
Dans le cadre du plan de répartition des migrants décidé par le gouvernement, une cinquantaine de migrants issus de la jungle de Calais et de Grande Synthe seront logés autour du Château des arts du mois de novembre au mois de mars. Alain Cazabonne l’avait annoncé aux riverains du château dans un courrier le 29 septembre et à l’Espace Mauriac, quelques personnes ont regretté de ne pas en avoir aussi été informées.
En guise d’introduction, le Préfet Pierre Dartout contextualise la venue de ces migrants, appelant à la solidarité envers des personnes qui fuient des situations difficiles et rappelant que la France devait prendre sa part.
« 450 personnes ont déjà été accueillis dans la Nouvelle-Aquitaine sans que cela ait causé aucun désagréments », souligne le préfet.
« C’est trop calme »
« 450 de trop » ne manque pas de rétorquer un participant à la réunion. C’est le coup d’envoi d’un dénigrement systématique de la part d’extrémistes de droite, opposés à la venue de migrants sur la commune et d’une manière générale en France.
Quand le préfet Dartout rappelle que la France entière participera à cet effort de solidarité nationale excepté l’Ile-de-France et la Corse, l’évocation de cette dernière région suscite quelques rires moqueurs de la part de certains membres du public, en référence à l’épisode estival de la rixe de Sisco. Des agitateurs d’extrême-droite ont semble-t-il fait le déplacement pour tenter d’échauffer les esprits, comme l’atteste cette phrase entendue chez l’un d’eux :
« C’est trop calme là, faut leur balancer des trucs toutes les trois minutes ».
Le même perd son sang-froid quelques minutes plus tard après avoir obtenu la parole. Il se lance dans une intervention hystérique où après avoir défendu de manière détournée la séparation des gens en fonction de leurs origines et il finit par crier :
« Moi je suis contre leur venue parce que j’ai pas envie qu’ils violent ma fille ! ».
De Franco à Bachar
Si la majorité des migrants accueillis à Talence seront des personnes isolées, des femmes et des hommes, il laisse entendre que ces derniers sont tous potentiellement des agresseurs sexuels « comme en Allemagne ». Des policiers en civils doivent intervenir pour calmer l’individu et le menacer de l’exclure de la salle s’il ne se calme pas.
Tout au long de la réunion, les extrémistes tentent de jouer sur les peurs en réagissant sur leurs thèmes favoris, comme l’Islam et le rejet de la mixité. Un piège dans lequel la plupart des Talençais présents refusent de tomber, appelant les fauteurs de troubles à se détendre et à demander comme tout le monde la parole.
Des participants demandent à être rassurés sur le dispositif de sécurité notamment pour que « d’un côté comme de l’autre, il n’y ait pas de débordement ».
Plusieurs personnes témoignent aussi de leur sympathie et de leur solidarité avec les migrants. Un jeune Bordelais évoque le souvenir de son grand-père qui a fui la dictature franquiste pour se réfugier en France. Il s’adresse ainsi à un militant d’extrême-droite qui accuse des migrants de n’avoir « pas pris les armes pour défendre leur pays ».
A l’image d’un bénévole de la Cimade qui, se proposant d’aider la Ville pour s’occuper des migrants, remarque que « pour une fois » il sera d’accord avec la mairie, quelques interventions approuvent la position d’Alain Cazabonne. Droite et gauche confondues, « Front national excepté, la décision d’accueillir des migrants a fait l’unanimité », confirme le maire.
Stéphane Delgado, ancien du PS qui avait lancé la liste Alternative citoyenne aux dernières élections départementales, affirme que les fauteurs de troubles présents dans la salle sont « des gens du Front national ».
« J’ai twitté que j’étais fier d’être Talençais et j’ai reçu une avalanche de commentaires négatifs de la fachosphère. Beaucoup d’extrémistes de Gironde se sont donné rendez-vous, dont un ancien candidat talençais du FN et d’autres élus frontistes du département et de la région, aussi présents dans la salle ».
Monique De Marco, élue EELV à Talence, affirme elle aussi « douter » que ces personnes, contrairement à ce qu’elles affirment, soient réellement des habitants de la commune. D’ici ou d’ailleurs, elles n’auront, du moins pour ce soir là, pas dominé les débats.
Je confirme que les 3/4 des opposants n'étaient absolument pas de Talence mais bien d'autres commune de la club.
Pour ma part je suis fière d'accueillir ces gens en grandes souffrances qui fuient un pays rappelons le EN GUERRE !
c'est de notre devoir de fraternité que de leurs venir en aide comme eux l'auraient fait dans une telle situation à notre égard .
cordialement
Il est fort à parier que le lectorat de Rue89bx n'a pas beaucoup d'intérêt pour les coups de menton et les mouvements d'épaules d'un groupuscule de personnes qui n'adhèrent pas aux valeurs démocratiques et fraternelles du pays.
la majorite des francais sont contre les migrants et pour leur expulsion dans leur pays d'origine
le reveil va etre douloureux pour certains
La peur est un ressort classique...
Faut-il n'avoir que la peur comme boussole pour rejeter les nouveaux venus!
L'accueil des migrants comme de toutes les personnes venant d'ailleurs doit être encouragé ; c'est la plupart du temps une source de renforcement culturel et fraternel.
Pour autant il est vrai que les nouveaux venus doivent s'obliger à deux conditions:
1 - le strict respect de la loi et des coutumes de la terre, la ville, ou l'école d'accueil.
2 - la nécessaire contribution sociale à la communauté que l'on rejoint, par l'impôt et/ou par le travail. Il faut encourager, et sans succès contraindre, les nouveaux venus à aider la communauté à assurer la charge que représentent tous et chacun.