Des militants contre les projets de lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax ont fait irruption ce vendredi à Darwin, lors de la première conférence d’Ocean Climax, consacrée à « l’inacceptable scénario du fossile ». Alors que le festival est subventionné (à hauteur de 100000 euros, sur un budget de un million) par la région Nouvelle Aquitaine, les anti-LGV ont toutefois obtenu quelques minutes sur la scène. Ils ont condamné le GPSO ardemment voulu par Alain Rousset, et validé par l’Etat malgré l’avis négatif de la commission d’enquête publique. « Ce projet n’est pas financé et va détruire 5000 hectares de terres agricoles, ils essaient de passer en force mais ça ne se fera pas. »
Sans se prononcer sur le fond du dossier, Nicolas Hulot, invité d’honneur d’Ocean Climax, est intervenu dans la foulée :
« Je veux dire à ceux qui sont montés sur scène qu’ils mettent le doigt sur quelque chose d’important : la démocratie participative dans notre pays est une fumisterie. Quelles que soient les divergences d’opinion, il faut éviter ces simulations de débat public qui valident des décisions déjà prises en amont. Et il faut s’affranchir de notre gourmandise de terres agricoles, nous devons les sanctuariser. »
Plusieurs intervenants ont également critiqué l’opacité des décisions publiques relatives au code minier. Alors que pour limiter à 2° l’augmentation de la température globale, l’humanité doit laisser au moins les deux tiers de ses ressources fossiles (gaz, pétrole, charbon) sous terre, Txex Etcheverry, de l’ONG Bizi !, demande au gouvernement de ne pas accorder de permis d’exploration dans le Golfe de Gascogne.
« Plusieurs demandes de permis ont été déposées pour chercher du gaz et du pétrole en eau profonde au large de Bordeaux et d’Hendaye, mais aussi côté breton. Nous voulons le rejet de ces permis avec d’autant plus d’urgence que parmi les sociétés concernées figure la multinationale canadienne Vermillon. Or à partir d’octobre le parlement européen pourrait ratifier l’accord le libre-échange Ceta entre le Canada et l’UE. Cela rendra plus compliqué la suite des évènements, car si la France rejette ces demandes de permis, le Canada pourrait porter plainte en considérant que c’est un préjudice envers ses entreprises. »
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