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Un GIEC pour surveiller la biodiversité de Nouvelle-Aquitaine

Sur le modèle du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la région Nouvelle-Aquitaine crée un GIEC Biodiversité pour établir un diagnostic précis des conséquences de l’érosion du vivant sur l’écosystème régional global.

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Un GIEC pour surveiller la biodiversité de Nouvelle-Aquitaine

Dans le monde, 60% des vertébrés ont disparu en 40 ans. En France métropolitaine, ce sont 9% des mammifères, 23% des amphibiens, 32% des oiseaux nicheurs ou encore 22% des poissons d’eau douce qui sont menacés de disparition selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En cause : le dérèglement climatique, mais aussi  l’épuisement des ressources, l’urbanisation des milieux naturels ou encore la multiplication des espèces invasives. Et la région Nouvelle-Aquitaine, qui couvre pas moins d’un 8e du territoire français, n’échappe pas à ces chiffres alarmants.

« Si la question du climat est aujourd’hui vraiment prise en compte, celle de la disparition du vivant reste trop souvent hors des radars des grands débats d’idées », explique Nicolas Thierry, le vice-président (EELV) du conseil régional en charge de l’environnement et de la biodiversité .

Celui-ci a annoncé ce vendredi le lancement d’un  « GIEC Biodiversité » en Nouvelle-Aquitaine, sorte de déclinaison régionale de l’IPBES – Plateforme Intergouvernementale scientifique et politique sur la Biodiversité et les Services Ecosystémiques.

« Cet effondrement inédit du vivant a des conséquences très lourdes sur le fonctionnement de nos sociétés, que ce soit, par exemple, au niveau de la sécurité alimentaire, de la qualité des eaux potables, ou encore de la production de médicaments, 40% étant issus de substances naturelles ou synthétisés à partir de produits naturels ».

Cistude d’Europe (DR)

Piloté par Vincent Bretagnolle, directeur de recherche au CNRS de Chizé, ce GIEC réunira au total une centaine de scientifiques de toute la région. Le scientifique se donne deux ans pour établir un état des lieux dynamique de la biodiversité dans notre région :

« Il s’agira pour nous d’évaluer comment la biodiversité et son érosion impactent notre société à tous les niveaux, à savoir, en premier lieu d’un point de vue environnemental et sanitaire, mais aussi économique, socioculturel ou patrimonial. Rappelons d’ailleurs que l’activité économique en Nouvelle-Aquitaine repose essentiellement sur la nature. Notre travail consistera ainsi à quantifier le rôle de la biodiversité dans l’écosystème de notre territoire. Dans le domaine agricole, nous savons déjà que la présence des abeilles peut permettre une augmentation de la production de 20%. En pointant de manière précise les conséquences de l’érosion du vivant, nous pourrons faciliter la mise en place de solutions ».

Pour Alain Rousset, cette feuille de route se veut en effet une manière de ne pas aborder de « manière conflictuelle » la menace, « parfois trop souvent banalisée » que représente la disparition de la biodiversité :

« Ce travail de recherche scientifique devra ensuite irriguer les politiques publiques. »

Ainsi, après la mise en place d’un premier GIEC en 2011 consacré par définition au climat, elle lance cette année un « GIEC biodiversité » et compte bien jouer les précurseurs.


#science

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