Christophe Salin vient-il de vendanger la réputation du château Lafite-Rothschild ? Alors que va débuter la récolte des raisins noirs, le directeur général des Domaines Barons de Rothschild est obligé de faire son mea culpa. Le scandale éclate au grand jour avec Pierre Revelle, élu à la ville de Pauillac dans le Médoc, qui ressort une vidéo où Christophe Salin, potache, croit faire un bon mot en moquant l’œnologie made in Médoc :
« Il y a des années pour devenir directeur des Lafite ou maître des chais de Lafite, il suffisait d’être le fils ou petit-fils du précédent. Malheureusement, génétiquement, ça n’allait jamais en s’arrangeant. »
M. Salin, grand sourire, fait rire l’assistance et continue son explication :
« Pour une raison simple, le Médoc est une presqu’île donc il y a beaucoup de mariage consanguins. Je vais vous dire, au bout de la troisième génération, il y avait les yeux qui se croisaient un peu. (rires de la salle) Faut pas le dire hein ? »
Pas de chance. Si la vidéo originale a disparu de la toile, Pierre Revelle met en ligne une copie – de mauvaise qualité – qui tourne vite via Facebook
Le Médocain dénonce le « mépris manifeste de ces générations de travailleurs qui ont fait ce que Lafite est aujourd’hui ». Il demande des excuses que présente Christophe Salin rapporté par le Journal du Médoc.
« Ses excuses, on s’en fout ! »
Ce dernier précise que la vidéo daterait de 2013 lors d’une conférence dégustation (un tasting) effectuée dans le cadre d’une opération caritative en faveur de l’hôpital des enfants malades de Montréal (Canada). Il invoque « une maladresse », un « manque de discernement dans [ses] propos » qui « isolés de leur contexte (…) sont inappropriés ».
Des mots qui ne convainquent pas Marie-Lys Bibeyran. L’ouvrière viticole médocaine réagit sur sa page Facebook :
« Il a dit tout haut ce que pensent tous les châtelains et dirigeants de propriétés viticoles médocaines. Ses excuses, on s’en fout ! Ce qu’il faut c’est une refonte totale de la viticulture sur le Médoc, de meilleures conditions de travail, revalorisation des salaires, assujettissement des propriétés viticoles à la contribution économique territoriale, mettre un terme à la précarisation de la population locale pour aller vers une viticulture viable économiquement et sanitairement pour tous ! Ce ne sont pas des excuses qui vont mettre un terme à la féodalité qui règne sur le Médoc. »
Elle n’est pas le seul à enrager, vu l’embrasement des commentaires sur les réseaux sociaux venant d’habitants du Médoc.
Chargement des commentaires…