« So, so, solidarité avec les réfugiés » contre « Français d’abord, clandestins dehors ». Entre les deux, un no-man’s land d’une centaine de mètres. Avec un impressionnant dispositif policier déployé place Pey Berland ce jeudi soir, les pour et les contre l’accueil des migrants dans la région sont soigneusement séparés.
La centaine de manifestants ayant répondu à l’appel du Front national, en présence d’élus frontistes girondins, est rassemblée devant la mairie – au pied des panneaux de la Quinzaine de l’égalité, de la diversité et de la citoyenneté ! Pour les rejoindre, il faut montrer patte blanche. Un homme, prétextant vouloir manifester pour leur cause, est prié d’attendre que les organisateurs viennent valider son entrée. « C’est compliqué », a répondu le policier à celui qui a voulu ruser pour passer le barrage filtrant.
Le parti de Marine Le Pen n’a pas apprécié les annonces du préfet lors d’une conférence de presse le 22 septembre dernier : la Nouvelle-Aquitaine s’apprête à accueillir plus de 900 migrants dispatchés sur une dizaine de villes, pas encore désignées, pour « deux à trois mois, ce qui correspond à la durée de la procédure d’examen des dossiers de demandeurs d’asile ». Devant la mairie, avec des drapeaux français à la main, les manifestants crient « on n’en veut pas. On est chez nous ».
Sur le parvis des droits de l’homme, l’esprit est tout autre, à l’image des banderoles « Refugees welcome » et « Pour une société sans peur », et les manifestants sont deux fois plus nombreux. Les deux cortèges ne s’opposent pas vraiment. La seule confrontation a lieu une heure plus tard, au moment de l’évacuation méthodique et groupée des manifestants d’extrême-droite de la place : à l’angle de la rue Montbazon, une jeune militante des droits de l’Homme leur lance « Votre France, j’en veux pas », avant d’entendre fuser tous les noms d’oiseaux.
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