stade

Hasard du calendrier ? A peine l’Euro 2016 terminé, une nouvelle délibération a été soumise au vote au conseil municipal ce lundi pour répondre aux exigences du conseil d’état qui avait jugé irrégulier le contrat du nouveau stade de Bordeaux. Comme prévu, la majorité et l’opposition se sont livrées à un match dans le match.

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Une nouvelle délibération et un nouveau coût pour le nouveau stade

La pelouse du Nouveau Stade de Bordeaux (WS/Rue89 Bordeaux)
Le Stade Matmut Atlantique à Bordeaux (WS/Rue89 Bordeaux)

Que ce fut long, que ce fut tendu ! La troisième délibération soumise au vote à ce dernier conseil municipal avant les vacances a joué les prolongations. A peine annoncée, les interventions se sont enchaînées pour aboutir finalement à un vote logiquement acquis, malgré le contre des verts et des socialistes. Peu importe le score, l’occasion était trop belle pour les élus EELV et PS de repartir à l’assaut une nouvelle fois du nouveau stade de Bordeaux.

Alain Juppé a à peine eu le temps de savourer les chiffres de l’Euro 2016 :

« Tout s’est bien passé. Le taux du remplissage du stade a varié entre 80 et 95%. La fan zone de la place des Quinconces, la deuxième plus fréquentée sur le territoire nationale selon certaines statistiques, a accueilli environ 600 000 visiteurs. Je me réjouis d’avoir tenu bon face à la demande insistante de certains qui voulaient annuler l’événement. »

« Un projet surdimensionné »

Lors de son traditionnel point presse avant le conseil, Alain Juppé pressentait déjà les coups et évoquait un conseil susceptible de devenir « une arène de provocations politiques ».

C’est Pierre Hurmic, élu écologiste, qui tire le premier sur « un projet surdimensionné ».

« On nous a vendu un besoin impératif d’agrandir et d’ajouter des loges VIP. Bilan lors de cet Euro 2016 : des loges vides ! »

Il s’en est également pris à la pâle figure du stade Matmut Atlantique en matière de développement durable : le peu de panneaux solaires sur les 36000 m2 du toit (seulement 533 m2) et les séances de luminothéraphie dont bénéficie la pelouse qui, en raison de la hauteur des tribunes et de l’imposante toiture, ne parvient pas à voir le soleil.

Matthieu Rouveyre a également chargé le maire. Il a rappelé l’écart entre le prix de location du stade Chaban-Delmas et celui de Matmut pour les Girondins, « entre 120 000 et 150 000 € pour le premier et 3 850 000€ pour le deuxième » pour un taux de remplissage sur le championnat français encore maigre.

Sur cette question, Nicolas Florian, adjoint au maire en charge des finances, fait face et accuse l’élu socialiste de « désinformation ». Il annonce que le nombre de spectateurs pour les Girondins de Bordeaux a augmenté de 11% grâce au Matmut, « 25000 en moyenne, contre 22000 à Chaban, avec 6 matches à 32000 ».

Des baisses entre deux délibérations

Vendredi précédent le conseil, Alain Juppé a tenu à « faire le point calmement » sur les vrais coûts du « stade le moins cher de ceux qui ont été construits pour l’Euro 2016 ». Le total présenté est de 219 M€. Il compte 20 M€ apportés par les Girondins, 28 M€ par l’État, 15 M€ par la Métropole, et 15 M€ par la Région. Cette dernière avait demandé la révision de sa participation après l’annonce de la baisse des coûts, mais, « beaux joueurs, nous avons fini par verser la totalité », déclare un porte-parole.

L’apport de la Ville de 17 M€ et un emprunt de 124 M€ viennent compléter le budget. Le premier a été rajouté à la délibération sur injonction du conseil d’État, au même titre que les charges financières sur cet apport. Le deuxième, contracté après les retards pris suite aux recours déposés par Matthieu Rouveyre, a bénéficié d’un taux de 1,97% au lieu de 4,50%. Les intérêts sont passés de 71,7 M€ à de 137 M€.

A ces intérêts qui ont ainsi pu baisser « de manière spectaculaire », s’ajoute la révision des montants des impôts locaux estimés en 2011 à 78 M€ et calculés en 2015 à 35 M€. Après de savants calculs, la charge nette annualisée sur 30 ans pour la Ville est passée de 6 798 439€ à 3 098 609 €. De quoi redonner le sourire au maire pris par ailleurs dans une autre tourmente, celle d’un emprunt jugé « fictif ».


#Alain Juppé

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