Le 27 septembre, Rue89 Bordeaux rapportait les débats au conseil municipal de Bordeaux sur les droits d’exploitation de l’image de la Cité du Vin, rachetés par la Ville. Nous avons reçu (par lettre recommandée avec accusé de réception) un droit de réponse de X-TU, l’agence d’architectes qui a conçu le bâtiment.
« En affirmant qu’il est incroyable que la Ville de Bordeaux ne puisse pas exploiter à sa guise l’image de la Cité du Vin alors qu’elle en a financé la réalisation, votre journaliste témoigne d’une méconnaissance totale du régime des droits d’auteurs en France et offre une vision partiale de l’affaire à charge contre notre agence », nous écrivent Anouk Legendre et Nicolas Desmazières.
Ces derniers nous demandent donc de publier les précisions suivantes, ce que nous faisons bien volontiers en apportant au préalable une correction au droit de réponse : nous n’avons pas écrit qu’il est incroyable que la Ville ne puisse pas exploiter l’image de la Cité du vin, mais que cela peut paraître incroyable.
Cette nuance apparemment légère est de taille : elle souligne que ces propos ne reflètent pas l’opinion de l’auteur, mais celle de plusieurs élus bordelais qui se sont exprimés lors de ce conseil municipal. Ce compte rendu à chaud ne pouvait techniquement intégrer un commentaire de X-TU. Le voici :
« 1 – La Ville de Bordeaux nous a, en cours d’opération, sollicité aux fins d’obtenir la cession, à titre exclusif, de l’ensemble des droits d’exploitation et de reproduction portant sur l’œuvre architecturale de la Cité du Vin, pour la durée légale de ces droits et pour le monde entier.
Contrairement à ce que laisse entendre votre article, la demande formulée par la Ville de Bordeaux va bien au-delà d’une utilisation commerciale de certaines images pour la réalisation de produits dérivés puisqu’elle porte sur un ensemble de droits répertoriés sur 4 pages du protocole.
Le parti pris de votre article est d’autant plus regrettable que X-TU architects n’a fait qu’accepter les demandes présentées par la Ville de Bordeaux dans les conditions usuelles en la matière.
2 – S’agissant du différend sur les prestations liées au mobilier de la Cité du Vin, le protocole fixe effectivement un montant de rémunération en contrepartie de prestations supplémentaires que nous avons réalisées sans rémunération depuis le mois de mai 2014, à la demande de la Ville de Bordeaux. En effet, ces prestations n’étaient pas incluses dans notre marché initial.
3 – Dans l’un et l’autre cas, les sommes figurant dans le protocole, lesquelles sont forfaitaires et incluent une TVA à un taux de 20%, ont été librement négociées et acceptées tant dans leur principe que dans leur montant par la Ville de Bordeaux.
Dans ces circonstances, déclarer que l’équipe d’architectes avait « mal ficelé son projet » (NDLR : ce n’est pas Rue89 Bordeaux qui le dit, c’est le maire, Alain Juppé, lire page 91 du PV du conseil municipal) pour tenter de contester le bien-fondé de ce protocole surprend alors que l’ouvrage respecte le parti initial d’une architecture forte et engagée dans son écosystème ainsi que le budget fixé par la Ville de Bordeaux.
Sans doute est-ce là le prix à payer pour des architectes qui revendiquent la valeur de la création architecturale. »
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