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A 16h34, des Bordelaises ont dénoncé les inégalités salariales
Société 

A 16h34, des Bordelaises ont dénoncé les inégalités salariales

par Walid Salem.
Publié le 8 novembre 2016.
Imprimé le 03 juin 2023 à 18:58
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A l’appel national du collectif Les Glorieuses, des Bordelaises se sont rassemblées à 16h34 place Pey Berland pour dénoncer les inégalités salariales entre hommes et femmes.

« A partir de ce jour, lundi 7 novembre à 16h34 (et 7 secondes), les femmes travailleront “bénévolement” au regard des inégalités salariales qui subsistent dans notre pays. » Le collectif Osez le féminisme appelait ainsi toutes les Girondines à arrêter de travailler et de se retrouver place Pey Berland à Bordeaux. Il répondait à l’appel des Glorieuses inspiré par une action du même acabit menée par des femmes en Islande le 24 octobre à 14h38.

L’heure et la date française ont été mathématiquement choisies selon un calcul fourni par Eurostat (organisme officiel des statistiques européennes) qui démontre que les femmes en France, moins payées que les hommes à travail égal, travailleraient gratuitement à partir de ce moment et jusqu’à la fin de l’année.

« C’est pour nous punir d’avoir réussi ? », se demande Claire Chartier-Grimaud du bureau bordelais d’Osez le féminisme.

La jeunesse est là

Place Pey Berland, une cinquantaine de femmes (et d’hommes) se sont retrouvées au pied de la flèche de la cathédrale.

« C’est pas mal, estime Claire Chartier-Grimaud. C’est presque un rassemblement spontané car il n’a pas été si relayé. »

Cette féministe « depuis 40 ans » rappelle qu’ « il ne faut pas s’arrêter là » :

« Commençons par faire respecter la loi Roudy ! Je rappelle que ce texte qui date de 1982 interdit toute discrimination professionnelle en raison du sexe. Où est son Conseil supérieur censé veiller sur l’égalité professionnelle et l’égalité dans le travail ? »

Claude Viguié, délégué régionale de la ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, regrette même une régression de la condition féminine dans les milieux professionnels et ailleurs. Même si elle dit être contente et fait remarquer que « la jeunesse est là » pour ce rassemblement, les pouvoirs publics trainent la patte pour assurer l’égalité femme/homme :

« Ensemble, ces jeunes doivent changer les mentalités. La question est toujours évoquée dans les réunions politiques, mais concrètement il ne se passe rien. Regardez là, il n’y a pratiquement pas d’élus politiques pour nous soutenir. »

Naïma Charaï, de face, et Claire Chartier-Grimaud, à droite (WS/Rue89 Bordeaux)

Naïma Charaï, de face, et Claire Chartier-Grimaud, à droite (WS/Rue89 Bordeaux)

Naïma Charaï, déléguée à l’Égalité Femmes-Hommes, à la lutte contre les discriminations et solidarité, au Conseil régional Nouvelle Aquitaine, rejoint le rassemblement et souligne que « l’égalité, ça ne va pas de soi, c’est quelque chose qu’il faut travailler » :

« Il faut rendre cette question visible. La Région a organisé cette année une première édition des Assises de la Solidarité et de l’Égalité pour ouvrir des pistes de travail autour de cette question. La Région a également signé le programme “Territoires d’excellence pour l’égalité professionnelle” pour mobiliser et accompagner les entreprises vers l’égalité et la mixité. »

Plus tôt dans la journée, la conseillère régionale socialiste et d’autres élues, dont la vice-présidente du conseil départemental, Anne-Laure Fabre-Nadler, ont affiché sur les réseaux sociaux des messages appelant à l’égalité professionnelle avec le hashtag LesGlorieuses.

L'AUTEUR
Walid Salem
Walid Salem
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